Les collectivités doivent pour construire une ville plus durable, s’engager dans une réforme profonde des modes de déplacements. Pour être efficace, cette réforme doit être élaborée avec et par les habitants. Informés des alternatives possibles et intrinsèquement conscients de leurs propres enjeux de mobilité, ces citoyens deviennent ainsi acteurs de la politique de déplacement. La concertation sur la mobilité est indispensable et constitue un levier fort de la territorialisation nécessaire à de nouvelles solutions de mobilité.
Adaptée aux enjeux politiques et locaux de mobilité, cette concertation relève de trois objectifs distincts :
- L’Information du public : en préambule de toute concertation, cette information s’inscrit dans une logique de pédagogie de projet permettant ainsi de « mettre à niveau » tout ou partie des habitants d’un quartier, des usagers de service, d’élus ou de services techniques lors du démarrage d’un projet. De nombreux outils s’inscrivent dans cet objectifs comme les réunions publiques, les expositions permanentes, itinérantes ou ponctuelles, des plaquettes, des affichages, des articles de presse, l’organisation de permanences en maison de quartier...
- La consultation : permet de prendre l’avis de l’habitant et de conforter le diagnostic de territoire. Elle suit généralement une phase d’information et se met en place avant l’élaboration du projet. La connaissance des besoins, l’identification du potentiel de mobilité durable et des opportunités de non mobilité sont ici pleinement répertoriées. L’enjeu est ici de combiner des démarches qualitatives et quantitatives (enquêtes par questionnaire, entretiens de personnes ressources ou personnes cibles, rencontres avec des associations locales ou comité de quartier). L’organisation d’ateliers spécifiques permet de mettre en exergue le résultat des études en regard des enjeux des participants des ateliers…
- La coproduction : Il ne s’agit plus seulement de recevoir une information ou de donner son avis à un moment précis mais de véritablement impliquer les habitants dans la construction du projet de mobilité (durable) permettant ainsi de faire émerger des solutions qu’élus et services techniques n’auraient pas osé proposer. La démarche s’appuie ici essentiellement sur la mise en place et l’animation de groupe de travail au sein par exemple d’ateliers pouvant prendre des formes diverses suivant le contexte (pré existence de structures de démocratie locale, groupes de travail portés par la Maitrise d’ouvrage, processus de concertation initiés dans le cadre d’un projet plus vaste …).
La forte mobilisation est un facteur clé du succès de la démarche qui doit être pensé très en amont par la mise en place d’une auto-appropriation des enjeux par les habitants. De coproducteurs, ils deviennent coorganisateurs de cette mobilité choisie : conscients qu’ils ont, à titre personnel tout à gagner, à réduire leurs temps de trajet, à améliorer l’espace urbain extrêmement pollué par la voiture, à produire un effort physique régulier, à se détendre dans des transports publics adaptés, à réduire leurs coûts de déplacement….