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95 nouveaux lauréats « Territoire zéro déchet, zéro gaspillage »

Ségolène Royal, Ministre de l'Ecologie, a dévoilé la semaine dernière, 95 nouveaux lauréats de l'Appel à projets « Territoire zéro déchet, zéro gaspillage ». En décembre 2014, une première vague de candidatures avait abouti à la désignation de 58 lauréats.

Suite au succès du premier appel à projet, une deuxième phase a été annoncée afin de promouvoir l'importance du rôle des acteurs des territoires pour limiter le gaspillage et améliorer la collecte des déchets.

L'appel à projet « Territoire zéro déchet, zéro gaspillage » a pour finalité de réduire au maximum la production de déchets à la source et de valoriser ceux qui n'ont pu être évités en donnant une seconde vie aux produits et recycler ceux qui sont recyclables. Les territoires lauréats font l'objet d'un accompagnement technique et financier par l'Etat, et notamment l'ADEME. L'appel à projet soutient en particulier les démarches participatives, portées par l'ensemble des acteurs d'un territoire (acteurs économiques, associations, citoyens, politiques...) tout en valorisant le caractère ambitieux et novateur des initiatives proposées.

L'objectif de la mobilisation de ces 153 territoires est une réduction des déchets à hauteur d'1 million de tonnes d'ici 3 ans et des économies réalisées de 63 millions d'euros par rapport à la situation actuelle.

Retour sur les lauréats

Les 95 nouveaux lauréats sont répartis dans 23 régions et abritent une population de 22 millions d'habitants qui produisent 11 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés. Les 153 territoires retenus lors des deux phases concernent au total plus de 30 millions d'habitants.

Chaque territoire a sélectionné un programme d'actions permettant de faciliter et améliorer la gestion des déchets au quotidien.

La liste de l'ensemble des lauréats est disponible sur le communiqué de l'ADEME.

Trois syndicats ont été sélectionnés en Ile de France :

  • Le SIVOM Vallée de l'Yerres et des Sénarts (91/77)
  • Le SYCTOM, l'Agence métropolitaine des déchets ménagers (Agglomération Parisienne)
  • Le Syndicat EMERAUDE (Val d'Oise)

Sept territoires sont lauréats en région Rhône-Alpes :

  • Le Département de l'Isère
  • Roannais Agglomération
  • La Communauté de communes du pays de l'Arbresle (Rhône)
  • La Communauté urbaine de Lyon
  • Communauté d'agglomération du Pays Voironnais (Isère)
  • Le SICTOBA (Ardèche)
  • Le Conseil Départemental de l'Ain

La production des déchets en Ile de France

Il faut savoir qu'en 2007, selon l'ADEME, les biodéchets (déchets susceptibles d'être compostés) représentaient 38.3% des poubelles des ménages. 

Aujourd'hui ce pourcentage avoisine les 30%. Les territoires peuvent directement influés sur la réduction des déchets ménagers en valorisant les biodéchets, à travers le compostage.

En 2013, 146 000 composteurs individuels ont été distribués en Ile-de-France.

De nombreuses collectivités se sont saisies de l'enjeu du compostage dans la lutte pour la réduction des biodéchets, en proposant des composteurs à prix réduits sur leur territoire.

LesEnR travaille actuellement sur plusieurs de ses opérations à un système de compostage à l'échelle de l'îlot. Cette nouvelle forme d'intervention permet dès la conception de prendre en compte la gestion et la valorisation des déchets des résidents. Sur certains projets, cela permet également de mettre en œuvre des projets participatifs qui créer du lien social.

 

 

Enfin, la filière de la gestion des déchets et de leur valorisation, à travers l'économie circulaire, est génératrice d'emploi pour un territoire.
En Ile-de-France, c'est 18 900 salariés qui travaillent dans des établissements privés ayant comme activité principale une activité « déchets » dont 19% des effectifs concernent les activités de récupération (Observatoire régional des déchets, Edition 2015).

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NF Habitat HQE : un niveau d’ambition environnementale revu à la hausse

Lancée depuis le 15 septembre, la nouvelle certification NF Habitat HQE propose une marque unique de certification commune à tous les projets et tous les acteurs.

 

Le nouveau cadre de référence du bâtiment durable a notamment comme ambition de préparer les réglementations à venir et de contribuer à l'amélioration constante des pratiques.
Les exigences techniques de l'applicatif pour la construction de logements ont ainsi fait l'objet d'une analyse par LesEnR, afin d'identifier les évolutions du référentiel et du degré d'exigence attendu.

Rappel du système de cotation en NF Habitat HQE

Le nouveau référentiel technique proposé par Cerqual est constitué de trois engagements :

  • Qualité de vie,
  • Respect de l'environnement,
  • et Performance économique.

Chacun des trois engagements est découpé en objectifs eux mêmes découpés en rubriques.

Le niveau d'ambition du projet est retranscrit par un nombre d'étoiles pour chacun des engagements :

Selon le nombre total d'étoiles obtenu l'opération peut prétendre à trois mentions:

  • Très performant : 6 étoiles
  • Excellent : 7 à 9 étoiles
  • Exceptionnel : 10 à 12 étoiles

Ce système permet plus de souplesse que l'ancienne certification « Habitat & Environnement », car les 40% ou 80% sont calculés par engagement et non par rubriques.Ainsi, il n'est pas nécessaire d'aller chercher 40% ou 80% dans chacune des rubriques.Pour un même nombre d'étoiles, le « profil » est donc adaptable selon le contexte et les ambitions du projet.

Poids des différentes thématiques (applicatif construction- logement)

L'exemple ci dessous est constitué sur la base d'un cas d'étude en collectif, sans double flux, sans plancher chauffant, avec des panneaux solaires mono-fonctionnels thermique ou photovoltaique, une gestion des biodéchets... Même si nous le considérons représentatif, il n'a pas valeur d'universalité. Il permet cependant de constater une disparité dans la répartition des points parmi les rubriques avec des enjeux plus représentés que d'autres :

  • Performance économique

Actuellement (version V1), cet engagement est constitué d'un objectif lui même décliné en trois rubriques dont deux proposent des points allant au-delà des prérequis. Les versions prochaines des référentiels viendront sans doute compléter cet engagement.

  • Respect de l'environnement

Les rubriques  « Performance énergétiques » et « réduction des consommations en eau » proposent le plus de points.Elles sont donc prépondérantes et nécessitent d'être traitées au-delà des prérequis si d'autres étoiles sont recherchées.

  •  Qualité de vie

L'engagement « Qualité de vie » est constitué d'un ensemble de rubriques dont le poids est relativement bien réparti.

Equivalence entre la certification H&E option performance et le NF Habitat HQE

Les exigences en « Habitat & environnement » - note 3 (millésime 2012) sont très similaires à ceux correspondant au niveau pré-requis pour le NF Habitat HQE (exigences à 1 point). Cependant, l'analyse des points entre l'ancienne certification et la nouvelle certification, montre une complexification du niveau de performance attendu dès lors qu'une mention supérieure au niveau d'entrée (Très performant) est visée.

Ainsi, les dispositions permettant auparavant d'obtenir le niveau performance en H&E (millésime 2012) ne permettent pas d'obtenir une étoile complémentaire dans le nouveau référentiel. Certaines dispositions anciennement en note 5 ont ainsi disparu en NF Habitat HQE, tandis que de nouvelles exigences plus ambitieuses ont été intégrées.

Le niveau d'exigence d'entrée en certification reste comparable à l'ancien « Habitat et environnement ». Cependant, les attendus en matière de développement durable sont devenus plus ambitieux, dès lors que l'on vise une mention supérieure au prérequis.

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Le Manifeste négaWatt s’offre un grand coup de neuf !

Un peu plus de 3 ans après sa première publication, la nouvelle édition 2015 du manifeste négaWatt vient de paraitre, enrichie et mise à jour au regard de l'act ualité de la transition énergétique.

Les dernières évolutions reposent sur les débats menés depuis 2013 et ayant abouti à la promulgation de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte le 18 août 2015.

Le scénario énergétique négaWatt en ressort renforcé, intégrant un déploiement des énergies renouvelables et l'évolution du nucléaire en France.

L'ouvrage se renforce par ailleurs de deux nouveaux chapitres analysant :

  • La préparation de la transition énergétique en France et ailleurs dans le monde,
  • L'inscription des analyses et propositions de l'association dans l'actualité énergétique et géopolitique, à l'aube de la COP 21 attendue à Paris en décembre 2015.

Le manifeste est disponible au format poche depuis le 21 octobre 2015.

Pour en savoir plus sur la nouvelle édition du manifeste : site internet de l'association négaWatt

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Conception durable de la ville sous l’angle de la qualité de l’air : Retour d’expérience de la journée Paris sans voiture et de l’analyse d’Airparif

Dimanche 27 septembre s'est tenue la première "journée sans voiture1 " à Paris. Cette opération novatrice et évocatrice d'une transition du "tout automobile" vers une pratique plus importante des modes actifs est aussi un moment clef pour évaluer l'impact d'une telle démarche et questionner la prise en compte de la qualité de l'air dans les opérations d'aménagements. LesEnR s'engage dans une démarche analytique et intégrative de cette notion au sein de ses projets. L'opération concernait une zone centrale cadrée de la capitale englobant la quasi-totalité des huit premiers arrondissements, de 11H00 à 18H00. Les bois de Boulogne et de Vincennes étaient également interdits à la circulation.

Les concepteurs prônent de plus en plus au sein des projets, une évolution des mobilités en faveur des piétons, des cyclistes et de l'utilisation des transports en commun. En ce sens, la journée sans voiture est une initiative à étudier au regard de plusieurs aspects :

  • d'une façon holistique, son action en faveur de la transition énergétique,
  • les pratiques et usages de la rue,
  • la réappropriation de l'espace public,Carte de mobilité
  • le rapport aux bâtis,
  • l'ambiance sonore,
  • l'aspect visuel
  • et l'évolution de la qualité de l'air.

Cet article développe le dernier aspect qui s'inscrit de plus en plus dans les démarches publiques et dans les opérations d'aménagement.

Une qualité de l'air encadré

La Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Energie de 1996 reconnaît à chacun le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Ce texte, aujourd'hui intégré au Code de l'Environnement (Article L. 221-1 à L. 221-6) prévoit une surveillance de la qualité de l'air sur l'ensemble du territoire national et une information du public.

À Paris et en Île-de-France, c'est l'association Airparif qui est chargée par l'État de la surveillance de la qualité de l'air ambiant.

Rôle d’Airparif et dialogue avec les acteurs du territoire

L'impact de la journée sans voiture

Lors de la journée sans voiture organisée par la ville de Paris, Airparif a reconnu un impact positif et significatif sur la qualité de l'air, dans un périmètre rapproché et en comparaison à un dimanche similaire. L'organisme de surveillance de la qualité de l'air a relevé des niveaux de dioxyde d'azote en baisse de 20 à 40% dans la zone fermée à la circulation. Ainsi, les niveaux de dioxyde d'azote étaient plus bas de 20% place de l'Opéra (9e), de 30% sur les Champs-Elysées (8e) et de 40% quai des Célestins (4e).

Carte horaire des niveaux de pollution dus au dioxyde d'azote dans toutes les rues de Paris, pour le dimanche 27 septembre à 13H

Il faut noter que cette initiative réalisée le dimanche, jour où la circulation est déjà moindre, pourrait avoir un impact bien plus important un jour de semaine.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier les multiples intérêts de la manifestation Paris sans voiture autres que l'amélioration de la qualité de l'air, à commencer par les déplacements piétons et cyclistes libres sur certains axes de la capitale. L'ambiance sonore sur ces rues en était très nettement améliorée. Sans être exhaustifs, il est également important de souligner la sécurisation des déplacements observées et la qualité de certains espaces publics "libéré" de véhicules motorisés.

Une qualité de l'air qui sera bientôt encore plus encadrée

Plus récemment et suite à cette journée, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi de modernisation du système de santé par 185 voix pour et 31 contre, mardi 6 octobre 20152 . Ce texte introduit plusieurs dispositions concernant la qualité de l'air et fait suite au rapport de la commission sénatoriale qui avait évalué en juillet dernier à 101.3 milliards d'euros le coût de l'inaction face au problème de la qualité de l'air.

Qualité de l'air dans le texte de loi pour la modernisation du système de santé

La qualité de l'air, enjeu des aménagements urbains de demain

La problématique de la qualité de l'air est de plus en plus étudiée dans les projets d'aménagement, notamment en lien avec la question de la santé. La concentration des citoyens dans les espaces urbains questionne également cette notion sanitaire à travers la densité et la façon d'habiter la ville de demain. En effet, par exemple l'ADEME introduit cette thématique dans sa démarche AEU2.

La conception des quartiers et des villes de demain, nécessite la prise en compte opérationnelle de la qualité de l'air, pour cela l'innovation et la capacité d'interagir entre acteurs deviennent indispensables. Pour cela, LesEnR travaille sur la qualité des espaces publics au sein de plusieurs projets de recherche, d'études opérationnelles réalisées par son équipe et également avec ses partenaires experts sur l'ambiance sonore, sur la qualité de l'air et sur la santé. L'utilisation de représentation 3D dynamique et de simulations de l'ensoleillement, de l'ambiance sonore, des données aérauliques, de la morphologie urbaine et des données de qualité l'air nous permet d'avoir une analyse critique et constructive des projets pour les enrichir et coconstruire les opérations d'aménagements avec nos partenaires architectes/urbanistes.

Les quartiers doivent être conçus pour leurs usagers et à travers une approche systémique du développement durable ; cette conviction porte notre travail au fil des opérations d'aménagement.

Simulation croisée dynamique réalisée par LesEnR (ensoleillement, aéraulique, morphologie, qualité de l'air, ambiance sonore, aspects environnementaux)

 

Niotes complémentaires:

(1) L'opération concernait une zone centrale cadrée de la capitale englobant la quasi-totalité des huit premiers arrondissements, de 11H00 à 18H00. Les bois de Boulogne et de Vincennes étaient également interdits à la circulation.

(2) La prochaine étape, la Commission mixte paritaire, devrait avoir lieu le 27 octobre.

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Vive le Vent ! : idées recues et perspectives sur l'éolien

Paul Neau est le gérant du bureau d'études Abies (16 salariés) spécialisé dans les impacts sur l'environnement des énergies renouvelables, parcs éoliens en particulier. Fort d'une expérience d'une vingtaine d'années dans le domaine, et de missions sur plus d'une centaine de projets éoliens dans la plupart des régions françaises, Paul Neau dresse un état de l'éolien à quelques semaines de la COP21, avec une attention plus particulière sur les idées fausses et les actualités de cette filière.

1) Parmi les idées ou les opinions qui circulent sur les éoliennes, on peut entendre ceci, quelles sont vos réponses à ces affirmations ?

"Les éoliennes, c'est bruyant !"

Les éoliennes ne sont pas des équipements intrinsèquement bruyants ; par ailleurs elles font (un peu) du bruit quand le vent souffle et l'action de ce vent, sauf cas particulier, sur les obstacles naturels et artificiels va augmenter le bruit ambiant masquant pour partie le bruit de l'éolienne.

La réglementation sonore applicable aux éoliennes est la réglementation ICPE (Installation Classée pour la Protection de l'Environnement) ; elle est particulièrement contraignante (la plus exigeante en Europe) et donc la plus protectrice vis-à-vis des riverains ; elle est aussi « intelligente » dans le sens où elle fait référence à l'émergence (au dépassement) par rapport au bruit ambiant : pas plus de 5 dB(A) le jour, pas plus de 3 dB(A) la nuit.

"Les éoliennes génèrent des infrasons !"

C'est de l'ordre de la rumeur et des fausses idées sur l'éolien. Une étude australienne (voir conclusion ci dessous) montre, mesures à l'appui, que les éoliennes n'augmentent pas le niveau des infrasons ambiants.

 

Et il y a d'autres études à travers le monde, basées à chaque fois sur des mesures avec et sans les éoliennes en fonctionnement, qui montrent la même chose.

"Les éoliennes peuvent créer un effet d'ombre portée (soleil à travers les pales) gênant pour les riverains ?"

Cela se calcule lors de l'étude d'impact : cet effet est localisé dans un périmètre proche de quelques centaines de mètres des éoliennes à l'ouest (au soleil levant) ou à l'est (au soleil couchant). En cas de besoin, on programme un arrêt de l'éolienne aux quelques heures de l'année où elle peut créer des ombres portées sur des habitations.

"Les éoliennes font perdre de la valeur aux maisons dans un rayon de plusieurs kilomètres autour !"

Une importante étude américaine (lien ci-dessous) montre que cette dépréciation fait aussi partie des fausses idées sur l'éolien : http://emp.lbl.gov/publications/impact-wind-power-projects-residential-property-values-united-states-multi-site-hedonic
Pour la France, on peut citer une enquête effectuée en Bretagne auprès d'une centaine de foyers proches d'un parc éolien. Le contenu et la conclusion de celle-ci sont assez clairs sur l'absence de dépréciation immobilière :

« Pourvoyeuses de revenus additionnels, pour les propriétaires fonciers louant leurs terrains, de revenus fiscaux non négligeables pour le territoire d'accueil, les éoliennes ne semblent par ailleurs pas altérer la qualité de vie de la population, ni présenter des effets négatifs d'ampleur sur les autres activités marchandes que sont le tourisme et l'immobilier. Il apparaît ainsi, que, à l'échelle locale, l'éolien ne présente que peu d'inconvénients pour des avantages certains en termes de retombées économiques, et qu'il constitue, au regard de son fort niveau d'acceptabilité, voire d'appropriation, un outil dont les collectivités locales bretonnes, qui disposent de ressources en vent, auraient tort de se priver pour assurer leur développement. Et ce d'autant plus que, contrairement au nucléaire par exemple, un parc éolien est réversible, peut être démonté à tout moment, sans conséquences persistantes sur le long terme. » - in « Etudes et Territoires, le cas de Plouarzel », Université de Bretagne Occidentale, mémoire de Master d'économie, Allard Fanny, Baconnier Erwan, Vépierre Gaëlle

"Les éoliennes tuent les oiseaux et les chauves-souris ?"

La mortalité se situe en moyenne entre 1 et 5 oiseaux par éolienne et par an. Il faut comparer cette mortalité à celle des lignes à Haute Tension (10 à 100 par km de lignes HT; il en existe 100 000 km en France) et à celle des routes et autoroutes (10 à 100 par km). Tous les parcs éoliens font l'objet d'un suivi de cette mortalité et l'enjeu préservation de la biodiversité représente habituellement près de 50% de l'étude d'impact. La sélection du site se fait donc en prenant largement en compte la préservation de cette faune volante. Par ailleurs des systèmes de détection des oiseaux et chauves-souris et d'arrêt automatique en cas de situation à risque apparaissent sur les parcs éoliens.

2) Contexte et questions énergétiques

a. L'éolien en milieu urbain est-il pertinent ? Pourquoi ?

La ressource en vent est rarement idéale en milieu urbain, ni en quantité (les vents les plus importants sont sur des points hauts et dégagés) ni en qualité (présence de fortes turbulences). Par ailleurs, l'implantation d'éoliennes (hors cas d'éolienne inférieure à 12 m) doit se faire à 500 m des riverains. Des technologies comme les éoliennes à mât vertical que l'on voit parfois en ville sur le toit des bâtiments sont rarement performantes et fiables.

b. Comment évolue selon vous l'acceptabilité sociétale de l'éolien en France ?

Avec maintenant près de 600 parcs éoliens sur le territoire national, la France a une puissance éolienne installée de 10 000 MW. Après plusieurs années d'une phase qualifiée de découverte (et parfois de crainte par rapport à ce nouveau moyen de production énergétique), l'éolien entre dans une phase de maturité et l'acceptabilité sociétale est stable.

Cette maturité est également perceptible du côté des opposants à l'éolien : plus structurés et très organisés, avec des recours en justice quasi-systématiques contre tous les projets en France. Même si la grande majorité de ces recours sont sans suite, ils ont pour effet principal de retarder les projets concernés de plusieurs années. Il nous manque en France des encouragements et incitations à l'éolien participatif, où tout citoyen peut y investir.

c. Quels sont les pays les plus avancés (part d'éolien dans leur mix énergétique) ?

Le pays en tête du classement mondial sur la production éolienne est le Danemark avec 39%. Suivent l'Espagne, le Portugal, l'Irlande....

Autre élément de contexte à prendre en compte quand on veut comparer le développement de l'éolien en France et ailleurs en Europe : le mode de montage des projets. En France, la quasi-totalité des projets sont portés par des sociétés privées. Au Danemark ou en Allemagne, une part importante (et obligatoire) des projets doit être d'initiative citoyenne et participative. En Allemagne par exemple, 50% des projets sont portés par des coopératives.

d. Pour développer l'énergie éolienne en France, est-il intéressant de privilégier des petites installations ou plutôt de grands parcs éoliens ?

Les petites éoliennes disponibles sur le marché ne sont pas toutes ni fiables ni efficace (absence de courbe de production certifiées, mauvaise qualité avec certains produits ayant donné lieu à des escroqueries).

A titre de comparaison, pour remplacer la production de 5 ou 6 grandes éoliennes (2 MW chacune, diamètre 80 m environ) il faut 1500 petites éoliennes (diamètre 10m). A noter que ces éoliennes donnent l'impression de tourner lentement : en réalité, avec une fréquence de 1 tour en 2 ou 3 secondes, la vitesse en bout de pale atteint plus de 200 km/h.

A noter que l'énergie récupérée par une éolienne augmente avec le cube (3) de la vitesse du vent. Les meilleures ressources énergétiques éoliennes sont donc situées à des hauteurs élevées, d'où ici encore un intérêt pour des grandes éoliennes.

e. Quelle est la durée de vie d'une éolienne ?

Une éolienne a une durée de vie d'environ 25 ans. Pendant cette période, une maintenance régulière est obligatoire avec plusieurs vérifications et entretiens par an.

f. Quel est temps de retour énergétique d'une éolienne ?

Le temps de retour énergétique, c'est-à-dire le temps nécessaire à l'éolienne pour produire l'énergie qui a été nécessaire à sa fabrication, à son installation, à son exploitation pendant 25 ans et à son démantèlement, se situe entre 6 mois et 1 an pour une grande éolienne terrestre (fonction du gisement éolien du site).

Ce temps de retour est très court et renforce l'intérêt de l'éolien dans un mix énergétique privilégiant les énergies renouvelables.

g. Quels sont les freins au développement de l'éolien en France ?

Les freins sont de 2 ordres le temps administratif d'instruction des projets plus long en France que dans d'autres pays européens. Dans le meilleur des cas, un projet éolien prend 5 ans avant d'être livré mais cette durée peut doubler dans le cas de recours en justice, ce qui est le second frein au développement de l'éolien dans notre pays.

Malgré ces difficultés, la France est le 8ème pays au monde de par sa puissance éolienne installée.

A l'échelle internationale, le développement de l'éolien est très rapide : beaucoup de pays ont identifié cette énergie comme étant le meilleur choix technico-économique pour leur production d'électricité, car elle est la moins chère en de nombreuses régions du globe. 2014 a été l'année record quant au nombre de nouveaux mégawatts éoliens dans le monde, et 2015 devrait faire encore mieux.

h. Pourquoi parle-t-on en ce moment d'une révolution éolienne silencieuse ?

Je préfère parler de nouvelles générations d'éoliennes. En faisant une analogie avec un bateau à voile, les nouvelles éoliennes ont des pales plus longues et sont ainsi « surtoilées » par rapport aux modèles précédents.

Ces nouvelles dimensions leur confèrent plusieurs avantages : démarrer avec des vents plus faibles, tourner plus d'heures par an et donc produire plus et de façon plus étendue dans le temps (une éolienne tourne environ 80% du temps sur une année). Ces nouvelles générations d'éoliennes permettent d'identifier de nouvelles zones d'implantation potentielle où auparavant les vents étaient considérés comme insuffisants. Dernier avantage : la variabilité de la production est réduite en proportion du temps accru de fonctionnement.

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