Actualités Bâtiment durable

Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’Ecologie, et Benoist Apparu, secrétaire d’Etat chargé du Logement, ont présenté mardi 13 septembre 2011, dans un communiqué de presse,  six  mesures visant à améliorer et surtout fiabiliser le Diagnostic de Performance Energétique (DPE).
 
Ce diagnostic, dont l’affichage sur toutes les publicités de mise en vente ou en location des logements est obligatoire depuis  le 1er janvier 2011 (cf. news du 24 janvier 2011), était assez largement décrié depuis quelques mois (cf. news du 21 février 2011). Ce manque de fiabilité du DPE est d’autant plus regrettable qu’il engendre de nombreuses conséquences pour les acquéreurs et vendeurs de biens immobiliers. En effet, en plus de son rôle informatif, le DPE conditionne depuis le début de l’année 2011 le montant du nouveau prêt à taux zéro (PTZ+) pouvant être accordé aux primo-accédants.
 
Le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL) avait annoncé en février dernier qu’il était « indispensable de prendre des mesures concrètes afin d’améliorer cet outil ».
Après avoir notamment engagé des réunions de consultations avec les fédérations de diagnostiqueurs et l'ensemble des acteurs concernés, le MEDDTL, pour davantage de transparence, a finalement décidé de mettre en place un programme d’amélioration du DPE. Ce programme axé autour de six mesures porte tout particulièrement sur une amélioration des méthodes de calcul, une meilleure formation des diagnostiqueurs et un contrôle plus efficace de la profession.
 
Voici le détail des six mesures retenues par le MEDDTL :
  1. Une meilleure transparence vis-à-vis des particuliers : le diagnostiqueur devra à présent expliciter les données qu’il renseigne auprès du particulier à travers un relevé détaillé. Cela permettra au particulier d’être entièrement informé sur la façon dont a été réalisé son document. La remise d’un document officiel limitera également le risque de DPE ’’frauduleux’’
  2. Amélioration de la méthode de calcul : pour un résultat plus fiable, il s’agit d’augmenter le nombre de données à analyser afin de faire un calcul plus précis de la performance énergétique
  3. Utilisation de logiciels validés par le MEDDTL : pour un meilleur encadrement des logiciels utilisés, il s’agit de limiter la liste de logiciels autorisés à générer des DPE aux logiciels ayant été soumis à une procédure d’évaluation menée entre 2008 et 2010 par le ministère et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME)
  4. Une base de données des DPE sera mise en ligne : les statistiques permettront, entre autre, de nourrir l’élaboration des stratégies nationales et locales
  5. Une montée en compétence des diagnostiqueurs, en augmentant le niveau de difficulté des examens. Jusqu’à aujourd’hui, un seul examen existait, à présent 2 niveaux de difficulté seront mis en place selon la mention (mention « bâtiments d’habitation » ou « tous types de bâtiments » - tertiaires, publics, privés etc.)
  6. Un contrôle plus efficace, avec pour les particuliers, un annuaire des diagnostiqueurs mis en ligne par le ministère , et la mise en place d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans le secteur du diagnostic immobilier dans le cadre de sa mission de protection économique du consommateur.
L’ensemble de ces six mesures entrera en vigueur dès le 1er janvier 2012. Elles auront pour objectif de redorer le blason d’un outil dont la fiabilité a été largement malmenée mais dont l’utilité reste indéniable comme en atteste les 91% de Français qui ont une image positive du DPE (enquête IFOP de 2008 pour l’ADEME).

Le décret du 25 août 2011, portant sur la modification des certaines dispositions applicables aux marchés et contrats de commande publique, propose plusieurs innovations environnementales dont l’introduction officielle de contrat de performance énergétique et de nouvelles dispositions quant aux marchés de conception – réalisation dans le but de consolider le Code des Marchés Publics de 2006.

 
Contrat de Performance Énergétique (CPE)
Toute opération de « conception - réalisation - exploitation ou maintenance » ou « réalisation - exploitation ou maintenance » peuvent dorénavant conclure des marchés intégrant un contrat de performance énergétique. La définition de ce type de contrat voit enfin le jour dans le code des marchés publics, suite aux objectifs des lois Grenelle 1 et 2 sur la réduction des consommations énergétiques de la France dans le bâtiment. Seules des directives de 2006 de la Communauté Européenne permettaient de comprendre la mise en place d’une telle procédure entre une maîtrise d’ouvrage privée ou publique et une société de services énergétiques afin d’obtenir des résultats concluants quant à la faible consommation énergétique d’un bâtiment. 
 
Certaines opérations de travaux neufs, relevant de la loi MOP (Maîtrise d'ouvrage Publique), ne peuvent toujours pas bénéficier de ce dispositif en raison de contraintes de temps et de facturation des lots. Effectivement l’engagement des sociétés de services énergétiques sur les Contrats globaux de Performance Energétique se révèle être très long, de 15 à 20 ans de travaux et de suivis pour l’obtention de résultats exemplaires en termes de consommation énergétique. 
 
Selon la directive 2006/32/CE relative à l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques :
  • le Contrat de Performance énergétique est « un accord contractuel entre le bénéficiaire et le fournisseur (normalement une SSE) d'une mesure visant à améliorer l'efficacité énergétique, selon lequel des investissements dans cette mesure sont consentis afin de parvenir à un niveau d'amélioration de l'efficacité énergétique qui est contractuellement défini »,
  • et la « société de services énergétiques» est « une personne physique ou morale qui fournit les services énergétiques et/ou d'autres mesures visant à améliorer l'efficacité énergétique dans des installations ou locaux d'utilisateurs, et qui accepte un certain degré de risque financier en jouant ce rôle. Le paiement des services fournis est fondé (en tout ou en partie) sur la réalisation des améliorations de l'efficacité énergétique et sur le respect des autres critères de performance qui ont été convenus ».
Marché de Conception - Réalisation - Exploitation ou Maintenance
En parallèle, la définition du « marché de conception - réalisation - exploitation ou maintenance » se précise (voir article 37) et ne peut donc être établi que pour :
  • des bâtiments existants, si un niveau d’amélioration de l’efficacité énergétique est exigé,
  • des motifs d’ordre technique dont l’association de l’entrepreneur aux études de l’ouvrage, en raison de dimensions.
Comme le prévoyait le nouveau cadre de régulation mis en place en mars 2011 (voir news du 09/03/2011), les tarifs d'achat photovoltaïques sont désormais ajustés trimestriellement en fonction des volumes de projets déposés. Dans ce cadre, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) vient de publier la délibération concernant les nouveaux tarifs d’achat pour la période du troisième trimestre 2011, pour les installations de puissance inférieure ou égale à 100 kWc. Ces valeurs doivent toutefois encore être homologuées par un arrêté et publiées au Journal Officiel pour être officiellement applicables.

L’évolution des tarifs est désormais déterminée en fonction des volumes de projets déposés et des baisses de coûts des panneaux attendues. En dehors du tarif en installation non intégrée au bâti, qui subit une baisse de 2,58 %, les tarifs en cas d'intégration au bâti (simplifiée ou non) diminuent respectivement de 7,5 % pour les particuliers (résidentiel jusqu'à 9 kWc) et de 9,5% dans les autres cas.
 
Le site du MEDDTL précisait en mars 2011 que « si le nombre de projets déposés est conforme à la trajectoire prévue de 100 MW/an pour le segment résidentiel et 100 MW/an pour le segment non résidentiel, cet ajustement consistera en une baisse du tarif d’achat de 2,6% ». On est donc bien loin des estimations annoncées par le Ministère et bien plus proche des chiffres avancés par le CLER à la même époque, à savoir entre 22 et 33% par an.

Enfin, on pourra également regretter la publication tardive de ces nouveaux tarifs applicables aux demandes complètes de raccordement déposées depuis le 1er juillet. Comme le souligne l’avocat Arnaud Gossement, membre de FNE, « il s'agit donc d'une forme de changement rétroactif du tarif d'achat forme de changement rétroactif du tarif d'achat ».
EffinergieAu cours de l'Université de l'association d'ingénieurs thermiciens ICO qui s'est déroulée du 11 au 13 mai 2011, Effinergie, par le biais de sa directrice Catherine Bonduau, a présenté les grandes lignes du contenu du futur label Effinergie Plus.
Ce nouveau label, justifié par la prochaine entrée en vigueur de la RT 2012, dès le 28 octobre 2011, « propose d'aller vers le niveau de 40 kWh/m²/an pour les cinq usages réglementaires (chauffage, climatisation, éclairage, ECS, ventilation et auxiliaires) sans déduction de production photovoltaïque ».
Cette valeur de 40 kWhep/m²/an a été estimée d’après l'examen d’une centaine de bâtiments labellisés BBC-Effinergie allant au-delà des exigences du label, avec un effort supplémentaire  de réduction de 20 % des consommations d’énergie primaire.
 
Catherine Bonduau a également annoncé lors de cette conférence que les réflexions d'Effinergie portent désormais sur les usages ménagers de l'énergie puisque l'électroménager et l'audiovisuel représentent aussi près de 50 kWhep/m²/an dans un logement BBC. Effinergie propose donc à termes « de faire un effort sur ces postes avec, dans un premier temps, un comptage et un affichage des consommations ».
L’association Effinergie précise par ailleurs son état de réflexion sur le bâtiment à énergie positive projeté pour 2020 : « ce serait un bâtiment qui compenserait, avec une production photovoltaïque, la totalité des usages d'un logement, ceux dits réglementaires et ceux liés à la cuisson, à l'audiovisuel, etc. ».

Il semble donc que la mise en place d’un label BEPOS par l’association Effinergie pour une application dans le cadre de la RT 2012 ne soit pas d’actualité, la sortie de ce label étant vraisemblablement prévue pour coïncider avec celle de la future RT 2020.

Pour rappel, la sortie officielle des labels relatifs à la Réglementation Thermique 2012 est prévue pour la fin de l’année 2011.
Installation biogazPar l’arrêté du 19 mai 2011, paru au Journal Officiel du 21 mai, le gouvernement a défini les nouveaux tarifs d'achat de l’électricité produite à partir du biogaz. Ces nouveaux tarifs concernent la production d’électricité à partir du biogaz issu de la méthanisation des déchets agricoles. Un autre tarif concerne le biogaz issu des déchets ménagés ou assimilés. Les contrats d’achats sont prévus pour une durée de 15 ans.

Cet arrêté vient remplacer le précédent arrêté datant de juillet 2006 qui fixait jusqu'à présent les tarifs d'achat de l’électricité. Le nouveau tarif concernant les installations agricoles s’avère supérieur au précédent.

Ce tarif est basé sur la puissance de l’installation auquel peut venir s’ajouter deux primes liées :
  • la première est liée à l’efficacité énergétique de l’installation,
  • la seconde dépend quant à elle des traitements des effluents d’élevage mis en place au sein de l’installation.
Le tarif de base est dégressif en fonction de la puissance maximale de l’installation. Ce tarif démarre à 11,19 c€/kWh pour les installations d’une puissance supérieure à 2 000 kW et monte jusqu'à 13,37 c€/kWh pour les installations d'une puissance inférieure à 150 kW.

Dans le cas d’une installation de méthanisation des déchets ménagers et assimilés le tarif varie entre 9,745 c€/kWh pour les puissances inférieures à 150 kW et 8,121 c€/kWh pour les installations d’une puissance supérieure à 2 000 kW.

La prime à l’efficacité énergétique est déterminée en fonction du pourcentage d’énergie thermique valorisée en dehors de l'énergie autoconsommée. Aucune prime n’est versée si moins de 35% seulement de l’énergie produite est valorisée. Cette prime est toutefois plafonnée à 4 c€/kWh lorsque plus de 70% de l’énergie est valorisée.

Enfin la prime prévue pour les installations valorisant les effluents d’élevages est calculée en fonction de la proportion d’effluents d’élevage dans les entrants et de la puissance de l’installation. La puissance de l’installation permet de déterminer la prime maximale atteignable et le pourcentage d’effluents d’élevage entrant permet de déterminer la prime. Si plus de 60% des entrants sont des effluents d’élevages, la prime prévue est égale à la prime maximale atteignable et si on est inférieur à 20% aucune prime n’est versée.

Le détail des tarifs d'achat est résumé dans les tableaux ci-dessous. Il est à noter que les valeurs intermédiaires sont obtenues par interpolation linéaire.
 
Tarifs de base - Biogaz


Prime traitement des effluents - Biogaz


Prime efficacité - Biogaz
RT 2012Le décret n° 2011-544 du 18 mai 2011 relatif aux attestations de prise en compte de la réglementation thermique et de réalisation d’une étude de faisabilité relative aux approvisionnements en énergie pour les bâtiments neufs ou les parties nouvelles de bâtiments apporte quelques précisions sur les moyens de prise en compte de la future RT 2012.

Ce décret publié au Journal Officiel le 20 mai 2011 précise notamment que le maître d’ouvrage de tout bâtiment neuf ou de partie nouvelle de bâtiment existant situé en France métropolitaine devra établir, pour chaque bâtiment concerné, un document attestant qu’il a pris en compte ou fait prendre en compte par le maître d’œuvre, lorsque ce dernier est chargé d’une mission de conception de l’opération, les exigences de la future Réglementation Thermique.
Cette attestation devra être jointe à la demande de permis de construire dans les conditions prévues au paragraphe g de l’article R. 431-16 du code de l’urbanisme.
 
En complément de cette attestation, le maître d'ouvrage devra également joindre au permis de construire un document attestant la réalisation d'une étude de faisabilité sur les approvisionnements en énergie qui comprendra notamment :
  • le système prévu par le maître d’ouvrage à l’issue de l’étude de faisabilité en le justifiant,
  • la valeur de la consommation en kWh d’énergie primaire pour le système prévu,
  • le coût annuel d’exploitation du système prévu.
Le type du formulaire selon lequel ces attestations devront être établies sera fixé par un arrêté à venir.

A l’achèvement des travaux, si le maître d’œuvre de l’opération de construction est chargé d’une mission de conception de l’opération et de l’exécution des travaux, le maître d’ouvrage devra fournir, pour chaque bâtiment concerné, un document attestant la prise en compte par le maître d’œuvre de la réglementation thermique.
Dans le cas où la mission confiée au maître d’œuvre se limite à la conception de l’opération, ou si le maître d’ouvrage n’a pas désigné de maître d’œuvre, le maître d’ouvrage devra fournir, pour chaque bâtiment concerné, un document attestant qu’il a pris en compte la réglementation thermique.

Le document ainsi établi devra établir la prise en compte :
  • de la prescription concernant la consommation conventionnelle d’énergie du bâtiment pour le chauffage, le refroidissement, la production d’ECS, l’éclairage, les auxiliaires de chauffage, de refroidissement, d’eau chaude sanitaire et de ventilation (Cep),
  • de la prescription concernant le besoin conventionnel en énergie d’un bâtiment pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage (Bbio),
  • pour certains types de bâtiments, de la prescription concernant la température intérieure conventionnelle atteinte en été (Tic),
  • des prescriptions sur les caractéristiques thermiques intervenant dans la performance énergétique du bâtiment.
Jointe à la déclaration d’achèvement des travaux dans les conditions prévues à l’article R. 462-4-1 du code de l’urbanisme, le type du formulaire selon lequel cette attestation devra être établie sera également fixé par un arrêté à paraître.
Elle devra être établie, pour tout type de bâtiment, par l'une des personnes figurant dans la liste suivante:
  • un contrôleur technique,
  • dans le cas d'une maison individuelle ou accolée, une personne présentant des garanties de compétence et disposant d'une organisation et de moyens appropriés (conditions prévues par l'article L. 271-6),
  • un architecte,
  • un organisme ayant certifié la performance énergétique du bâtiment neuf ou de la partie nouvelle du bâtiment dans le cadre de la délivrance d'un label de « haute performance énergétique ».
Pour rappel, les dispositions de ce décret s'appliqueront à toutes les demandes de permis de construire déposées à partir du 28 octobre 2011 pour les bâtiments neufs à usage de bureaux, d'enseignement, les établissements d'accueil de la petite enfance et les bâtiments à usage d'habitation construits en zone ANRU; puis à toutes les demandes de permis de construire déposées à partir du 1er janvier 2013 pour les autres bâtiments neufs à usage d'habitation.
Logo CertivéaLe 6 mai 2011, Certivéa a mis en ligne une version pour commentaires du très attendu référentiel HQE générique bâtiments tertiaires. Pour rappel, le terme générique traduit l’applicabilité du référentiel  à tous les secteurs et activités du tertiaire. Un document de présentation de ce nouveau référentiel a été édité par Certivéa à cette occasion.
 
L’extension aux secteurs ou activités non couverts jusqu’alors passe désormais par le recours à un principe d’équivalence proposé par le demandeur et ensuite validé par Certivéa. Le Maître d’Ouvrage peut ainsi découper un bâtiment en une ou plusieurs entités programmatiques qui devront respecter des exigences de qualité environnementale adaptées à leurs activités.

Les acteurs de la construction durable peuvent envoyer leurs commentaires à Certivéa à l'adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. jusqu’au 3 Juin 2011. Suite à ces retours, des réunions de briefing seront organisées par Certivéa pour débattre de l'ensemble des remarques reçues par l'organisme de certification.
 
Certivéa
Le GIEC (Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat) a présenté en ce début de semaine, un rapport définissant différents scénarios, à l’échelle mondiale, de production énergétique. Ce rapport démontre que d’ici 2050, 77 % des besoins énergétiques pourront être couverts par des énergies renouvelables, à condition d’une forte volonté politique.

A travers 160 scénarios distincts, le GIEC a ainsi analysé le potentiel de six grandes familles d’énergies renouvelables : la biomasse, le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, la géothermie, et les énergies marines. Ces scénarios prennent notamment en compte l’évolution de l’efficacité énergétique, la croissance de la population et de la consommation individuelle.

La plupart de ces scénarios ont notamment mis en évidence une augmentation de la contribution des énergies renouvelables dans l’approvisionnement énergétique mondial. Cette contribution, à l’horizon 2050, serait ainsi supérieure à celle du nucléaire.  Preuve à l’appui qu’une politique énergétique autre que celle favorisant le nucléaire est à ce jour envisageable à l’échelle de notre pays d’autant plus que la France présente un réel potentiel :
  • deuxième pays le plus venteux d’Europe,
  • surface boisée importante permettant le développement d’une filière Biomasse
  • périmètre littoral important,
  • etc.
Dans le cas du scénario le plus optimiste (77% de la production mondiale couverte par des énergies renouvelables), il est intéressant de noter que la part de l’énergie solaire dans le mix-énergétique mondial pourrait atteindre 30%.
L’évolution de la filière solaire est difficilement évaluable, cette filière dépendant toujours de sa capacité d'innovation et de la réduction de ses coûts de production. Enfin, il a été possible de constater ces derniers mois, à l’échelle de notre pays, l’impact des actions politiques dans le développement de la filière photovoltaïque.

Tableau énergie GIEC
Part des énergies renouvelables envisagée dans la production énergétique à l’horizon 2050
 
 
Par ailleurs, ce rapport évalue à plus de 97% les ressources en énergies renouvelables non exploitées présentant les énergies renouvelables comme une véritable alternative au nucléaire et aux énergies à base de combustibles carbones.
Ainsi, le potentiel technique des technologies renouvelables est décrit comme très largement supérieur à la demande énergétique mondiale actuelle, tant à l'échelle de la planète que dans la plupart des régions du monde.

A ce jour, certaines énergies renouvelables sont financièrement rentables. Ce rapport décrit toutefois que le nombre des énergies renouvelables présentant un retour sur investissement acceptable pourrait être plus important si les conséquences sur l'environnement des émissions de polluants et de gaz à effet de serre  GES étaient économiquement prises en compte.

Toutefois, l’intégration soudaine des énergies renouvelables présente certaines difficultés techniques et notamment celles de l’intégration au réseau électrique actuel et de la gestion de l’offre et de la demande énergétique. La rénovation technique du réseau et une gestion plus intelligente de celui-ci seront donc nécessaires dans le cadre d'un déploiement massif des énergies renouvelables.
 
Les conclusions de cette étude montrent donc que l'atteinte d'un taux de couverture de 77% des besoins énergétiques de notre planète par des énergies renouvelables est envisageable à moyen terme. Cependant, ce scénario ne pourra voir le jour qu’à travers une réelle volonté politique de soutien des filières renouvelables. Ce soutien peut se traduire par des aides financières ciblées de la recherche et du développement et par la mise en place, par les décideurs publics, d’une politique énergétique cohérente et adaptée aux contextes locaux.
Depuis quelques mois la notion de bâtiment basse consommation (BBC) cède progressivement sa place à celle de bâtiment à énergie positive (BEPOS). Le passage à la Réglementation Thermique 2012 devrait encore amplifier ce phénomène puisque la RT 2012 est censée généraliser le niveau de performance BBC.
Néanmoins, aucune définition claire et précise du bâtiment à énergie positive n’a encore été officialisée.
 
BEPOSPourtant la prochaine directive européenne de performance énergétique des bâtiments (EPD2), qui doit être définitivement adoptée le 6 mai prochain, prévoit la généralisation des bâtiments « Nearly zero energy » à l'horizon 2020, avec une obligation anticipée pour les bâtiments publics dès 2018.
Si cette directive offre une première approche de la notion de bâtiment à énergie positive en la définissant comme « la quantité quasi nulle ou très basse d'énergie requise devrait être couverte dans une très large mesure par de l'énergie produite à partir de sources renouvelables, notamment l'énergie produite à partir de sources renouvelables sur place ou à proximité », elle n'offre pas encore une définition complète de cette notion.
Cette exigence européenne est d’ailleurs reprise dans l’'article 4 de la loi Grenelle 1, votée en août 2009, avec pour objectif que « toutes les constructions neuves faisant l'objet d'une demande de permis de construire déposée à compter de la fin 2020 présentent, sauf exception, une consommation d'énergie primaire inférieure à la quantité d'énergie renouvelable produite dans ces constructions, et notamment le bois énergie ».
 
Si un début de définition semble donc faire son apparition, rien ne permet encore, à l’heure actuelle, de préciser quels types d’énergie doivent être pris en compte dans le cadre du calcul de consommation d’un bâtiment à énergie positive. En effet, en plus des consommations conventionnelles (chauffage, production ECS, éclairage, climatisation, auxiliaires), d’autres types de consommations pourraient être pris en compte :
  • les consommations non-conventionnelles liées aux équipements blancs (électroménager), bruns (équipements audiovisuels) et aux équipements gris (informatique),
  • les consommations liées à l’énergie grise des matériaux,
  • les consommations liées aux déplacements des utilisateurs.
 
MINERGIE
Or, pour répondre à ces interrogations, la Suisse vient de se doter d'un nouveau label, Minergie-A, qui devient ainsi la seule vraie définition du bâtiment à énergie positive disponible à ce jour. L’association Minergie refuse d’ailleurs d’employer le terme de « bâtiment à énergie positive » ou « énergie zero », et préfère parler d’un concept « Nearly zero energy », comme évoqué en tant que standard pour les bâtiments à l'horizon 2020 dans la directive européenne de performance énergétique des bâtiments.
 
Dans son référentiel pour la certification Minergie-A®, l’association Minergie comptabilise la somme des énergies nécessaires au fonctionnement du bâtiment (production de chaleur, ventilation, éclairage, appareils électrodomestiques) et y ajoute les consommations liées à l’énergie grise des matériaux, à savoir l’énergie nécessaire à la production, la fabrication, l'utilisation et le recyclage des matériaux utilisés.
L'ensemble une fois pondéré pour passer d’énergie finale à énergie primaire, le niveau de consommation est diminué de la production locale d'énergie (photovoltaïque mais aussi bois en Suisse). Ce niveau de consommation devra être inférieur à 45 kWhEP/m²/an pour respecter les exigences du label Minergie-A®.
Des exigences complémentaires sont également définies dans le référentiel associé. Parmi les principales, on retrouve :
  • une exigence portant sur les besoins de chaleur en énergie utile - Qh ≤ 30 kWh/m²/an (besoins couverts par le chauffage et la ventilation),
  • une exigence portant sur les consommations de chauffage et d'ECS  qui doivent être inférieures à 0 kWhEP/m2, autrement dit qui doivent obligatoirement faire appel à des systèmes de production d'énergie renouvelable,
  • l'obligation d'avoir recours à des appareils électroménagers bénéficiant d'une classe énergétique A, A+ ou A++,
  • etc.
Bilan énergétique d’un immeuble collectif MINERGIE-A équipé d’une installation solaire  thermique pour l’eau chaude et l’appoint de chauffage ; bois pour la production de chaleur
Bilan énergétique d’un immeuble collectif MINERGIE-A® équipé d’une installation solaire thermique et d'un système de production de chaleur biomasse
 
L'exigence générale du niveau de consommation inférieur à 45 kWhEP/m²/an justifie en partie le rejet de la notion de « bâtiment à énergie positive » ou à « énergie zéro ». Et si cette exigence semble au premier abord à peine plus performante que notre label BBC, la prise en compte des consommations non-conventionnelles ainsi que celles liées à l’énergie grise des matériaux employés, font de ce label une référence qui ne dispose pas d’équivalent européen à l’heure actuelle.
 
Il est à noter que l’association Minergie limite la prise en compte de la production locale d’électricité par des panneaux photovoltaïques à une surface maximum de 0,2 m² de panneaux par m² de surface de référence énergétique. Cette exigence, semble plutôt cohérente dans l’optique de labelliser des bâtiments réellement performants et pas uniquement des bâtiments bénéficiant d’une forte production locale d’électricité renouvelable.
 
Il ne reste plus désormais qu’à attendre la sortie de son équivalent français. Les labels liés à la future Réglementation Thermique 2012 sont annoncés pour la fin de l’année 2011. Il est donc fort probable qu’un nouveau label plus ou moins équivalent à son homologue helvétique puisse voir le jour à cette occasion.
Néanmoins on peut penser que l’absence d’une base de données matériaux française permettant de calculer l’énergie grise d’un bâtiment constituera un frein majeur à la prise en compte de l’énergie grise dans ce futur label français.
Etiquetage environnementalUn décret d’application de l’article 180 de la Loi Grenelle II, concernant l’étiquetage environnemental des produits de construction, est paru au Journal Officiel le 23 mars 2011. Ce décret n° 2011-321 vise à préciser la liste des produits concernés par cet étiquetage, ainsi que le calendrier d’entrée en vigueur de cette nouvelle obligation.

Ce texte instaure officiellement une obligation d’indiquer sur une étiquette, placée sur un produit de construction ou son emballage, les caractéristiques d’émission , une fois mis en œuvre, en substances volatiles polluantes.

Cet étiquetage environnemental sera obligatoire pour les produits suivants lorsqu’ils sont destinés, exclusivement ou non, à un usage intérieur :
  • revêtements de sol, mur ou plafond,
  • cloisons et faux plafonds,
  • produits d’isolation,
  • portes et fenêtres,
  • produits destinés à la pose ou à la préparation des produits précédents.
En revanche, l’étiquetage environnemental ne concerne pas les produits composés exclusivement de verre non traité ou de métal non traité, ni les produits de serrure, ferrure ou de visserie.

Un arrêté précisera ultérieurement les modalités de présentation de l’étiquette. Ce même arrêté définira des classes en fonction des niveaux d’émission en polluants volatils du produit et établira également la liste des polluants volatils devant être pris en compte pour caractériser l’émission du produit.
Cette liste sera déterminée parmi les polluants visés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur la base de leurs risques de toxicité par inhalation et de leur fréquence d’occurrence dans les bâtiments.

Le calendrier d’entrée en vigueur de ce décret est le suivant :
  • 1er janvier 2012 pour les produits mis à disposition sur le marché à compter du 1er janvier 2012,
  • 1er janvier 2013 pour les produits mis à disposition sur le marché avant le 1er janvier 2012.
Si ce décret semble aller dans le bon sens pour l'amélioration de la qualité de l'air au sein des bâtiments, on regrettera toutefois le fait que cette obligation d’affichage demeure du domaine de l'autodéclaration pour les fabricants.
En effet, même si le fabricant est responsable de l’exactitude des informations mentionnées sur l’étiquette environnementale, les informations qu’il délivrera ne seront pas sujet à vérification, ce qui risque potentiellement de limiter la crédibilité des données fournies aux consommateurs et professionnels de la construction.
CertivéaLes référentiels HQE construction ont pour vocation d’être mis à jour par Certivéa, notamment dans le but de suivre les évolutions réglementaires. Le référentiel « Bâtiments Tertiaires - Démarche HQE® » Bureau et Enseignement a connu plusieurs versions (2005, 2006, 2006 avec erratum de 2007, 2008, etc.). Afin d‘intégrer la Réglementation Thermique 2012 et l’ensemble des évolutions liées au Grenelle de l’environnement, une nouvelle version de ce référentiel est attendue en 2011. Selon nos informations, Certivéa prévoit la sortie de ce nouveau millésime HQE dans le courant du mois de mai.

Ce nouveau référentiel marquera un profond changement dans la démarche de certification HQE des bâtiments en construction. En effet, ce référentiel sera dit « générique ». C'est-à-dire qu’il sera applicable à l’ensemble des typologies de bâtiment, y compris ceux ne bénéficiant pas à l'heure actuelle de référentiel propre. Un processus d’équivalence et d’adaptation des exigences HQE à la typologie de bâtiments pourra être alors mis en place.

HQE - Bâtiments tertiaires
Par ailleurs, la version définitive du référentiel HQE « Salle multisports » était attendue pour le 1er Avril 2011. Ce document n’a finalement pas encore été mis en ligne. On peut légitimement se demander si la sortie de celui-ci reste pertinente. En effet, la mise en ligne un référentiel dédié aux bâtiments sportifs juste avant l'entrée en vigueur du nouveau millésime générique ne semble pas vraiment entrer en cohérence avec les nouvelles orientations que Certivéa souhaite donner à la démarche HQE construction.

Précisons tout de même qu’à l’heure actuelle, on ne sait pas encore si la version à venir du référentiel générique sera une version définitive, et donc applicable immédiatement, ou une version provisoire avec appel à commentaires.
 
Appel à projets Afin de répondre aux enjeux énergétiques des bâtiments franciliens et d’accompagner la généralisation de la réhabilitation de bâtiments répondant aux objectifs du Grenelle Environnement et du Plan Climat Régional en cours de finalisation, l’ADEME et la Région Ile-de-France renouvellent cette année l’appel à projets Réhabilitation Durable, dans la lignée de celui proposé en 2010 (cf. news du 8 mars 2010).
 
Si cette nouvelle session de l’appel à projets nommé « Réhabilitation Durable II » s’adresse toujours exclusivement à la réhabilitation des logements collectifs et des bâtiments tertiaires publics et privés, elle intègre toutefois un certain nombre d’évolutions par rapport à sa précédente version. Parmi celles-ci, on retrouve notamment :
  • une évolution des performances énergétiques exigées (justifiée par l’évolution du contexte réglementaire),
  • la hausse des niveaux d’aides accordées,
  • l’intégration d’aspects environnementaux et architecturaux dans la sélection des projets.
Dans cette seconde édition de l’appel à projets « Réhabilitation Durable », les objectifs environnementaux fixés pour concourir sont principalement la maîtrise des consommations d’énergie, l’intégration d’énergies renouvelables et la diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Toutefois, d’autres aspects environnementaux (consommation d’eau, pollution de l’air, utilisation de matériaux recyclés, gestion des déchets de chantier, énergie grise…), la qualité d’usage, les impacts sociaux et économiques, l’adaptabilité des démarches du projet de réhabilitation seront pris en considération de manière complémentaire.

Les aides apportées par l’ADEME et la Région Ile-de-France ont pour vocation de réduire les investissements liés à l’enveloppe du bâtiment et aux équipements performants de chauffage, climatisation, rafraîchissement, ventilation, éclairage et de mise en œuvre de gestion technique du bâtiment (GTB).
L’octroi de ces aides reste conditionné à l’atteinte d’un niveau de performance énergétique minimal. Il est à noter que la production locale d’énergie renouvelable électrique n’intervient pas dans la prise en compte du calcul de Cep minimal exigé dans le cadre d’une candidature à cet appel à projets.

Aides et exigences - Appel à projets Réhabilitation Durable II
  Aides financières et niveaux d'exigence de performance énergétique
 
Pour être éligible, le projet de réhabilitation devra être au moins en phase Avant Projet Détaillé (APD) validé et les travaux ne devront pas avoir débuté avant la date de clôture de l’appel à projets.
 
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 10 juin 2011. Les auditions des porteurs de projet se dérouleront du 18 juin 2011 au 8 juillet 2011. Le jury quant à lui statuera au cours du mois de septembre 2011.

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