Qualité Environnementale : Evaluation des performances environnementales des bâtiments neufs HQE, premiers retours d’expériences
- Création : lundi 16 avril 2012 17:37
- Écrit par Eléonore
C’est fin 2010 que le test HQE performance a été lancé. Deux thématiques y sont traitées :
- l’évaluation de la performance environnementale des bâtiments au regard de l’analyse de cycle de vie (ACV) bâtiment,
- la mesure de la qualité de l’air intérieur.
Le test portait uniquement sur les Bâtiments BBC inscrits dans une démarche HQE (pour la plupart certifiés). 74 bâtiments neufs représentant 800 logements et 300 000 m2 de surfaces tertiaires ont ainsi été étudiés, soit :
- 20 maisons individuelles,
- 19 immeubles collectifs,
- 21 bâtiments de bureau ou administratifs,
- 14 bâtiments tertiaires « autres » (bâtiments d’enseignement ou de recherche, commerce…).
Les impacts environnementaux ont été calculés sur les contributeurs suivants :
- produits et équipements de construction,
- consommation énergétique réglementée,
- consommation énergétique non réglementée (poste renseigné par peu de projets),
- consommation et rejets d’eau (poste renseigné par peu de projets).
Un seul logiciel d’ACV bâtiment a été utilisé afin d ‘assurer une bonne cohérence des données. Les valeurs présentées ont été calculées pour une durée de vie conventionnelle de l’ouvrage de 100 ans.
Indicateurs de performance environnementale
Indicateur 1 : Consommation énergétique totale
L’étude a permis de quantifier un constat déjà effectué : dans un bâtiment BBC, les usages réglementés (chauffage, auxiliaires, eau chaude sanitaire, éclairage et climatisation) représentent seulement 24 % de l’énergie primaire totale pour les bureaux (soit 68 kWhep/m2/an) et 37 % pour les maisons individuelles (soit 67 kWhep/m2/an).
Les autres consommations, majoritaires sur la durée de vie du bâtiment, peuvent être distinguées en 2 grandes catégories :
- les consommations non réglementées (électroménager, audiovisuel, bureautique, ascenseur, éclairage extérieur),
- l’énergie contenue dans les produits et équipements (l’énergie grise).
Des ordres de grandeur des consommations d’énergie non réglementaires ont pu être établis :
- 61 kWhep/m2/an pour les maisons individuelles,
- 80 kWhep/m2/an pour les logements collectifs,
- 141 kWhep/m2/an pour les bâtiments de bureau ou administratifs.
La réduction des consommations d’énergie hors usages réglementaires est ainsi un enjeu très fort dans le tertiaire.
Les valeurs moyennes obtenues pour l’énergie grise diffèrent également selon les types de bâtiments :
- 50 kWhep/m2/an pour les maisons individuelles,
- 39 kWhep/m2/an pour les logements collectifs,
- 41 kWhep/m2/an pour les Bâtiments de bureau ou administratifs.
Indicateur 2 : Changement climatique
Les résultats de l’étude montrent que les produits et équipements de construction pèsent pour plus de la moitié des émissions de GES du bâtiment avec une moyenne de 8,7 kgeqCO2/m2/an.
Indicateur 3 : Déchets
L’étude met en évidence que les produits de construction représentent au moins 70 % de la production de déchets inertes du bâtiment (béton, terre cuite, carrelage, verre…) avec une moyenne de 18,8 kg/m2/an, du fait essentiellement du « scénario de fin de vie du bâtiment » : démolition et mise en décharge intégrale de ces déchets inertes. La brochure donne également quelques pistes de recyclage pour les déchets inertes du bâtiment.
Indicateur 4 : Consommation d’eau
A l’échelle du cycle de vie du bâtiment fixé dans l’étude à 100 ans, il apparaît que l’indicateur consommation d’eau est dû à 89 % à la consommation d’eau pendant la phase de vie du bâtiment avec une moyenne à 1 100 L/m2/an, quelque soit la typologie du bâtiment étudié (maisons individuelles, bureaux…).
Qualité de l’air
Sur la qualité de l’air intérieur, seules quatre opérations ont fait l’objet d’une mesure : un immeuble collectif, une résidence étudiante, une maison individuelle et un immeuble de bureaux. Les valeurs mesurées de formaldéhyde, de benzène, de dioxyde d’azote, de monoxyde de carbone et de radon respectent, dans la plupart des cas, les valeurs sanitaires repères actuelles. Si la ventilation est défaillante, la qualité de l’air intérieur est compromise, de même si l’air extérieur est pollué (proximité de voies routières de forte circulation…).
Ces tests menés ont permis de démontrer la faisabilité du protocole établi par l’Association HQE pour la plupart des polluants recommandés : formaldéhyde, benzène, dioxyde d’azote et radon. La mesure des particules et des « COV totaux » a été plus problématique, du fait notamment d’appareils de mesure encore peu répandus et donc peu disponibles.
La brochure est téléchargeable gratuitement après inscription sur le site de l’association HQE.