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Conception durable de la ville sous l’angle de la qualité de l’air : Retour d’expérience de la journée Paris sans voiture et de l’analyse d’Airparif

Dimanche 27 septembre s'est tenue la première "journée sans voiture1 " à Paris. Cette opération novatrice et évocatrice d'une transition du "tout automobile" vers une pratique plus importante des modes actifs est aussi un moment clef pour évaluer l'impact d'une telle démarche et questionner la prise en compte de la qualité de l'air dans les opérations d'aménagements. LesEnR s'engage dans une démarche analytique et intégrative de cette notion au sein de ses projets. L'opération concernait une zone centrale cadrée de la capitale englobant la quasi-totalité des huit premiers arrondissements, de 11H00 à 18H00. Les bois de Boulogne et de Vincennes étaient également interdits à la circulation.

Les concepteurs prônent de plus en plus au sein des projets, une évolution des mobilités en faveur des piétons, des cyclistes et de l'utilisation des transports en commun. En ce sens, la journée sans voiture est une initiative à étudier au regard de plusieurs aspects :

  • d'une façon holistique, son action en faveur de la transition énergétique,
  • les pratiques et usages de la rue,
  • la réappropriation de l'espace public,Carte de mobilité
  • le rapport aux bâtis,
  • l'ambiance sonore,
  • l'aspect visuel
  • et l'évolution de la qualité de l'air.

Cet article développe le dernier aspect qui s'inscrit de plus en plus dans les démarches publiques et dans les opérations d'aménagement.

Une qualité de l'air encadré

La Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Energie de 1996 reconnaît à chacun le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Ce texte, aujourd'hui intégré au Code de l'Environnement (Article L. 221-1 à L. 221-6) prévoit une surveillance de la qualité de l'air sur l'ensemble du territoire national et une information du public.

À Paris et en Île-de-France, c'est l'association Airparif qui est chargée par l'État de la surveillance de la qualité de l'air ambiant.

Rôle d’Airparif et dialogue avec les acteurs du territoire

L'impact de la journée sans voiture

Lors de la journée sans voiture organisée par la ville de Paris, Airparif a reconnu un impact positif et significatif sur la qualité de l'air, dans un périmètre rapproché et en comparaison à un dimanche similaire. L'organisme de surveillance de la qualité de l'air a relevé des niveaux de dioxyde d'azote en baisse de 20 à 40% dans la zone fermée à la circulation. Ainsi, les niveaux de dioxyde d'azote étaient plus bas de 20% place de l'Opéra (9e), de 30% sur les Champs-Elysées (8e) et de 40% quai des Célestins (4e).

Carte horaire des niveaux de pollution dus au dioxyde d'azote dans toutes les rues de Paris, pour le dimanche 27 septembre à 13H

Il faut noter que cette initiative réalisée le dimanche, jour où la circulation est déjà moindre, pourrait avoir un impact bien plus important un jour de semaine.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier les multiples intérêts de la manifestation Paris sans voiture autres que l'amélioration de la qualité de l'air, à commencer par les déplacements piétons et cyclistes libres sur certains axes de la capitale. L'ambiance sonore sur ces rues en était très nettement améliorée. Sans être exhaustifs, il est également important de souligner la sécurisation des déplacements observées et la qualité de certains espaces publics "libéré" de véhicules motorisés.

Une qualité de l'air qui sera bientôt encore plus encadrée

Plus récemment et suite à cette journée, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi de modernisation du système de santé par 185 voix pour et 31 contre, mardi 6 octobre 20152 . Ce texte introduit plusieurs dispositions concernant la qualité de l'air et fait suite au rapport de la commission sénatoriale qui avait évalué en juillet dernier à 101.3 milliards d'euros le coût de l'inaction face au problème de la qualité de l'air.

Qualité de l'air dans le texte de loi pour la modernisation du système de santé

La qualité de l'air, enjeu des aménagements urbains de demain

La problématique de la qualité de l'air est de plus en plus étudiée dans les projets d'aménagement, notamment en lien avec la question de la santé. La concentration des citoyens dans les espaces urbains questionne également cette notion sanitaire à travers la densité et la façon d'habiter la ville de demain. En effet, par exemple l'ADEME introduit cette thématique dans sa démarche AEU2.

La conception des quartiers et des villes de demain, nécessite la prise en compte opérationnelle de la qualité de l'air, pour cela l'innovation et la capacité d'interagir entre acteurs deviennent indispensables. Pour cela, LesEnR travaille sur la qualité des espaces publics au sein de plusieurs projets de recherche, d'études opérationnelles réalisées par son équipe et également avec ses partenaires experts sur l'ambiance sonore, sur la qualité de l'air et sur la santé. L'utilisation de représentation 3D dynamique et de simulations de l'ensoleillement, de l'ambiance sonore, des données aérauliques, de la morphologie urbaine et des données de qualité l'air nous permet d'avoir une analyse critique et constructive des projets pour les enrichir et coconstruire les opérations d'aménagements avec nos partenaires architectes/urbanistes.

Les quartiers doivent être conçus pour leurs usagers et à travers une approche systémique du développement durable ; cette conviction porte notre travail au fil des opérations d'aménagement.

Simulation croisée dynamique réalisée par LesEnR (ensoleillement, aéraulique, morphologie, qualité de l'air, ambiance sonore, aspects environnementaux)

 

Niotes complémentaires:

(1) L'opération concernait une zone centrale cadrée de la capitale englobant la quasi-totalité des huit premiers arrondissements, de 11H00 à 18H00. Les bois de Boulogne et de Vincennes étaient également interdits à la circulation.

(2) La prochaine étape, la Commission mixte paritaire, devrait avoir lieu le 27 octobre.

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Vive le Vent ! : idées recues et perspectives sur l'éolien

Paul Neau est le gérant du bureau d'études Abies (16 salariés) spécialisé dans les impacts sur l'environnement des énergies renouvelables, parcs éoliens en particulier. Fort d'une expérience d'une vingtaine d'années dans le domaine, et de missions sur plus d'une centaine de projets éoliens dans la plupart des régions françaises, Paul Neau dresse un état de l'éolien à quelques semaines de la COP21, avec une attention plus particulière sur les idées fausses et les actualités de cette filière.

1) Parmi les idées ou les opinions qui circulent sur les éoliennes, on peut entendre ceci, quelles sont vos réponses à ces affirmations ?

"Les éoliennes, c'est bruyant !"

Les éoliennes ne sont pas des équipements intrinsèquement bruyants ; par ailleurs elles font (un peu) du bruit quand le vent souffle et l'action de ce vent, sauf cas particulier, sur les obstacles naturels et artificiels va augmenter le bruit ambiant masquant pour partie le bruit de l'éolienne.

La réglementation sonore applicable aux éoliennes est la réglementation ICPE (Installation Classée pour la Protection de l'Environnement) ; elle est particulièrement contraignante (la plus exigeante en Europe) et donc la plus protectrice vis-à-vis des riverains ; elle est aussi « intelligente » dans le sens où elle fait référence à l'émergence (au dépassement) par rapport au bruit ambiant : pas plus de 5 dB(A) le jour, pas plus de 3 dB(A) la nuit.

"Les éoliennes génèrent des infrasons !"

C'est de l'ordre de la rumeur et des fausses idées sur l'éolien. Une étude australienne (voir conclusion ci dessous) montre, mesures à l'appui, que les éoliennes n'augmentent pas le niveau des infrasons ambiants.

 

Et il y a d'autres études à travers le monde, basées à chaque fois sur des mesures avec et sans les éoliennes en fonctionnement, qui montrent la même chose.

"Les éoliennes peuvent créer un effet d'ombre portée (soleil à travers les pales) gênant pour les riverains ?"

Cela se calcule lors de l'étude d'impact : cet effet est localisé dans un périmètre proche de quelques centaines de mètres des éoliennes à l'ouest (au soleil levant) ou à l'est (au soleil couchant). En cas de besoin, on programme un arrêt de l'éolienne aux quelques heures de l'année où elle peut créer des ombres portées sur des habitations.

"Les éoliennes font perdre de la valeur aux maisons dans un rayon de plusieurs kilomètres autour !"

Une importante étude américaine (lien ci-dessous) montre que cette dépréciation fait aussi partie des fausses idées sur l'éolien : http://emp.lbl.gov/publications/impact-wind-power-projects-residential-property-values-united-states-multi-site-hedonic
Pour la France, on peut citer une enquête effectuée en Bretagne auprès d'une centaine de foyers proches d'un parc éolien. Le contenu et la conclusion de celle-ci sont assez clairs sur l'absence de dépréciation immobilière :

« Pourvoyeuses de revenus additionnels, pour les propriétaires fonciers louant leurs terrains, de revenus fiscaux non négligeables pour le territoire d'accueil, les éoliennes ne semblent par ailleurs pas altérer la qualité de vie de la population, ni présenter des effets négatifs d'ampleur sur les autres activités marchandes que sont le tourisme et l'immobilier. Il apparaît ainsi, que, à l'échelle locale, l'éolien ne présente que peu d'inconvénients pour des avantages certains en termes de retombées économiques, et qu'il constitue, au regard de son fort niveau d'acceptabilité, voire d'appropriation, un outil dont les collectivités locales bretonnes, qui disposent de ressources en vent, auraient tort de se priver pour assurer leur développement. Et ce d'autant plus que, contrairement au nucléaire par exemple, un parc éolien est réversible, peut être démonté à tout moment, sans conséquences persistantes sur le long terme. » - in « Etudes et Territoires, le cas de Plouarzel », Université de Bretagne Occidentale, mémoire de Master d'économie, Allard Fanny, Baconnier Erwan, Vépierre Gaëlle

"Les éoliennes tuent les oiseaux et les chauves-souris ?"

La mortalité se situe en moyenne entre 1 et 5 oiseaux par éolienne et par an. Il faut comparer cette mortalité à celle des lignes à Haute Tension (10 à 100 par km de lignes HT; il en existe 100 000 km en France) et à celle des routes et autoroutes (10 à 100 par km). Tous les parcs éoliens font l'objet d'un suivi de cette mortalité et l'enjeu préservation de la biodiversité représente habituellement près de 50% de l'étude d'impact. La sélection du site se fait donc en prenant largement en compte la préservation de cette faune volante. Par ailleurs des systèmes de détection des oiseaux et chauves-souris et d'arrêt automatique en cas de situation à risque apparaissent sur les parcs éoliens.

2) Contexte et questions énergétiques

a. L'éolien en milieu urbain est-il pertinent ? Pourquoi ?

La ressource en vent est rarement idéale en milieu urbain, ni en quantité (les vents les plus importants sont sur des points hauts et dégagés) ni en qualité (présence de fortes turbulences). Par ailleurs, l'implantation d'éoliennes (hors cas d'éolienne inférieure à 12 m) doit se faire à 500 m des riverains. Des technologies comme les éoliennes à mât vertical que l'on voit parfois en ville sur le toit des bâtiments sont rarement performantes et fiables.

b. Comment évolue selon vous l'acceptabilité sociétale de l'éolien en France ?

Avec maintenant près de 600 parcs éoliens sur le territoire national, la France a une puissance éolienne installée de 10 000 MW. Après plusieurs années d'une phase qualifiée de découverte (et parfois de crainte par rapport à ce nouveau moyen de production énergétique), l'éolien entre dans une phase de maturité et l'acceptabilité sociétale est stable.

Cette maturité est également perceptible du côté des opposants à l'éolien : plus structurés et très organisés, avec des recours en justice quasi-systématiques contre tous les projets en France. Même si la grande majorité de ces recours sont sans suite, ils ont pour effet principal de retarder les projets concernés de plusieurs années. Il nous manque en France des encouragements et incitations à l'éolien participatif, où tout citoyen peut y investir.

c. Quels sont les pays les plus avancés (part d'éolien dans leur mix énergétique) ?

Le pays en tête du classement mondial sur la production éolienne est le Danemark avec 39%. Suivent l'Espagne, le Portugal, l'Irlande....

Autre élément de contexte à prendre en compte quand on veut comparer le développement de l'éolien en France et ailleurs en Europe : le mode de montage des projets. En France, la quasi-totalité des projets sont portés par des sociétés privées. Au Danemark ou en Allemagne, une part importante (et obligatoire) des projets doit être d'initiative citoyenne et participative. En Allemagne par exemple, 50% des projets sont portés par des coopératives.

d. Pour développer l'énergie éolienne en France, est-il intéressant de privilégier des petites installations ou plutôt de grands parcs éoliens ?

Les petites éoliennes disponibles sur le marché ne sont pas toutes ni fiables ni efficace (absence de courbe de production certifiées, mauvaise qualité avec certains produits ayant donné lieu à des escroqueries).

A titre de comparaison, pour remplacer la production de 5 ou 6 grandes éoliennes (2 MW chacune, diamètre 80 m environ) il faut 1500 petites éoliennes (diamètre 10m). A noter que ces éoliennes donnent l'impression de tourner lentement : en réalité, avec une fréquence de 1 tour en 2 ou 3 secondes, la vitesse en bout de pale atteint plus de 200 km/h.

A noter que l'énergie récupérée par une éolienne augmente avec le cube (3) de la vitesse du vent. Les meilleures ressources énergétiques éoliennes sont donc situées à des hauteurs élevées, d'où ici encore un intérêt pour des grandes éoliennes.

e. Quelle est la durée de vie d'une éolienne ?

Une éolienne a une durée de vie d'environ 25 ans. Pendant cette période, une maintenance régulière est obligatoire avec plusieurs vérifications et entretiens par an.

f. Quel est temps de retour énergétique d'une éolienne ?

Le temps de retour énergétique, c'est-à-dire le temps nécessaire à l'éolienne pour produire l'énergie qui a été nécessaire à sa fabrication, à son installation, à son exploitation pendant 25 ans et à son démantèlement, se situe entre 6 mois et 1 an pour une grande éolienne terrestre (fonction du gisement éolien du site).

Ce temps de retour est très court et renforce l'intérêt de l'éolien dans un mix énergétique privilégiant les énergies renouvelables.

g. Quels sont les freins au développement de l'éolien en France ?

Les freins sont de 2 ordres le temps administratif d'instruction des projets plus long en France que dans d'autres pays européens. Dans le meilleur des cas, un projet éolien prend 5 ans avant d'être livré mais cette durée peut doubler dans le cas de recours en justice, ce qui est le second frein au développement de l'éolien dans notre pays.

Malgré ces difficultés, la France est le 8ème pays au monde de par sa puissance éolienne installée.

A l'échelle internationale, le développement de l'éolien est très rapide : beaucoup de pays ont identifié cette énergie comme étant le meilleur choix technico-économique pour leur production d'électricité, car elle est la moins chère en de nombreuses régions du globe. 2014 a été l'année record quant au nombre de nouveaux mégawatts éoliens dans le monde, et 2015 devrait faire encore mieux.

h. Pourquoi parle-t-on en ce moment d'une révolution éolienne silencieuse ?

Je préfère parler de nouvelles générations d'éoliennes. En faisant une analogie avec un bateau à voile, les nouvelles éoliennes ont des pales plus longues et sont ainsi « surtoilées » par rapport aux modèles précédents.

Ces nouvelles dimensions leur confèrent plusieurs avantages : démarrer avec des vents plus faibles, tourner plus d'heures par an et donc produire plus et de façon plus étendue dans le temps (une éolienne tourne environ 80% du temps sur une année). Ces nouvelles générations d'éoliennes permettent d'identifier de nouvelles zones d'implantation potentielle où auparavant les vents étaient considérés comme insuffisants. Dernier avantage : la variabilité de la production est réduite en proportion du temps accru de fonctionnement.

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Le nouveau référentiel NF Habitat

Le 15 septembre dernier a eu lieu le lancement d'une nouvelle certification du bâtiment Durable : NF Habitat. Ayant pour but de remplacer progressivement les certifications existantes (Habitat & Environnement, NF logement, NF logement HQE...), la nouvelle marque, permettra une simplification des codes et des repères de la qualité.
Ce nouveau référentiel ne reprend pas uniquement ce qui pouvait être décrit dans les référentiels existants, mais s'est adapté au contexte actuel en prenant en compte également des enjeux comme : la qualité du cadre de vie, la sobriété énergétique, le respect de l'environnement, la transition numérique et la performance économique. Ce référentiel est par ailleurs plus souple et s'adapte davantage à la diversité des projets et des dispositifs techniques innovants.

Un référentiel unique pour tous les segments et acteurs du logement

Avec toutes les certifications applicables aux différentes typologies de bâtiment et déclinées selon le stade de cycle de vie du projet (construction, exploitation ou rénovations) le paysage de la certification était jusqu'à aujourd'hui complexe et ne permettait pas une bonne lisibilité de la qualité d'un bâtiment.
Dans un souci de simplification, l'Association QUALITEL, CERQUAL Qualitel Certification et CÉQUAMI ont donc créé en concertation avec des professionnels et des associations de consommateurs, la marque NF Habitat et l'ont associée à la marque HQE créant ainsi la première déclinaison du nouveau cadre de référence de l'association HQE.

La structure du référentiel NF Habitat et NF Habitat HQE

Ce référentiel unique se décline donc selon les typologies d'ouvrages, de projets, d'acteurs en 10 « référentiels applicatifs» :

  • Construction – Logement
  • Construction – Maison Individuelle
  • Construction – Résidences et Services
  • Construction – Etablissement médico-social
  • Rénovation – Logements et Résidences Services
  • Rénovation - Etablissements médico-social
  • Rénovation – Copropriétés
  • Rénovation – Maison Individuelle
  • Exploitation
  • Exploitation - Copropriétés

Tous ces référentiels applicatifs sont structurés autour de 4 Engagements : Le Management d'une part et les engagements techniques d'autre part à savoir la Qualité de Vie, le Respect de l'environnement et la Performance Economique.

Pour l'engagement Management, 3 niveaux sont proposés : plus les professionnels démontrent de leur maturité en termes de management opérationnel, plus les interventions dans le processus de certification sont allégées, le coût de la certification pouvant ainsi être divisé par deux :

 

Pour les engagements techniques, les rubriques, anciennement déclinés selon les 14 cibles du référentiel HQE, sont désormais au nombre de 10 dont une nouvelle : la fonctionnalité des lieux.

Des rubriques propres au référentiel NF Habitat HQE s'ajoutent à ces 10 rubriques avec une valeur de 1, 2 ou 3 points attribuée à chaque exigence.

Pour être certifié NF habitat HQE, le projet devra donc répondre à l'ensemble des exigences relatives au référentiel NF habitat et toutes les exigences valant 1 point des rubriques complémentaires, à savoir : confort visuel, utilisation des sols, déchets, changement climatique, biodiversité, maîtrise des consommations et charges et coût global.

Il est à noter que plusieurs rubriques, comme la résilience vis-à-vis des risques, la déconstruction ou les valeurs matérielles et immatérielles, n'apparaîtront qu'en 2016.

Le passeport Durable
Afin d'évaluer la performance d'un projet certifié NF habitat HQE, il a été mis en place un « passeport durable » qui se traduit par la notation des thématiques techniques sur la base de 4 étoiles.

Pour pouvoir être certifié NF habitat HQE, un projet doit donc, à minima, respecter le référentiel NF habitat et toutes les exigences à 1 point, se qui se traduit par un passeport totalisant 6 étoiles (2 par engagement).

Le nombre d'étoiles obtenu sur l'ensemble des engagements permet de qualifier le profil HQE de l'opération :

  • Très performant : 6 étoiles
  • Excellent : 7 à 9 étoiles
  • Exceptionnel : 10 à 12 étoiles

Enfin, cette nouvelle génération de certification permet également d'apporter une réponse aux multiples évolutions que rencontre le secteur de l'habitat. Il prend en compte par exemple les enjeux liés au défi du numérique avec le déploiement progressif du Building Information Modeling (BIM), la numérisation des process, le développement des logements connectés, etc.

Pour plus d'informations :
Dossier de presse NF Habitat

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Appel à projets pour l’architecture de la transformation

La Caisse des Dépôts et l’Union sociale pour l’habitat lancent un appel à projets au service de la transformation architecturale dans le logement social, intermédiaire et très social.

Les porteurs de l'appel à projet

La Caisse des Dépôts a lancé en 2013 le « Lab cdc » dont l’objectif est de tester en un temps contraint de nouvelles offres en situation réelle. Dans un contexte de mutations démographiques, numériques, écologiques et énergétiques fortes, qui renouvelle toutes les approches du logement, la Caisse des Dépôts et l’Union sociale pour l’habitat (USH) ont décidé de lancer un appel à projets, dédié à l’architecture de la transformation dans le logement, qui vise à faire émerger de nouvelles réponses architecturales, techniques et organisationnelles quitte à réinterroger le cadre réglementaire. Il est soutenu par les ministères du Développement Durable, du Logement, et de la culture

L’innovation pour concilier évolutivité, mutabilité et performance environnementale

Plus concrètement, cet appel à Projets recherche des propositions innovantes et concrètes sur l’évolutivité des logements et la mutabilité des bâtiments, avec un niveau exemplaire de performance environnementale. Les projets retenus devront ainsi innover sur les deux thématiques suivantes :

  • Conception des logements au service de la performance énergétique et environnementale
    • Réhabilitation bas carbone des bâtiments et performance énergétique et environnementale du neuf
    • Intégration/utilisation des EnR dans le bâti neuf ou existant, optimisation et gestion de l’énergie
    • Adaptation du logement au dérèglement climatique
    • Cycle de vie du bâtiment (empreinte environnementale, matériaux, procédés constructifs, etc)
    • Intégration de la biodiversité
  • Evolutivité des logements et/ou transformation des bâtiments
    • Évolutivité et adaptabilité des logements
      • Anticipation de l’évolution des logements en fonction des besoins et de l’évolution des familles
      • Adaptation des logements face au handicap, à la perte d’autonomie et au vieillissement
      • Adaptation aux conséquences du dérèglement climatique
    • Transformation d’usage et évolution des bâtiments
      • Reconversion de bâtiments tertiaires en logement ou autres transformations d’usage
      • Evolution de la capacité d’un bâtiment (surélévation, déconstruction partielle)
      • Contribution à la densification urbaine, en respectant l’insertion urbaine, paysagère et sociale

L’innovation sur le fond comme sur l’organisation

Les projets lauréats devront porter sur ces deux types d’innovation :

  • Innovation dans le programme, l’architecture, la performance énergétique et la performance environnementale, la charge logement, la technologie proposée, innovation constructive, numérique, environnementale, programmatique dans les procédés de construction, l’utilisation des matériaux, etc.
  • Innovation dans l’organisation, les processus et les usages : relation aux habitants/usagers, modes de contractualisation, montages, modalités de gestion, maîtrise des coûts, etc.

Des projets portés par un « écosystème d’innovation »

L’objectif est de réunir le meilleur des compétences des maîtres d’ouvrage du logement social, de la maîtrise d’oeuvre ou de groupement d’opérateurs (architectes, bureaux d’études, start-ups, etc.) pour expérimenter une « architecture de la transformation » sur des bâtiments existants ou neufs. L’appel à projet vise ainsi la constitution d’équipes pluri-disciplinaires conjugant la pluralité des métiers de la maîtrise d’ouvrage (construction, gestion locative, accompagnement social, communication, etc.) à la diversité de l’équipe de maîtrise d’oeuvre/ du groupement est un attendu important dans le cadre de l’appel à projets.

L’innovation, support des projets de demain

L’appel à projets « Architecture de la Transformation » doit permettre notamment de constituer une boîte à outils qui sera mise à disposition de l’ensemble des bailleurs sociaux ; elle intègrera, notamment, des documents génériques facilitant la mise en oeuvre de mesures d’innovation.

Des projets à vocations multiples portés par des bailleurs sociaux

L’appel à projet est destiné aux Bailleurs sociaux (ESH, OPH, coopérative Hlm, Sem, …), avec une équipe constituée de :

  • Un propriétaire bailleur / propriétaire et gestionnaire de site, porteur du projet
  • Une équipe de maîtrise d’œuvre composée d’une agence d’architecture et de bureaux études (bureaux d’ingénierie, d’économistes de la construction, …) et d’un groupement d’opérateurs économiques intégrant les entreprises. L’équipe devra idéalement être accompagnée par des étudiants et/ou enseignants-chercheurs en école d’architecture sur la durée de la phase d’incubation

Les grandes phases du choix des lauréats de l’appel à projets (de septembre 2015 à février 2016)

La sélection des lauréats se fera en 4 phases :

  • Phase 1 : CANDIDATURE- Manifestation d’intérêt, du 18 septembre au 10 novembre 2015 : les équipes devront montrer que leur projet s’inscrit de manière ambitieuse dans les thématiques de l’appel à projets et que l’équipe constituée (ou prévue) est en capacité de produire l’innovation attendue. Sur cette base, 15 projets maximum seront sélectionnés le 17 novembre pour la phase 2 par le Comité de Pilotage de l’appel à projets.
  • Phase 2 : CREATIVITE - Atelier d’innovation, fin novembre/début décembre 2015 : Les bailleurs sociaux présélectionnés assisteront à un atelier d’enrichissement et d’innovation ouverte, appelé « Hack’Archi » organisé sur deux jours fin novembre/début décembre 2015. L’objectif de cet atelier est de présenter la méthodologie du Lab cdc, d’enrichir le projet initial proposé par le bailleur social avec des points de vue pluridisciplinaires qui seront amenés à faire des propositions complémentaires sur la base de techniques d’animation innovantes.
  • Phase 3 : APPROFONDISSEMENT - Approfondissement des dossiers de candidature des projets présélectionnés, jusqu’au 8 février 2016 pour laisser le temps aux équipe d’apporter des compléments sur le concept d’innovation retenu (et des tests à réaliser dans la phase d’incubation), et sur la composition précise de l’équipe de maîtrise d’ouvrage et de l’équipe de maîtrise d’oeuvre/groupement. A ce stade, une note d’intention architecturale détaillée présentera le projet et l’équipe portera la démonstration de la viabilité, la faisabilité, la reproductibilité du projet à l’issue de la phase de conception.
  • Phase 4 – SELECTION – Un jury, composé des Partenaires, des Contributeurs et de personnalités qualifiées, sera en charge du choix des 5 projets lauréats incubés.

L’incubation des 5 projets innovants (de février 2016 à octobre 2016)

La phase d’incubation des cinq projets innovants porte sur la période de conception des projets, de l’esquisse à la phase PRO :

  • Phase 1. INGENIERIE de projet pour stabiliser le contenu du programme de travail de la phase d’expérimentation en validant l’organisation et le périmètre d’expérimentation, identification des premiers tests à réaliser mais aussi en identifiant les freins à la mise en oeuvre et les éventuels besoins de dérogation / d’évolution réglementaire/normative
  • Phase 2. EXPERIMENTATION : test des solutions et conception du projet. La phase d’expérimentation permet de tester concrètement les hypothèses de départ, de mettre en oeuvre rapidement les solutions innovantes et de réorienter la trajectoire du projet en fonction des résultats de ces tests. Le financement de l’appel à projets est dédié au test de solutions innovantes lors de la phase de conception.
  • Phase 3. BILAN pour valider l’intégration ou non de l’innovation au projet, ainsi que sa reproductibilité. Si l’innovation peut être reproductible, les documents nécessaires à sa reproductibilité sont produits avec l’aide du Lab cdc afin de constituer une boîte à outils libre de droits à destination de l’ensemble des bailleurs sociaux : solutions de participation des usagers au projet, au cahier des charges, aux montages juridiques et économiques, etc… Les points d’évolutions réglementaires seront étudiés en lien avec les autorités publiques compétentes.

Les moyens dédiés à l’incubation

L’accompagnement de l’incubation recouvre trois dimensions complémentaires :

  • Un cadre de gestion de projets éprouvé amené par le Lab cdc et adapté aux spécificités de l’expérimentation,
  • Une assistance technique pour aider les équipes en apport d’expertise réglementaire, normative, juridique ou technique,
  • Un accompagnement financier de 100 000 € maximum dédié à chacun des 5 projets lauréats et destiné aux tests de solutions innovantes comme par exemple : la réalisation d’éléments de construction à taille 1, le prototypage d’outils de participation des usagers (application, jeux, etc), les tests de solutions techniques/matériaux, etc.

Retrouvez l’intégralité du règlement de consultation

 

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Quelle place de l’économie circulaire dans les projets d’urbanisme ?

Du lundi 14 au 19 septembre et en lien avec la COP21, la mairie de Paris a réalisé les Etats Généraux de l'économie circulaire. Cet événement est l'occasion de revenir sur le développement d'un modèle d'économie circulaire qui réduit au minimum la consommation des ressources et les rejets dans l'environnement. Il permet également d'interroger les possibilités d'intégration de l'économie circulaire aux projets d'urbanisme, au prisme de la réflexion sur le TERREP.

Le rôle de l'économie circulaire dans les projets urbains
Au cours des années 2012 et 2013, la notion d'économie circulaire s'est imposée en France comme une terminologie englobante et un nouveau modèle économique. La définition de ce concept n'est pas encore stabilisée mais celles proposées par le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie (MEDDE) et l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) s'articulent autour d'une prise en compte large des trois « temps de vie » des biens (et services) que nous consommons. Au sein de ces trois champs, se répartissent les 7 « piliers » de l'économie circulaire :

Ces 7 piliers mobilisent des multiples champs d'intervention, dont notamment l'aménagement du territoire et l'urbanisme. En effet, la dimension spatiale est fondamentale dans la notion d'économie circulaire car les ressources dont nous disposons sont surfaciques (leur importance dépend de la surface qu'on leur alloue). Ainsi, selon LesEnR, la ville durable et le TERritoire à REssources Positives (TERREP) doivent permettre de consommer moins en prenant en compte les ressources surfaciques. Pour cela, nous sommes convaincus que les villes sont des gisements de ressources qui peuvent devenir des pivots de l'autosuffisance, notamment en favorisant l'économie circulaire dans leurs projets.

L'écoquartier Hammarby Sjöstad à Stockholm : un exemple d'économie circulaire appliqué à l'urbanisme

Situé au sud de Stockholm l'écoquartier d'Hammarby est un exemple emblématique d'économie circulaire urbaine.Il est cité aujourd'hui comme référence internationale pour l'application de solutions écologiques à l'échelle du quartier. Le projet de la ville visait à expérimenter de nouvelles méthodes de planification environnementale à l'échelle urbaine et intégrant les principes de l'économie circulaire. La réhabilitation de cet ancien site industriel de 2014 ha a été réalisée en suivant des objectifs de sobriété et d'efficacité énergétique, d'optimisation de l'usage de l'eau et de la gestion des déchets.

L'analyse métabolique du quartier a permis de définir sa planification autour de différents axes prioritaires montrant les enjeux pour l'urbanisme :

  • Dépollution des sols, revalorisation des terrains (aménagement d'espaces verts et d'un cadre de vie attractif) et utilisation des sols déjà construits (recyclage foncier)
  • Exploitation de matériaux à faible impact sanitaire lors de la construction de nouveaux bâtiments et infrastructures (écoconception)
  • Développement maximal des transports en commun, par la multiplication des réseaux et moyens de communication (bus tramway, ferries, liaisons douces...) selon les principes de l'économie de fonctionnalité ;
  • Optimisation des services d'eau, d'énergie et de déchets (écologie industrielle et territoriale). La pluralité d'acteurs impliquée dans le projet (services administratifs, paysagistes et architectes, urbanistes, entreprises, centres de recherches etc.) illustre la transversalité et la globalité du projet. Les synergies se sont mises en place et développées par une approche intégrée et innovante : le modèle « Eco-cycle », fruit de la coopération entre la municipalité, la compagnie des eaux Stockholm Vatten, le service des déchets de Stockholm et Birka Energi.

Ce modèle permet un bouclage vertueux des systèmes d'énergie, d'eau et de déchets.

Economie circulaire et TERREP : vers une nouvelle réflexion sur la ville durable
Toutes ces thématiques sont présentes dans la vision que LesEnR porte sur la ville durable qui est notamment formalisée dans son approche TERREP (TERritoire à REssources Positive) rejoignant le concept d'économie circulaire et la démarche effectuée sur le quartier Hammarby. En effet, l'ambition de cette approche est notamment de créer de l'énergie à partir des déchets, de réutiliser l'eau de pluie sur site, de gérer les eaux usées de façon intégrée en réduisant leur impact environnemental et de produire localement des énergies renouvelables.

Toutefois, à la différence de l'exemple suédois, l'aspect social est mis au cœur de la démarche TERREP, notamment par l'étude de toutes les conditions de mises en place d'une Economie Sociale et Solidaire (ESS) à travers les différents projets effectués. Ainsi, par exemple, les projets urbains sont l'occasion de mettre en valeur l'ESS dans le secteur des déchets (étude de faisabilité de ressourceries, pertinence d'actions de structures de l'ESS dans la chaine de valorisation des déchets etc.).

Ainsi, la ville de demain doit être pensée dans un écosystème où les déchets des uns constituent les ressources des autres et où les flux de matières et d'énergie sont bouclés dans un « métabolisme circulaire ». 

Cette démarche deviendra sans doute un des piliers de la planification et de la construction urbaine.

 

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