Le TERritoire à REssources Positives (TERREP) est un territoire qui vise une autonomie de ressources et déchets qui autorise le développement humain sans consommer la planète.
Notre planète est un système fini. Depuis les années 70, l’humanité consomme plus de ressources chaque année que la planète n’est capable d’en produire. Selon le Global Footprint Network, le jour du dépassement en 2014 était le 19 Août (21 octobre en 1993). A cette date, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète. Il nous faudrait donc aujourd'hui plus d'une planète et demie pour satisfaire les besoins de ses habitants.
La France, du fait de son développement, est un pays qui dépasse depuis longtemps sa biocapacité et nous épuisons donc chaque année un peu plus de nos ressources.
La ville durable, qui a pour ambition de réduire son impact sur la planète et d'améliorer sa biocapacité, se doit de réduire sa consommation en eau, en énergie, en nourriture et impérativement réduire ses déchets liés à son fonctionnement. Le concept du TERREP, soutenu par LesEnR, est donc intimement lié à cette ambition et se développera dans les années à venir comme la seule alternative soutenable à la ville classique.
Mais comment créer un territoire, une ville, un bâtiment qui soit autonome? Quelle est la meilleure échelle pour résoudre des problématiques liées à l'énergie, à l'eau, aux déchets, à la mobilité? Il n'existe sans doute pas une échelle qui permette de régler tous ces points mais de nombreuses actions possibles qui permettront de réduire, à service équivalent (ou ressenti tel quel par les habitants), l'impact de l'humanité sur la planète.
Dans cette nouvelle approche de la construction de la ville qu'est l'approche TERREP, la réduction de la consommation, des impacts sur la planète est au coeur des projets. Comme négaWatt l'exprime au niveau énergétique, l'approche de la ville durable ne peut se résoudre par une approche uniquement basée sur l'innovation et la rupture technologique. C'est bien un triptyque, réduction de la demande, amélioration de la performance de la production au regard de cette demande puis innovation technologique permettant d'y répondre qui nous permettra de réduire efficacement notre impact.
Pour appréhender les nouveaux projets nous devons donc impérativement chercher à :
- réduire notre besoin en mobilité en construisant la ville des courtes distances qui permet de réduire nos déplacements et apporte aux habitants des services de proximités. La mobilité doit dans un second temps s'appuyer sur des services de transports en communs ou de mobilité douce qui permettent de répondre efficacement aux besoins des habitants puis enfin aborder par l'innovation (covoiturage, voitures partagées, transport à la demande) afin de compléter l'offre de mobilité nécessaire aux habitants.
- intégrer le TEPOS comme la seule alternative possible aux contraintes énergétiques sur la base d'une approche telle que l'exprime Négawatt (sobriété/efficacité/EnR).
- créer le cycle de l'eau en refusant la mise au réseau de l'eau de pluie grâce à la réutilisation pour des usages définis comme l'arrosage, les sanitaires et intégrer un traitement de l'eau au plus proche des opérations pour réduire l'impact pollution d'une mauvaise gestion de l'eau. Le cycle de l'eau c'est aussi retraiter l'eau pour une réinjection dans les bâtiments.
- aborder les déchets par la réduction à la source en limitant les déchets ne pouvant être traités, en améliorant les situations de tri et développant la réutilisation par le recyclage mais aussi en développant la méthanisation des déchets fermentescibles.
Autant de sujets que les projets urbains, les nouveaux bâtiments, doivent intégrer pour réduire notre impact sur la planète. Nous sommes loin d'une lubie environnementale mais bien en train de créer un avenir possible pour les populations qui sinon peineront à conserver un équilibre sur notre planète. Nous en avons la responsabilité en tant que concepteur et pour cette raison, LesEnR porte haut et fort la nécessité d'intégrer le TEREP au coeur des projets.