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La transition environnementale des entreprises est devenue un enjeu national. Mais que propose concrètement le plan de relance pour inciter les entreprises à enclencher ce changement ?

En vue d’inciter et d’accompagner les entreprises, et notamment les TPE et PME pour lesquelles s’engager dans ces transitions environnementales représentent un coût non négligeable, le plan de relance prévoit le financement de certaines démarches telles que les bilans des émissions de gaz à effet de serre et les démarches ACT (Assessing low Carbon Transition) en partenariat avec l’ADEME à travers le Tremplin pour la transition écologique des PME. A qui s’adressent-elles ? Quelles sont ces offres de financement ? Quels projets peuvent être financés ?

Quelles sont les entreprises éligibles au Tremplin pour la transition écologique ?

L’offre Tremplin pour la transition écologique des PME développée par l’état et l’ADEME dans le cadre du plan de relance a pour vocation de financer des projets de transitions écologiques pour les TPE et PME quelle que soit leur forme juridique : SAS, SCOP, association, loi 1901, etc., mais ne concerne pas les autoentrepreneurs.

Pour les entreprises éligibles, il s’agit alors de préparer un dossier de demande d’aide simplifié décrivant les études prévues.

La démarche est présentée sur cette page alors que celle-ci présente le guide de la demande d’aide.

Quels sont les niveaux de financement ?

Cette initiative permet d’encourager les entreprises non obligées par la réglementation à s’engager dans des stratégies de décarbonation. Les montants alloués peuvent aller jusqu’à plus de 70% du montant des projets envisagés.

Les aides proposées sont comprises dans une fourchette allant de 5 000 euros (les initiatives dont le montant de l’aide est inférieur à ce montant ne seront pas financées) à 200 000 euros (ce montant représentant le plafond maximal des aides octroyées). Les conditions d’éligibilité et de financement sont présentées ici

Quels types de projets sont financés ?

Le Tremplin pour la transition écologique des PME finance 9 typologies d’actions :

  • La lutte contre le changement climatique : Bilan des émissions de GES, évaluation ACT ;
  • La rénovation globale des bâtiments et de qualité de l’air : audit énergétiques, MOE pour rénovation, diagnostic qualité de l’air ;
  • L’éclairage : investissements dans des luminaires LED, lanterneaux d’éclairage zénithal, conduits de lumière naturelle, etc. ;
  • L’efficacité énergétique des équipements de froid commercial : isolation des meubles de vente réfrigérés, remplacement de fluides dans les équipements frigorifiques, etc. ;
  • L’isolation et la ventilation des bâtiments industriels existants : isolation des combles perdus, des rampants de toiture et plafonds de combles, des murs par l’intérieur et l’extérieur, etc. ;
  • La production de chaleur et de froid pour un bâtiment industriel ou agricole existant : Géothermie, géocooling, pompe à chaleur, solaire thermique, etc. ;
  • La mobilité : plan de déplacement entreprise, diagnostics, achats de véhicules électriques ou Gnv, etc. ;
  • L’économie circulaire et la gestion des déchets : solutions de tri, prévention des déchets, diagnostic de réduction des emballages, bilans de matières entrantes, etc. ;
  • L’écoconception et les labellisations : affichage environnemental, mise en œuvre d’écolabel, etc.

Vous pouvez retrouver la liste détaillée des projets financés en suivant ce lien.

L’accompagnement à la transition environnementale, une nécessité

Le dispositif a vocation à encourager la transition, il s’agit donc bien pour les entreprises de se lancer dans des projets ambitieux. Le dispositif rappelle notamment la nécessité pour certaines entreprises de s’orienter vers des démarches plus poussées que les bilans GES par exemple en s’engageant dans une démarche ACT et dépasser cette première étape de « bilan » pour mettre en place une stratégie de réduction des émissions et ainsi réduire leur empreinte environnementale.

Les actions financées par cette liste peuvent ainsi découler d’un plan d’actions défini en interne dans le cadre d’une véritable stratégie de transition de l’entreprise. En effet, engager sa transition environnementale c’est, pour une entreprise, réfléchir plus globalement sur l’ensemble de ses activités, son impact environnemental mais également ses vulnérabilités face au changement climatique. Il s’agit ainsi de s’interroger sur l’ensemble des leviers d’actions à actionner dans sa transition : gestion des ressources, émissions de GES, mobilité, process, etc.

Les entreprises ont leur rôle à jouer et peuvent être motrice de la transition. Tout l’enjeu est d’offrir aux entreprises les clés de leur changement.

Financement des stratégies carbone JB

Pour plus d’informations sur la démarche, contactez votre agence régionale de l'ADEME ou dirigez vous vers les liens suivants :

En pleine crise sanitaire, le télétravail qui avait encore du mal à prendre son envol en France s’est imposé. Toutefois, la dématérialisation des pratiques pose plusieurs questions : quel est l’impact réel du télétravail sur l’environnement ? y a-t-il des effets rebonds ? Quelles démarches mettre en œuvre dans nos structures pour garantir un impact positif du télétravail ?

Les effets rebonds du télétravail

En septembre 2020, l’ADEME, en collaboration avec Greenworking, a publié une étude portant sur la caractérisation des effets rebonds induits par le télétravail. Pour mémoire, les effets rebonds se définissent comme les effets indirects de la mise en œuvre d’une action. Ces effets peuvent être indésirables ou positifs. L’objet de cette étude était de caractériser finement l’impact environnemental du télétravail et ses effets rebonds à travers différentes catégories et pratiques.

Le constat le plus évident concerne la réduction des déplacements, appelé « effet modal » dans l’étude. Le télétravail permet de réduire nos déplacements domicile-travail et donc notre empreinte carbone. Plus nos déplacements sont impactants (longues distances en voiture personnelle et sans passager) et plus le télétravail améliore notre empreinte. Néanmoins, si les déplacements domicile-travail étaient sobres initialement (marche, vélo, courtes distances en transport en commun) alors le télétravail ne permet pas de réduire l’empreinte environnementale. En dehors de cet effet modal, l’effet varie également en fonction des pratiques de télétravail.

In fine, les effets rebonds mis en exergue se résument en quatre grandes catégories :

  • l’effet mobilité correspondant aux trajets maintenus même en télétravail, comme les trajets permettant d’accompagner et de récupérer les enfants à l’école, imposant des déplacements en étoile à partir du domicile et induisant un impact non négligeable. Un autre effet rebond est la tentation des télétravailleurs (notamment en région parisienne) de s’éloigner davantage de leur lieu de travail pour bénéficier de plus d’espace et de confort. Dans ce cas, l’effet rebond porte sur moins de déplacements mais sur de plus grandes distances;
  • l’effet logement : télétravailler accroît naturellement les consommations énergétiques liées à l’éclairage, aux équipements électroniques, au chauffage du domicile en journée;
  • l’effet organisation au bureau : le télétravail lorsqu’il est pratiqué par la majorité des employés d’une société, abaisse significativement le taux d’occupation des locaux. Différents comportements sont alors possibles. Si la configuration reste la même, alors on observe un effet rebond lié au coût de fonctionnement que représente des places « vides » dans les locaux de la société. A l’inverse, adopter une pratique de flex-office permet d’optimiser les surfaces et de réduire les coûts énergétiques et d’avoir ainsi un effet rebond positif;
  • l’effet visio-conférence : le télétravail nécessite l’appropriation et l’utilisation de nouveaux outils pour garder le contact. Ainsi, la pratique de visio-conférence est de plus en plus courante. Cependant elle engendre des effets rebonds plus ou moins importants en fonction des pratiques de chacun. L’étude met ainsi en avant notamment l’empreinte de la vidéo, par rapport à l’audio seul, particulièrement significative. D’après l’ADEME, l’empreinte carbone d’une réunion vidéo est 3 fois plus important que l’impact d’une réunion uniquement en audio.

L’étude se conclut sur une analyse comparative montrant que la pratique du télétravail présente des effets positifs lorsque l’entreprise prévoit une organisation en flex-office. A l’inverse les effets rebonds indésirables sont dominants lorsque le télétravail se pratique dans une organisation sans flex-office.

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Effets rebonds du télétravail infographie proposée par l’ADEME et Greenworking, septembre 2020

Vizea et le télétravail, quel bilan ?

Si le télétravail semble offrir une opportunité de réduire son empreinte carbone selon certaines conditions, nous nous sommes intéressés à nos propres pratiques afin d’adopter une démarche la plus vertueuse possible.

En 2019, le bilan carbone de l’agence parisienne de Vizea révélait que les deux postes les plus émetteurs étaient les déplacements et la consommation d’énergie. Dans le cadre de la mise en œuvre de notre stratégie RSE, des actions permettant de limiter l’impact environnemental sur ces deux postes ont donc été intégrées, telles que la mise en place du télétravail lancée en décembre 2019. Depuis mars 2020, en respect des règles sanitaires, le télétravail s’est généralisé pour l’ensemble des salariés.

En reprenant les catégories d’effets rebonds proposées par l’ADEME, le constat pour Vizea est le suivant :

  • L’effet mobilité : les salariés de notre agence parisienne ont recours aux modes actifs et aux transports en commun pour leurs déplacements domicile-travail. L’effet mobilité n’a donc pas été perçu. Un effet rebond a cependant été constaté sur les déplacements professionnels. En effet, la démocratisation des réunions à distance a permis aux salariés de limiter de nombreux trajets longues distances, générant ainsi un effet rebond positif. Une enquête menée en interne auprès des différents salariés nous a permis de constater que la dématérialisation de certaines réunions nous a permis de diviser par deux à minima notre empreinte carbone relative aux déplacements professionnels entre 2019 et 2020. Ces analyses seront approfondies sur le bilan 2021.
  • L’effet logement : la mise en œuvre du télétravail de manière libre et non organisée a naturellement conduit à accroitre les consommations énergétiques des logements des salariés, générant un effet rebond négatif, mais dans une moindre mesure. Une enquête sera réalisée lors de la prochaine évaluation de la stratégie RSE pour chiffrer cet impact.
  • L’effet organisation au bureau : les pratiques de télétravail de Vizea initialement mises en place prévoyaient de maintenir pour chaque salarié son poste individuel.Le constat réalisé fin 2020 est assez révélateur : les consommations d’électricité en lien avec les postes de travail ont fortement augmenté. En effet, le maintien d’un poste individuel allumé en permanence par salarié couplé à la connexion à distance de chaque salarié a conduit à une multiplication des consommations. L’effet rebond, particulièrement important a amené la société à repenser son organisation en expérimentant le flex-office depuis quelques mois. L’impact semble positif avec une réduction des consommations observée depuis, mais qui reste à confirmer à long terme.
  • L’effet visio-conférence : afin de maintenir au maximum le lien entre les salariés ainsi que la présence auprès des clients, les réunions et les concertations dématérialisées sont largement pratiquées par Vizea. Pour limiter les effets rebonds et maintenir du lien et de la proximité avec les participants, Vizea a défini des règles de bonnes pratiques des temps d’échanges à distance à savoir :
    • Garantir un support technique : primordial pour assurer un lien avec les participants et limiter les problématiques de fractures numériques ;
    • S’adapter au rythme de la dématérialisation : prévoir des temps courts et dynamiques à la fois pour limiter l’impact environnemental mais également pour maintenir l’attention des participants ;
    • Faire appliquer les règles de bonnes conduites à la fois pour respecter la prise de parole de chacun et pour limiter son empreinte carbone, couper le son et la caméra.

Le télétravail et les pratiques collaboratives à distance semblent offrir des opportunités d’un point de vue environnemental. Il est néanmoins nécessaire de poser un cadre permettant de s’assurer de ces bienfaits tout en s’assurant de se rapprocher au maximum des conditions d’échanges à distance pour favoriser un lien social nécessaire au bien-être de chacun dans le cadre de ses fonctions. Vizea a adopté une démarche d’amélioration continue sur ses pratiques de télétravail de manière à aboutir à un impact le plus réduit possible. Ces éléments seront évalués pour notre prochain rapport RSE.

Pour plus d’informations :
Lien de téléchargement de l’étude ADEME : https://www.ademe.fr/caracterisation-effets-rebond-induits-teletravail
Lien de visionnage du Webinaire sur la concertation dématérialisée : https://www.youtube.com/watch?v=VvkbVyu3VC8
Lien vers notre plaquette RSE : http://www.vizea.fr/images/actualites/Plaquette_RSE_2020.pdf

Depuis quelques années, le bois, ce matériau renouvelable doté de bonnes propriétés mécaniques, est de plus en plus représenté dans le monde de la construction : structures en lamellé collé, chaudières biomasses, isolation en laine de bois, parquet, mobiliers, fenêtres… Autant de secteurs qui prennent une part importante dans l’industrie du bois. A la racine de cette industrie, nous retrouvons les arbres et donc les forêts.

A quoi servent les forêts ?

Climatiseurs naturels, les forêts absorbent le dioxyde de carbone, émettent de l’oxygène, abritent une grande partie de la biodiversité terrestre, favorisent l’évapotranspiration, régulent les pluies, nourrissent et stabilisent les sols… Bref beaucoup de fonctions essentielles à une planète vivable.

La question se pose alors, l’industrie du bois est-elle compatible avec le respect de la biodiversité ?

Les problèmes de la filière bois française

Avant de répondre à cette question, il y a d’abord un constat. En France, 50 % des forêts sont des monocultures et 33 % sont des peuplements de 2 essences.

Diversité des peuplements forestiers, IGN

Les parcelles forestières décrites ci-dessus ne sont donc pas des « forêts », mais des plantations d’arbres, semblables à une plantation de maïs ou de blé, dont la biodiversité est appauvrie. En effet, ce sont des lieux totalement aseptisés où une unique essence d’arbre est reine, sans insectes ni diversité, sans faune ni flore, bref, où toute la chaine de la biodiversité manque à l’appel.

Les mêmes pratiques de gestion que l’agriculture y sont d’ailleurs appliquées : traitements phytosanitaires pour protéger et stimuler ces peuplements non résilients (pesticides, engrais) et récoltes intensives. Cette récolte qui a lieu environ tous les 25 à 40 ans est appelée coupe rase. Les arbres sont coupés dans leur intégralité et les souches retirées. Les sols sont donc mis à nu entraînant leur lixiviation. Le faible écosystème présent est détruit et le paysage est transformé.

Ainsi, non seulement une exploitation forestière intensive remplit peu voire pas les nombreux rôles d’une forêt, mais en plus elle détruit l’environnement local.

Exemples de monoculture « aseptisée »

Le constat est clair, les forêts françaises ont été industrialisées pour répondre à la demande de plus en plus importante de la filière bois, industrialisée elle aussi. Et c’est là que réside le principal problème. La filière bois française s’est basée depuis une cinquantaine d’années sur les modèles nordiques. Les scieries ont été calibrées pour la découpe de résineux d’environs 40 cm de diamètre. Or, a contrario des pays scandinaves qui eux ont une grande majorité de résineux, deux tiers des essences françaises sont des feuillus. La forêt a donc été adaptée à l’industrie.

C’est pourquoi, aujourd’hui, les chênes centenaires français ont 2 débouchés principaux :

  • être envoyés en Chine pour leur transformation
  • être broyés pour alimenter la filière bois énergie

Il est donc urgent de réadapter les systèmes de transformation du bois en France en prônant l’échelle locale des scieries. Mais il est aussi crucial de réapprendre à gérer nos forêts durablement car elles sont l’un de nos meilleurs alliés face au changement climatique, pour toutes les raisons citées préalablement. De plus, la filière bois jouera un rôle majeur dans les choix sylvicoles de demain.

Que valent les labels ?

Actuellement, deux labels font foi dans la filière bois : FSC et PEFC.

Créé en 1999 par l’industrie du bois, le label PEFC est aujourd’hui très largement représenté en France, en Europe et même dans le monde. D’après leur communication, ce label doit « promouvoir une gestion durable des forêts ». Dans les faits[1], les contrôles et les « règles de gestion forestière durable » imposés aux propriétaires manquent de cohérence. Les coupes rases n’y sont absolument pas interdites. Il suffit de compléter le formulaire d’inscription et de payer une cotisation pour voir sa production de bois estampillée du label PEFC sans contrôle systématique. Encore aujourd’hui, de nombreux propriétaires certifiés n’ont jamais été audités par un organisme indépendant.

Le label FSC quant à lui interdit les coupes rases, exceptées sur les surfaces infèrieures à 10 hectares ou à 25 hectares en région Landes de Gascogne. Cette fenêtre est bien assez grande pour adopter une sylviculture destructrice de son milieu.

Alors que tant d’acteurs cherchent à améliorer la situation en demandant ces labels, ces derniers ne répondent pas nécessairement à l’ambition projetée. L’un parce qu’il communique les mots « gestion durable » sur des pratiques destructrices de l’environnement. L’autre parce qu’il permet, en usant et abusant du seuil de 10 ha, à des exploitations de pratiquer des coupes rases. Pire, ces labels pérennisent la pratique industrielle sylvicole en donnant une illusion de durabilité qui rassure le grand public et apaise ceux qui veulent ne pas savoir.

Est-il possible de gérer nos forêts durablement tout en répondant aux exigences de la filière ?

Il est tout à fait possible de mêler production de bois et respect de l’environnement. Il faut simplement que des critères autres que la finance entrent en considération.

On peut citer l’exemple de la sylviculture irrégulière. Les arbres sont récoltés progressivement en s’assurant un couvert forestier cohérent en permanence. Toutes les tailles et les essences d’arbres locales sont présentes et se régénèrent naturellement, entraînant un écosystème fonctionnel avec une intégrité et une résilience forte face aux catastrophes. Cette gestion s’accompagne de collaborations avec des entreprises locales (bucheronnage et débardage utilisant des machines légères, scieries, sociétés de transformations et de distribution).

Des groupements forestiers et des initiatives citoyennes se créent afin de rendre cette industrie locale et raisonnée, possible.

 

En conclusion, il est possible, de parvenir à des solutions qui permettent de trouver un équilibre entre la conservation de la biodiversité forestière et l’utilisation durable des forêts. Les effets des activités anthropiques sur la biodiversité ne sont pas tous à déplorer, comme le montrent de nombreux exemples concrets d’initiatives couronnées de succès en matière de gestion, conservation, restauration et utilisation durable de la biodiversité forestière.

A l’heure où la future réglementation thermique (RE 2020) presse à juste titre toute la filière de la construction à favoriser le matériau bois, il est indispensable que le gouvernement donne un signal fort (réglementation, label fiable …) en faveur d’une sylviculture au profit de la forêt, de sa biodiversité et des bienfaits que nous lui prêtons tous. C’est d’ailleurs l’objet de la proposition SL3.4 de la convention citoyenne qui est actuellement débattue à l’Assemblée nationale.

Enfin comme dans tout marché, le consommateur final joue un rôle essentiel. Au même titre qu’il est possible de connaître la provenance, la variété et le caractère biologique des légumes que l’on achète, il devrait être possible de connaître la provenance, l’âge et le mode de gestion de l’arbre qui a servi à fabriquer nos menuiseries.

Se poser ces questions en tant que consommateur, c’est déjà en partie aider nos sociétés modernes à ré-enchanter nos forêts.

 [1] Règles de la gestion forestière durable en France Métropolitaine (PEFC)

Eté 2020, l’ADEME communique sur le nouveau contenu CO2 de l’électricité en France pour le chauffage électrique. La note diffusée par l’ADEME affiche un contenu carbone de 79 gCO2/kWh, contre un ratio de 210 gCO2/kWh tel que pris en compte actuellement pour l’expérimentation E+C-. Pourtant, même si la France se dirige vers les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire était et reste aujourd’hui la source de production principale du réseau français. Alors comment expliquer une telle réduction du contenu carbone de l’électricité pour le chauffage électrique ? Quelles en sont les conséquences ?

Quelques rappels sur le mix électrique français et son contenu carbone

Le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) met à disposition un grand nombre d’information concernant la production et la consommation d’électricité en France. Le bilan de l’année 2020 affiche notamment le mix électrique réel de l’année passée.

 Répartition de la production délectricité par filière en France en 2020

Répartition de la production d’électricité par filière en France en 2020 (source : RTE)

En parallèle, l’ADEME propose un outil, la Base Carbone qui informe sur le contenu CO2 produit par chaque filière de production. Connaissant ainsi le contenu carbone des différentes filières de production ainsi que la production réelle pour chaque filière, il est alors possible d’établir le bilan carbone annuel de façon précise.

 Emission CO2

Source : Base Carbone ADEME (2013)

Cependant, ces bilans annuels ne permettent pas d’établir directement des contenus carbone de l’électricité par usage (chauffage, ECS, éclairage…), et donc de projeter les émissions carbone d’une nouvelle construction. Cela s’explique notamment par le fait que le mix énergétique -et donc le contenu carbone de l’électricité- est en constante évolution, au cours d’une année, d’un mois mais également au cours d’une même journée pour répondre à la demande réelle d’électricité.

Cette variation du mix électrique est liée à la variation de la demande qui apparaît au cours des journées, comme le montre le graphique ci-dessous :

PRINCIPALE Profil des consommations par usage en hiver x900

Source : RTE

Ces pics de demande ne peuvent être assurés complétement par le nucléaire ou les énergies renouvelables. Ce sont alors les filières thermiques (gaz, fioul, charbon) très émettrices qui vont répondre à ce « surplus » de la demande, ce qui conduit à un contenu carbone de l’électricité beaucoup plus important lors de ces périodes.

Toute la problématique est alors de pouvoir établir une valeur « moyenne » du contenu carbone de l’électricité, et plus particulièrement de l’électricité destinée au chauffage afin de pouvoir comparer les différentes solutions d’approvisionnement et leur impact environnemental de la manière la plus juste possible.

Plusieurs méthodes existent à ce jour, basées sur différents modèles mathématiques. Voici en détail les deux principales méthodes utilisées.

La méthode historique saisonnalisée par usage

Cette méthode est actuellement utilisée pour les analyses de cycle de vie dans le cadre de l’expérimentation E+C-, mais sert également de référence pour les évaluations carbone réalisées par l’ADEME.

Cette méthode consiste à scinder la production en deux : une production de base, stable et peu émettrice, et une production dite saisonnalisée qui permet de répondre aux pics de demande grâce à une production complémentaire thermique très émettrice de carbone.

De manière plus précise, la méthode consiste à :

  • Définir pour chaque filière de production la part d’électricité « non saisonnalisée » et la part « saisonnalisée ».  La part non saisonnalisée correspond dans la pratique à la production mensuelle la plus faible sur l’année (voir schéma ci-dessous, exemple production nucléaire).

 Evolution mensuelle de la production nucléaire

Bilan électrique 2020 (source : RTE)

  • Calculer les contenus carbone des mix électriques « non saisonnalisés » et « saisonnalisés » établis en sommant les productions « non saisonnalisées » et « saisonnalisées » définies dans le point précédent.
  • Définir pour chaque usage de consommation d’électricité la part « non saisonnalisée » et la part « saisonnalisée », de la même manière que pour les filières de production (voir exemple ci-dessous)

 Profil de consommation du chauffage en France en 2020

Profil de consommation du chauffage en France en 2020 (source : RTE)

  • Calculer le facteur d’émission annuel moyen pour chaque usage définit comme suit:

 Formule calcul facteur démission annuel moyen par usage

 

La nouvelle méthode mensualisée par usage

La méthode mensualisée par usage est adoptée par la nouvelle réglementation environnementale, la RE2020 qui remplace la RT2012 et contraint les émissions de carbone des nouvelles constructions.

Cette méthode propose d’attribuer proportionnellement le contenu carbone mensualisé du mix électrique français à la consommation mensuelle d’un usage.

Dans le détail, cette méthode consiste à :

  • Définir un contenu carbone mensuel moyen obtenu à partir du mix électrique réel de chaque mois.
  • Définir mensuellement la part des consommations de chacun des usages.
  • Calculer le facteur d’émission annuel moyen pour chaque usage défini comme suit :

 Formule calcul

Cette méthode peut également être appliquée au pas de temps horaire ce qui permet une meilleure prise en compte de la flexibilité des moyens de chauffage. La mise en application (calculs) est cependant beaucoup plus complexe et les résultats sont très proches de la méthode mensualisée par usage.

 

Pourquoi ce changement ?

La méthode saisonnalisée par usage présente un certain nombre de limites qui ne reflètent pas le fonctionnement réel de la production et de la consommation de l’électricité en France. En voici les principales :

  • L’usage chauffage est considéré comme entièrement saisonnalisé car quasi nul en été. En plus de la non-cohérence avec le fonctionnement réel, ce point signifie également que peu importe l’évolution du parc de production d’électricité en France, le facteur d’émission du chauffage électrique sera toujours complétement dépendant de la production dite « saisonnalisée » et donc de la production thermique (gaz, fioul, charbon) à fort impact carbone.
  • La production photovoltaïque est faible en hiver (ensoleillement moins important et météorologie moins favorable) et est maximale en été ce qui conduit à un caractère « saisonnalisé » de la production, qui sera par la suite imputée aux consommations « saisonnalisées » représentées en grande partie par les consommations de chauffage.
  • La séparation « saison douce » et « saison froide » n’est pas adaptée pour caractériser la production hydraulique qui présente une saisonnalité toute autre dépendante des épisodes pluvieux notamment.

L’ADEME considère ainsi que cette méthode est trop simpliste et aboutit à facteurs d’émission carbone beaucoup trop élevés. L’ADEME indique également dans la note technique diffusée en juillet 2020 que « cette méthode est devenue obsolète au regard de l’évolution du mix énergétique français, car conduisait à considérer l’usage chauffage comme 100% saisonnalisé ».

A contrario, l’ADEME précise dans sa note que la nouvelle méthode dite « mensualisée par usage » est plus simple, plus parlante et reflète l’aspect saisonnalisé du chauffage de façon plus juste.

tableau

 Synthèse comparative des deux méthodes

Quelles conséquences pour la construction ? Le mot de Vizea

D’une part, ce changement abrupt de contenu carbone de l’électricité pour le chauffage créé une rupture entre aujourd’hui et les précédentes études carbone ou analyse de cycle de vie, les rendant incomparables.

Cette réévaluation du contenu carbone sous-entend également que la valeur précédente était bien supérieure au contenu « réel », et cela est d’autant plus vrai sur les dernières années avec l’évolution du mix électrique français et l’incorporation des énergies renouvelables que la méthode « saisonnalisée » ne permettait pas de prendre efficacement en compte. 

D’autre part, cet abaissement du contenu carbone du chauffage électrique va tendre à provoquer une recrudescence de ce type de systèmes, avec cependant quelques limites.

Pour les nouvelles constructions, la RE2020 qui intègre ce nouveau contenu carbone devrait être applicable à partir de 2022 pour les logements, bureaux et établissements d’enseignement. Cette nouvelle réglementation environnementale intègre notamment un seuil d’émission de CO2 pour la phase exploitation des nouvelles constructions. Le ratio carbone étant très favorable pour le chauffage électrique, le seuil carbone imposé ne permettrait vraisemblablement pas de limiter la mise en œuvre de systèmes de chauffage électrique. La RE2020 intègre cependant un nouvel indicateur qui vise à limiter la part d’énergie non renouvelable consommée. Le ministère de la Transition Ecologique précise bien que cet indicateur de performance énergétique a bien vocation à limiter voire proscrire ce type de chauffage.

Le discours laisse cependant penser qu’avec une enveloppe exceptionnelle et des besoins en chauffage considérablement réduits, il serait possible de recourir à des systèmes de chauffage électrique à effet Joule (c’est notamment le cas sur certaines opérations passives). Si l’on considère cette solution sur le volet carbone, elle n’est pas forcément dénuée de sens.

En effet, le système de chauffage sera peu efficient, et donc les émissions de carbone liées à la phase exploitation seront plus importantes. Cependant, les retours d’expérience de l’expérimentation E+C- montrent que le poids carbone des nouvelles constructions provient majoritairement des produits de construction, et cela est d’autant plus vrai pour les bâtiments disposant d’une enveloppe très performante.

Le chauffage électrique permet ainsi de limiter le poids carbone des produits de construction : moins de réseaux, absence de chaufferie et de son local… Se pose alors la question suivante pour les bâtiments très performants : vaut-il mieux privilégier un système d’approvisionnement plus performant et plus vertueux (type réseau de chaleur géothermique, chaufferie bois…) nécessitant des équipements matériels à l’impact carbone lourd, ou une solution plus « simple » dont l’impact carbone en exploitation (lié aux consommations d’énergie) n’est plus si « noir » ?

A ce jour, les données carbone des produits du lot Chauffage Ventilation Climatisation (CVC) sont prises forfaitairement dans les analyses de cycle de vie du cadre de l’expérimentation E+C-. L’expérimentation propose ainsi un lot CVC forfaitaire à l’impact carbone très fort mais qui ne permet pas de différencier les solutions d’approvisionnement. La base de données carbone des produits liés à ce lot est encore trop peu fournie pour répondre complétement à l’interrogation précédente. Nous sommes ainsi encore très dépendants de la volonté des industriels à créer des fiches Profil Environnemental Produit (PEP).

Pour les opérations de rénovation, la RE2020 n’est pas applicable, c’est toujours la Réglementation Thermique existant (RTex) qui fait foi, dont les exigences ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique actuelle.  L’enjeu de l’approvisionnement énergétique est d’autant plus important pour les opérations de rénovation, puisque les contraintes architecturales de l’existant (surfaces et épaisseurs disponibles pour l’isolation notamment), complexifient la réalisation d’une enveloppe thermique performante. En conséquence, cela signifie des consommations de chauffage généralement plus importantes que pour une construction neuve.

C’est donc un argument de poids qu’offre cet abaissement du ratio d’émission carbone du chauffage électrique pour limiter les émissions de carbone en exploitation, abaissement sur lequel il est important de prendre du recul.

À l’échelle nationale, une recrudescence des systèmes de chauffage électrique provoquerait une forte augmentation de la demande électrique en particulier lors des périodes froides. Si cette recrudescence est trop franche et ne laisse pas le temps au parc électrique français de s’adapter, la production électrique de ce surplus serait alors assurée par les filières de production électrique thermique (charbon, gaz, fioul) et le facteur d’émission carbone du chauffage électrique serait alors bien plus conséquent.

Il est également important d’observer les conséquences du chauffage électrique à une échelle plus large que la France. En effet, la France exporte une partie de son électricité décarbonée. De manière simplifiée, en multipliant les systèmes de chauffage électrique, la consommation d’électricité en France va de fait augmenter, et la part d’électricité exportée va diminuer afin de répondre à cette demande. Cela signifie que les pays voisins qui importaient l’électricité produite en France vont devoir la compenser en utilisant des systèmes de production beaucoup plus carbonés. Le bilan carbone global est alors beaucoup moins vertueux qu’affiché… Si ce poids carbone n’est pas pris en compte dans le contenu carbone retenu pour la RE2020, d’autres méthodes dites incrémentales permettent bien de le prendre en compte et sont utilisées à des fins d’évaluation de politique publique.

Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) s’affirment depuis plus de 20 ans comme l’outil principal d’aménagement des territoires à l’échelle d’une commune ou d’un groupement de communes. Ils fondent ainsi le socle d’un urbanisme dit « stratégique ». Comment et jusqu’à quel point cet urbanisme sert-il la transition écologique et énergétique ?

Le PLU, pièce maîtresse de l’urbanisme durable stratégique

L’aménagement des villes est aujourd’hui un des leviers de la capacité des territoires urbains à atténuer et s’adapter au changement climatique. En effet, le renouvellement de la ville sur la ville porte intrinsèquement :

  • La rénovation énergétique du bâtiment et l’éco-construction, levier métropolitain n°1 des économies d’énergie et de diminution de l’impact carbone du bâti
  • La lutte contre l’effet d’îlot de chaleur urbain et la prévention des risques naturels, enjeu essentiel pour garantir, demain, l’attractivité des territoires urbains
  • Le développement de mobilités moins carbonées, accessibles à tous, en tout temps et en tout lieu
  • La mise en place d’une démarche d’économie circulaire limitant la production de déchets et la consommation de ressources
  • La réduction des inégalités territoriales de santé…

En cela, le Plan Local d’Urbanisme (PLU) constitue un puissant levier pour traduire la transition écologique et climatique dans l’acte de construire. Ce document d’urbanisme, à travers son Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) doit permettre d’affirmer les ambitions politiques au regard du contexte local et global, d’aujourd’hui et de demain. La traduction réglementaire (zonage, règlement écrit) et opérationnelle (Orientations d’Aménagement et de Programmation thématiques et sectorielles) doit enfin donner à la collectivité les leviers pour construire une ville plus durable et plus sobre. En cela, les PLU sont le bras armé de l’urbanisme durable stratégique qui s’articule, à notre sens, autour de trois grands piliers :

Les 3 piliers de l’urbanisme stratégique durable selon Vizea

Un urbanisme qui limite l’empreinte de la ville et ses effets sur la santé ou levier « atténuation »

Limiter l’empreinte environnementale de la ville passe inévitablement par une nécessaire sobriété. Sobriété  dans l’acte de construire en limitant strictement les consommations des nouveaux bâtiments, l’impact des matériaux (analyse du cycle de vie), des travaux… mais aussi sobriété dans l’acte de vivre la ville. Par son façonnage, la ville doit pouvoir encourager la frugalité et ce, quelles que soient les classes et les origines sociales, en proposant une offre de consommation matérielle ou immatérielle locale et responsable.

Enfin, le document d’urbanisme doit nécessairement intégrer et s’attaquer aux inégalités territoriales de santé. Comme justement souligné dans le 4e Plan National de Santé Environnementale actuellement en consultation, il convient de « sensibiliser les urbanistes et aménageurs des territoires pour mieux prendre en compte les problématiques de santé et d’environnement dans les documents de planification territoriale et les opérations d’aménagement ».

La santé ne peut en effet s’expliquer uniquement par l’offre sanitaire et les comportements individuels. Agir en faveur de la santé des habitant.es nécessite de travailler sur les déterminants de la santé, soit les facteurs personnels, sociaux, économiques et environnementaux qui déterminent l’état de santé des individus, tels que définis par l’OMS.

L’intégration d’une stratégie Santé dans les documents d’urbanisme doit participer à la création d’un cadre de vie favorisant le bien-être de chacun.e, tout en réduisant, demain, les expositions aux facteurs négatifs sur la santé physique ou mentale telles que nuisances sonores, la pollution de l’air auxquelles bon nombre de villes sont soumises.

La présence et l’accessibilité de la nature en ville, ou encore le sentiment de sécurité et le confort des espaces publics relèvent directement des formes urbaines. Ces dimensions doivent être intégrées au sein d’une stratégie urbaine, mêlant problématiques environnementales et d’urbanisme durable, favorable à la santé.

Un urbanisme qui facilite l’adaptation de la ville de demain ou levier « résilience »

Le retour de la nature est plébiscité par bon nombre de citadin.es car il s’impose logiquement comme une manière de rendre le territoire plus vivable et plus résilient. La quête du « jardin » est, avec celle du prix de l’immobilier et de la surface du logement, une des raisons de la fuite du cœur des grandes métropoles pour leur banlieue.

Pour y remédier, les politiques publiques locales recherchent et promeuvent des projets propices à une redynamisation de la biodiversité, par l’introduction de trames vertes et bleues mais également en préservant des écosystèmes et en recréant des circuits courts d’approvisionnement afin remettre les habitant.es en connexion avec leur territoire. Là encore, le PLU s’impose, avec son zonage et ses capacités à limiter les emprises au sol, à imposer des espaces de pleine terre ou un coefficient de biotope par surface (CBS) comme la garantie de la protection et du renforcement de la nature en ville.

La résilience appelle également la capacité du territoire à intégrer et répondre aux effets du changement climatique (hausses des températures, évolutions des précipitations, occurrence et force des catastrophes naturelles). La ville doit apporter des solutions efficaces pour conserver et accroître son attractivité notamment : végétalisation, désimperméabilisation, gestion alternative des eaux pluviales permettant conjointement de lutter contre l’effet d’îlot de chaleur urbain et de limiter les risques naturels (inondations, mouvements de terrain…).

Un urbanisme qui réenchante la ville ou levier « inspiration »

Mais le PLU doit également être l’occasion de questionner la forme comme le fond. Ainsi, les échanges nourrissant l’élaboration d’un PLU questionnent assurément :

  • Le rythme de la ville : quel est le pouls d’une ville sobre et résiliente ? comment fluidifier les échanges sans accroître l’empreinte précitée ? Les mobilités actives et décarbonées peuvent-elles donner le bon « tempo » de la ville ?
  • Les fonctions de la ville : la notion de métabolisme urbain doit permettre de faciliter la mise en œuvre de certaines fonctions urbaines, non liées à l’urbanisme ou habitat. Par exemple la logistique urbaine, l’alimentation…
  • La forme de la ville à savoir l’acception de nouveaux paysages urbains, de nouvelles formes architecturales, de nouveaux matériaux de construction -la modernité doit être à la hauteur et dialoguer avec les patrimoines architecturaux- mais également les équilibres entre les pleins et les vides avec la définition d’espaces publics bioclimatiques et inclusifs
  • L’identité de la ville avec à la fois la transmission d’une histoire, d’un patrimoine architectural, des nouvelles dimensions sociales et culturelles et un nouvel équilibre avec une nature plus riche et donc moins contenue

Ainsi, le PLU, en définissant un cadre réglementaire local ambitieux peut porter les enjeux de zéro artificialisation nette et de neutralité carbone à 2050 sur toutes les futures opérations d’urbanisme, et ce aux différentes échelles :

  • A l’échelle du bâti : articulation avec les normes et référentiels de haute qualité applicables aux « bâtiments » telle que la future RE2020…
  • A l’échelle du quartier ou du secteur : îlots de fraîcheur, secteurs de performance énergétique, OAP…
  • A l’échelle de la ville : densité urbaine, densité végétale, empreinte carbone, empreinte eau

Enfin, le PLU ne doit pas seulement dresser un cadre mais bien réussir à transformer le regard qu’élus et services portent sur l’aménagement en apportant davantage de nature dans des villes très minérales, en pensant le confort des espaces publics et des circulations douces (été comme hiver), en positionnant le territoire comme une ville « sobre » préservant les ressources, en développant la croissance verte…

Certifications HQE BD, NF Habitat HQE, Breeam,… Labels Effinergie, E+C-, BiodiverCity, OsmoZ… Vous connaissez ces différentes certifications et labels qui valorisent la qualité environnementale d’une opération et pour lesquels Vizea vous accompagne. Mais connaissez-vous la démarche Bâtiment Durable Francilien (BDF)? Alors que le référentiel Quartier Durable Francilien est en gestation, petit retour sur cette démarche à l'échelle du bâti ...

Une approche nouvelle pour une montée en compétences de tous

Initiée en Ile de France en 2017 par le centre de ressources Ekopolis, la démarche BDF s’adresse aux maîtrises d’ouvrages publiques et privées : collectivités territoriales, bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers, foncières,… et ce, pour toute typologie de bâtiment, tant en neuf qu’en rénovation. Aussi, même si elle va permettre d’attester de la qualité environnementale d’un projet, la démarche BDF se distingue des certifications existantes grâce à une approche innovante : une approche collaborative.

 

En effet, la démarche BDF, consiste à accompagner et évaluer des opérations de construction et de réhabilitation durables en Ile de France,et  se veut aussi comme un lieu d’échanges et d’apprentissage où les différents acteurs de l’opération, rassemblés au sein d’une même équipe, échangent avec les autres professionnels du secteur aux différents moments clés de l’opération.

Ainsi, pour tout projet, la démarche BDF intervient lors :

  • de la programmation,
  • de la conception (avant le dépôt de PC),
  • de la réalisation (à environ 2/3 de l’avancement du chantier),
  •  des deux premières années d’exploitation.

Les jalons d’un projet BDF

A chacune de ces étapes, la Maîtrise d’ouvrage et son équipe (AMO, MOE, entreprises) effectuent un travail de fond en faveur d’une opération plus durable avec Ekopolis et l’Accompagnateur BDF sur la base d’une grille d’évaluation.

Une évaluation propre au territoire francilien

Cette évaluation détaillée permet de valoriser l’opération selon 300 critères répartis en 7 thématiques :

  • Gestion de projet
  •  Territoire et site
  • Solidaire
  • Energie
  • Eau
  • Autres ressources
  • Confort et santé

Les 7 thèmes (et leurs sous-thèmes) de la Démarche BDF

 

L’importance d’une cohérence globale, un partage d’expérience et une reconnaissance interprofessionnelle

L’équipe projet présente ensuite l’opération à une commission interprofessionnelle qui va apporter un regard sur la cohérence d’ensemble du projet. Celle-ci valorisera d’autant plus le travail de l’équipe projet que les différentes thématiques auront été abordées avec un même degré d’attention. De plus en plus, la méta-cohérence, c’est-à-dire la cohérence non seulement interne de l’opération (traitement homogène des thématiques) mais également externe est prise en compte pour s’assurer de la cohérence territoriale de l’opération : une école, fuut- elle en paille et BEPOS, est- elle cohérente si elle est construite loin des habitants et/ou proche de nuisances (acoustique, pollution…) et/ou loin de tout transport en commun ?


Jury Commission interprofessionnelle


Radar BDF
 

Par ailleurs, la commission jugera discute également les aspects innovants proposés par l’équipe projet. Ces ninnovations ne sont pas nécessairement techniques mais peuvent porter sur une nouveauté fonctionnelle : l’initiation d’une pratique encore peu commune comme par exemple, l’accessibilité au parking souterrain, sans avoir à emprunter le hall des résidents, offerte aux riverains du projet Reflay à Viroflay que nous accompagnons, afin de démocratiser le droit d’usage.

Ces commissions publiques sont un temps d’échange et de retour d’expériences en direct avec les participants : maîtrises d’ouvrages, architectes, bureaux d’études, entreprises, utilisateurs,…

Réalisées avant le dépôt de PC, à environ 2/3 de l’avancement du chantier puis après deux années d’exploitation, les commissions permettent ainsi de partager les bonnes pratiques et les difficultés rencontrées, pour esquisser collectivement des pistes d’améliorations qui pourront être intégrées à l’opération présentée, mais aussi aux opérations des autres acteurs présents.

Ce temps d’échange aboutit à un niveau de reconnaissance pour le MOA et son opération, qui se situe sur une échelle de 4 niveaux : cap, bronze, argent et or.

Ce niveau de reconnaissance, provisoire en phase conception et en phase chantier, ne sera définitif qu’en phase exploitation (2 ans après la livraison).

 


La reconnaissance : un label de qualité délivré par l’interprofession
 

Quelques particularités de la démarche BDF

Outre la montée en compétence de l’ensemble des participants et la large visibilité apportée à l’opération présentée et ses acteurs, la démarche BDF permet une meilleure intégration de sujets essentiels dans les différents projets comme la solidarité, la gestion de l’eau ou encore l’emploi de ressources et de savoirs-faires locaux à l’échelle du territoire de l’Ile-de-France.

Ainsi, la thématique « Solidaire » permet de s’interroger sur la mixité fonctionnelle, générationnelle ou sociale du projet afin de favoriser le logement pour tous, les services de proximité, l’insertion par l’emploi mais aussi l’optimisation d’espaces en recherchant leur partage entre utilisateurs (ex : laveries, locaux pour associations de quartier, pour une AMAP, un atelier de réparation de vélos, un garage associatif, un fab-lab, un jardin potager ou des composts collectifs…) et leur évolutivité.

Le thème « Eau », enjeu très important en Ile-de-France en raison de son urbanisation et de son exposition aux conséquences des changements climatiques en cours notamment aux épisodes de fortes chaleurs et de sècheresses, permet de s’interroger sur la réduction du besoin en eau potable, la récupération des eaux, la gestion des eaux pluviales de manière naturelle et paysagère et la gestion des eaux usées (réduction à la source de leur pollution ou traitements alternatifs de dépollution).

Le thème « Autres ressources », quant à lui, va venir porter une réflexion sur les déchets liés à l’usage et les ressources naturelles à travers la réduction du besoin en matériaux, les matériaux économes en ressources et les filières locales et contrôlées.

A noter que pour chaque niveau de reconnaissance sont définis un nombre de points minimum (voir schéma précédent) et quelques pré-requis : une analyse du site pour le niveau CAP, complétée, pour le niveau Bronze, d’un planning prévisionnel de l’opération (intégrant les moments forts de la démarche BDF) à faire vivre entre tous les acteurs tout au long de l’opération, d’une exigence de valorisation des déchets de chantier d’au moins 70%, d’un suivi des consommations des fluides et d’une étude de contribution à l’effet d’îlot de chaleur urbain. La mise en œuvre de solutions contre ce phénomène ainsi que la réalisation d’un audit énergétique et architectural en cas de rénovation sont quant à elles nécessaires pour l’atteinte du niveau Argent. Enfin, le niveau Or ne pourra être délivré sans les prérequis précédents et un inconfort thermique limité à 30h/an, la réalisation d’une étude de confort lumineux de type FLJ, une valorisation accrue des déchets de chantier (>90%) et la mise en œuvre de matériaux avec étiquettes A+.

L’Accompagnateur BDF

Formé par Ekopolis, l’accompagnateur BDF accompagne l’équipe projet - dont il fait partie (soit au sein de l’équipe de maîtrise d’œuvre soit de l’assistance à maîtrise d’ouvrage) - dans la mise en œuvre de la démarche BDF, afin de faire progresser à la fois l’équipe projet et l’opération.

Au regard des atouts et contraintes du projet, il aide les acteurs de l’opération à atteindre le meilleur niveau de qualité possible, à coût global maîtrisé.

Sans se substituer à l’ensemble des acteurs du projet, il a pour rôle :

  • en phase programmation / conception : d’aider l’équipe projet à fixer le bon niveau d’ambition et à trouver les solutions spécifiques à l’opération ;
  • en phase chantier : d’aider les acteurs dans la mise en œuvre opérationnelle des pré-requis et des choix retenus en conception au regard de la démarche BDF, et ce, jusqu’à la livraison ;
  •  en phase d’exploitation : d’analyser l’efficience des moyens mis en œuvre et d’en dresser des retours d’expériences (positifs et/ou négatifs) qui seront partagés lors de la dernière commission.

A chacune de ces trois phases, l’Accompagnateur BDF présente l’opération en Commission BDF avec l’équipe projet.


2 projets accompagnés par Vizea

 

Face aux défis que soulève le changement climatique, les friches représentent un gisement foncier dont la mobilisation et la valorisation constituent un enjeu majeur pour nos territoires. Leur reconversion contribue à limiter l’impact de l’artificialisation galopante des sols et de l’érosion de la biodiversité.

Un appel à projets "Recyclage foncier " - De quoi s’agit-il ?

Le Gouvernement offre l’opportunité inédite d’accompagner les territoires dans le cadre du Plan de relance et finance le "recyclage de friches" et fonciers artificialisés dans le cadre de projets d’aménagement, de revitalisation ou de relocalisation d’activités. 300 millions d’euros sont déployés dont :

  • 40 millions consacrés à la reconversion des friches polluées issues d'anciens sites industriels ou miniers
  • 1 million est consacré au développement d'outils de connaissance du foncier afin d'appuyer les collectivités et opérateurs dans l'inventaire des friches, mais également dans la mise en œuvre opérationnelle des projets
  • 259 millions sont consacrés au recyclage foncier de projets d'aménagement urbain, de revitalisation des cœurs de ville, de périphérie urbaine, ou encore de requalification à vocation productive

La région Nouvelle-Aquitaine dispose d’une enveloppe de 16 millions d’euros sur deux ans, dédiée à cet appel à projets.

Les aides du fond s’adressent aux maîtrises d’ouvrages des projets d’aménagement ; peuvent en bénéficier les collectivités, les entreprises publiques locales, les sociétés d’économie mixtes, les bailleurs sociaux ou encore les entreprises privées.

La friche : lieu de tous les possibles !

La reconquête des friches offre une réponse durable et une alternative à l'étalement urbain. Leur valorisation permet de revitaliser les territoires et de limiter la consommation d’espaces viticoles, agricoles, forestiers et naturels, même si retravailler l’existant est plus complexe que d’engager des opérations sur du foncier agricole.

Nous sommes à un moment de bascule, vers une nouvelle façon d’aménager nos territoires, de les réparer, de les reconstruire, d’explorer des trésors oubliés, de les cultiver en harmonie avec les écosystèmes.

La friche est pour certains : un objet foncier non identifié, pour d’autres : un "actif urbain obsolète". Pour nous, elle est un réservoir de vie !

Frugalité foncière, urbanisme transitoire, réversibilité des opérations, sobriété urbaine, résilience des territoires,…derrière cette panoplie de termes parfois utilisés sans discernement, se trouve un sens commun : celui de la volonté de changer la face et la réputation de nos territoires, souvent accolés d’étiquettes.

Bien souvent friche, rime avec mauvaise image et sentiment d’abandon. C’est pourquoi, il est essentiel d’inverser le regard et de considérer les friches comme des lieux récepteurs de spontanéité et de biodiversité, deux facteurs qu’on s’obstine à chasser de nos territoires.

Affronter la complexité de jeux d’acteurs et de montage des opérations de friches en mobilisant les bons acteurs au bon moment est un gage de réussite.

Activer ces lieux aux insoupçonnables ressources !

La Nouvelle-Aquitaine possède un gisement foncier dont la connaissance est loin d’être parfaite et évaluer le potentiel de tous les espaces vacants en élargissant l’analyse au-delà des friches facilement identifiables, est un véritable défi.  Aussi, les motifs de perte d’usage sont tout aussi variés que les natures mêmes des friches : des localisations qui ne répondent plus aux attentes, des bâtiments rendus obsolètes par des changements de modes de vie ou de travail ; des coûts de fonctionnement devenus prohibitifs, des qualités architecturales ou techniques trop dégradées, des contraintes réglementaires…

Or une région durable et résiliente ne laisse pas de côté son histoire et ses échecs, mais se construit avec.

La bonne nouvelle est que les friches peuvent devenir un étonnant support de renouveau situationnel, d’enrichissement social, culturel et humain. Les porteurs de projet doivent innover et se pencher sur ces opportunités qui font partie des réponses à trouver, pour atténuer et s’adapter aux changements climatiques.

Un exemple bordelais : Darwin

Une ancienne friche de la caserne Niel rénovée

L’écosystème Darwin, créé en 2009 est un lieu alternatif combinant esprit d’entreprise et dynamique associative, autour de valeurs de développement durable. Le projet a grandi donnant le jour à un foisonnement créatif : bureaux, coworking, restaurant bio, hangars dédiés aux cultures urbaines, évènementiels autour de l’écologie.

Cette reconversion a permis un dynamisme incroyable et une création de richesse sociale et culturelle chères à Bordeaux dans un quartier dont la mémoire, industrielle, ouvrière et populaire disparaît peu à peu. Darwin est devenu un lieu de brassage que les habitants et touristes se sont approprié rapidement.

Il est essentiel de garder un regard large pour comprendre le rôle des friches dans les dynamiques urbaines d'un territoire, et ne pas se limiter au constat d’accidents isolés de la fabrique urbaine.

La nouvelle histoire de ces "tiers lieux", "interstices laissés à l’abandon", "terrains en mutation dans l’attente d’une nouvelle occupation", … reste à écrie avec beaucoup d’ambitions. Ces sites de transition font écho à la vie, parfois nous avons besoin de la jachère et du temps pour être à nouveaux fertiles.

La RE2020 se précise et son application débutera dès l’été 2021 pour les nouvelles constructions à usage de logements, de bureaux ou à usage scolaire. C’est ce qu’ont annoncé Madame Barbara Pompili, Ministre de Transition Ecologique, et Madame Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée auprès de la Ministre de la Transition Ecologique lors de la conférence de presse du 24 novembre 2020.
Les premiers niveaux réglementaires ont également été dévoilés lors de cette intervention, avec notamment un indicateur BBIO maximum abaissé de 30% par rapport au niveau réglementaire de la RT2012.

L’objectif est clair : réduire drastiquement les besoins (chauffage, climatisation, éclairage) des bâtiments avant d’optimiser les systèmes, et ce tout en maîtrisant l’impact carbone des produits de construction et des énergies utilisées. La conception bioclimatique, encouragée par la RT2012 devient maintenant indispensable afin de respecter les niveaux d’exigence fixés par cette nouvelle réglementation environnementale, qui traduisent les enjeux climatiques actuels et futurs.

Annoncée depuis plusieurs années maintenant, la méthode RE2020 se concrétise, mais revenons un peu sur ses spécificités.

Evolution de la RT2012 vers la RE2020, nouveaux indicateurs 

La RE2020 s’est en grande partie construite à partir de la RT2012 et de l’expérimentation E+C-. Si les grands principes de chacune des deux méthodes ont été repris, on observe tout de même des changements majeurs.

La caractérisation du confort d’été se voit elle complétement reformée, avec la suppression de l’indicateur de Température Intérieure de Confort de la RT2012 et la création d’un indicateur Degrés-Heures calculé par simulation thermique dynamique.

La méthode de calcul des consommations en énergie primaire change également avec l’ajout des consommations immobilières, les consommations fictives de froid et la limitation de la part d’énergie non renouvelable.
Enfin, la RE2020 impose une démarche bas carbone dans le choix des matériaux et l’approvisionnement énergétique.

Rentrons un peu plus dans le détail de chacun des indicateurs de la RE2020.

La performance énergétique caractérisée par 3 indicateurs

Le premier indicateur concerne l’enveloppe et la conception du bâtiment. Il s’agit des besoins bioclimatiques du bâtiment ou « BBIO », similaire à celui de la RT2012. Comme énoncé en introduction, l’exigence réglementaire BBIO s’est cependant considérablement affermie pour imposer la sobriété énergétique comme base aux nouvelles constructions. La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas.

Le second indicateur, également repris de la RT2012, calcule les Consommations d’Energie Primaire (Cep) pour les postes chauffage, ventilation, climatisation, éclairage et eau chaude sanitaire. On notera tout de même la prise en compte des consommations immobilières dans le calcul du Cep en RE2020, ainsi qu’une évolution des scénarios d’occupation (occupation en août notamment).

De plus, la production locale d’électricité exportée n’est plus valorisée dans le calcul Cep. Seule la part autoconsommée est prise en compte dans cet indicateur de performance énergétique. Autre changement majeur, il s’agit de la redéfinition à 2,3 (anciennement 2,56) du facteur de conversion énergie finale / énergie primaire de l’électricité utilisée pour le chauffage.

Enfin, la RE2020 propose un nouvel indicateur de performance énergétique : le Cep non renouvelable, qui correspond à la part d’énergie primaire consommée d’origine non renouvelable. Ce nouvel indicateur a notamment pour but d’éviter la mise en œuvre de chauffage électrique par effet joule et de limiter les solutions tout gaz afin de s’orienter vers des solutions plus vertueuses type géothermie, biomasse, réseau de chaleur…

Les degrès-heures comme indicateur de confort d'été 

En remplacement de la Température Intérieure de Confort (RT2012) qui ne permettait pas de caractériser à elle seule le confort estival des constructions, la RE2020 apporte les degrés-heures (DH).

Cet indicateur, calculé par simulation thermique dynamique, correspond à la somme de l’écart entre la température ressentie dans les espaces et la température de confort, à chaque pas de temps horaire. Le fichier météo utilisé pour cette simulation est similaire à la canicule de 2003. Deux seuils sont définis :

  • Un seuil haut à 1250 DH : il s’agit du seuil réglementaire à ne pas dépasser pour être conforme à la RE2020 ;
  • Un seuil bas à 350 DH : au-dessus de ce seuil, il est considéré que le bâtiment pourra vraisemblablement avoir recours à un système de climatisation à postériori. A ce titre, un système de climatisation fictif est alors pris en compte dans le calcul du Cep duquel découle des consommations de froids.

 

Maitrise des émissions de Gaz à Effet de Serre 

Déjà bien amenée par l’expérimentation E+C-, la RE2020 impose une Analyse de Cycle de Vie pour les nouvelles constructions et réglemente les émissions de carbone équivalent pour les produits de construction et l’énergie consommée.

Si les seuils d’émission ne sont pas tous encore connus, il est prévu que la réglementation s’affermisse au fil des ans :

  • Pour les produits de construction, il est visé une réduction des émissions équivalentes de CO2 de 30 à 40% par rapport au seuil qui sera applicable en 2021 ;
  • Pour les énergies, les seuils d’émission seront également affermis, pour réduire puis exclure l’usage des énergies fossiles comme source d’approvisionnement énergétique principale. Pour les logements individuels, le seuil est fixé à 4 kgCO2/m².an excluant les solutions gaz. Pour les logements collectifs, si le seuil de 14 kgCO2/m².an fixé en 2021 permettra toujours l’emploi du gaz, son abaissement à 6 kgCO2/m².an prévu en 2024 devrait également exclure les solutions principales à base de gaz.

Au-delà des seuils d’exigence propres à la RE2020, la nouvelle réglementation environnementale présente quelques différences notables par rapport à l’expérimentation E+C- sur le volet carbone :

  • La surface de référence prise en compte est la SHAB (logements) ou SU (autres usages) et non plus la SDP ;
  • Les contributeurs réglementés seront les émissions liées aux produits de construction et à la consommation d’énergie, et ce de façon indépendante. L’indicateur d’émission globale sera donné à titre indicatif ;
  • Les contributeurs eau, chantier et parcelle (voiries, clôtures, portail…) ne seront à priori pas réglementés mais seront donnés à titre indicatif ;
  • L’étude ACV sera basée sur un modèle dynamique favorisant les matériaux stockant le carbone ou autrement dit les matériaux biosourcés (laine de bois, chanvre, bois…).

Le ratio d’émission carbone pour l’électricité consommée pour le chauffage est par ailleurs largement diminué : défini à 210 gCO2/kWh dans l’expérimentation E+C-, le ratio pris en compte dans la RE2020 tombe à 79 gCO2/kWh. Cette transformation majeure provient du changement de la méthode du calcul. L’ADEME indique dans sa note technique que la méthode historique dite « saisonnalisée » aboutissait à un facteur d’émission du chauffage environ trois fois plus important que le contenu moyen. L’ADEME précise également que cette méthode est devenue obsolète au regard de l’évolution du mix énergétique français, car conduisait à considérer l’usage chauffage comme 100% saisonnalisé. La nouvelle méthode dite « mensualisée par usage » est plus simple, plus parlante et reflète l’aspect saisonnalisé du chauffage de façon plus juste.

Si au premier abord ce nouveau ratio pourrait provoquer une recrudescence des systèmes de chauffage à effet Joule, le ministère de la Transition Ecologique précise bien que l’indicateur de performance énergétique sur la part d’énergie non renouvelable consommée a bien vocation à limiter voire proscrire ce système de chauffage. Ce système, très consommateur et en particulier lors des pics de consommation de chauffage en hiver, conduirait à des émissions de carbone qui seraient bien supérieures aux émissions définies par le précédent ratio s’il venait à se généraliser.

Aller plus loin, plus vite ...

Lors de la conférence de presse, il a également été annoncé la création d’un label d’état permettant de valoriser et récompenser les bâtiments qui atteindront les exigences des étapes suivantes de la RE2020. Ce label sera un signe d’exemplarité et pourra être accompagné d’incitations fiscales ou réglementaires comme indiqué dans le dossier de presse. Sa publication est prévue pour le deuxième semestre 2021.

La création de ce nouveau label d’état nous conduit également à nous interroger sur l’avenir des labels existants tels que Effinergie+, E+C-…

Est-ce bien suffisant? Le mot de Vizea 

Si les seuils d’exigence déjà communiqués montrent une réelle progression par rapport à la RT2012, ils semblent tout de même bien insuffisants pour endiguer le réchauffement climatique. Cela s’explique notamment par la volonté du gouvernement de ne pas créer de rupture afin de ne pas mettre en difficulté les filières de construction et de maîtriser le coût de l’immobilier. De plus, les seuils d’exigence de la RE2020 ne sont pas figés, mais ont vocation à être évolutifs pour affermir les niveaux d’exigence progressivement sur les prochaines années. Souvenons nous que de dérogations en dérogations, la RT 2012 ne s'est jamais vraiment appliqué comme l'évoquait cet article.

Par ailleurs, la rénovation n’a été que très peu abordée lors de la conférence de presse. La Ministre Madame Pompili indique qu’il n’est pas prévu à court terme une application de la RE2020 pour les opérations de rénovation. Le parc immobilier sera cependant prépondérant sur le parc immobilier futur pour un bon nombre d’années encore, et nécessite la mise en place d’une réglementation plus stricte pour ces opérations.

A l’heure où la pollution atmosphérique engendre 48 000 morts par an en France dont 10 000 morts prématurées en Ile-de-France, la France se doit de faire ses preuves et définir des actions ambitieuses d’amélioration de sa qualité de l’air. La Région Ile-de-France répond aujourd’hui à ce double enjeu environnemental et sanitaire en imposant la mise en œuvre des Plans Air.

L’amélioration de la qualité de l’air : en enjeu majeur et double

La France a été condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne le 24 octobre 2019 et par le Conseil d’Etat le 10 juillet 2020 pour manquement à ses obligations en matière de qualité de l’air.

Pour rappel ces condamnations suivaient le constat qu’en 2019, les valeurs limites de pollution étaient encore largement dépassées dans 9 zones en France : Vallée de l’Arve, Grenoble, Lyon, Marseille-Aix, Reims, Strasbourg et Toulouse pour le dioxyde d’azote (NO2), Fort-de-France pour les particules fines et Paris pour ces deux polluants.

Or, ces polluants, réglementés par le Plan national de Réduction des Emissions de Polluants Atmosphériques (PREPA approuvé en 2019) sont non seulement responsables d’impacts non négligeables sur l’environnement, mais également sur la santé des habitants :

  • L’exposition aux oxydes d’azote (dont font partie les NO2) entraine une augmentation de la mortalité liée aux causes cardiovasculaires et respiratoires et engendrent une aggravation de l’asthme et des problèmes respiratoires. D’un point de vue environnemental, ce polluant est responsable de la formation d’ozone troposphérique et contribue aux phénomènes de pluies acides attaquant les végétaux et bâtiments.
  • Les particules fines (PM 10 et PM 2,5), sont issues des combustions liées aux activités industrielles ou domestiques, aux transports et aussi à l’agriculture. Ces particules, même en faible quantité, peuvent causer des dommages importants sur la santé humaine en pénétrant dans les réseaux sanguins et engendrant des maladies cardiovasculaires. Concernant l’environnement, elles engendrent des salissures, affectent la visibilité et génèrent des odeurs incommodantes.

L’amélioration de la qualité de l’air révèle ainsi un double enjeu, celui de réduire notre impact environnemental mais également celui d’améliorer notre santé.

Le Plan Air de la région île de France : un renforcement de la réglementation en faveur de la qualité de l’air

Afin de répondre à cet enjeu environnemental et sanitaire majeur, la Région Ile-de-France impose aux collectivités de plus de 20 000 habitants de réaliser un Plan Air d’ici le 1er Février 2021 pour les EPCI situées en zone administrative de surveillance de la qualité de l’air dites « zones sensible pour la qualité de l’air » et au 1er janvier 2022 pour les autres.

Les Plans Air prévus par la région île de France doivent ainsi répondre aux ambitions suivantes :

  • Définir des objectifs ambitieux en termes de réduction des émissions de polluants atmosphériques et de qualité de l’air (au moins autant que ceux du PREPA) ;
  • Construire un plan d’actions opérationnel permettant d’atteindre à minima les normes de qualité de l’air mentionnées à l’article L221-1 du Code de l’Environnement au plus tard en 2025 ;
  • Engager une démarche d’amélioration continue en renforçant le plan d’actions tous les 18 mois en cas de non atteinte des objectifs.

Une opportunité de renforcer les ambitions du PCAET et d’intégrer les enjeux territoriaux de santé

Si le délai de réalisation annoncé semble ambitieux, l’objectif est avant tout pour les collectivités concernées de définir rapidement un plan d’actions spécifique à la qualité de l’air en complétant leur Plan Climat Air Energie (PCAET) dans le cas où celui-ci serait déjà adopté, ou en y intégrant un volet « Plan Air » dans le cas où il serait en cours de réalisation.

Il s’agira ainsi pour les collectivités de travailler sur leurs fonctions territoriales au regard de la qualité de l’air. Trois axes majeurs se dégagent ainsi :

  • Les mobilités : des actions permettant de réduire les besoins en déplacement (covoiturage, télétravail, etc.), de réduire l’impact des déplacements (mobilités actives, véhicules moins carbonés) seront à mettre en œuvre afin de réduire l’impact des déplacements sur le territoire ;
  • Le bâti : les modes de chauffage utilisés ainsi que l’usage des bâtiments ont un réel impact sur la qualité de l’air. Définir des actions ambitieuses de la qualité de l’air intérieure (remplacer les foyers ouverts par des solutions plus performantes, s’affranchir des énergies fossiles, etc.) ou d’amélioration de la construction (limiter l’utilisation de solvants, utiliser des matériaux biosourcés, etc.) devront ainsi être privilégiées ;
  • L’aménagement : l’urbanisme est également au cœur de la thématique qualité de l’air. Il convient de repenser la structuration urbaine du territoire en fonction des zones dont la qualité de l’air est dégradée et des populations exposées pour définir des actions correctrices ou préventives d’amélioration de la qualité de l’air (suivi, bâtiments écran, végétalisation, etc.)

Enfin, le Plan Air constitue une réelle opportunité de travailler sur les enjeux sanitaires territoriaux. En effet, l’amélioration des connaissances relatives à la vulnérabilité de la population et à son état de santé couplée à une identification des zones d’exposition à la pollution atmosphérique devraient permettre de mieux cibler les enjeux territoriaux et de définir un plan d’actions efficace pour protéger ces populations.

 

Textes réglementaires de référence :

On le croit inépuisable ? Et pourtant, le sable est une ressource qui n'est pas renouvelable ! Après l’eau, le sable est la deuxième ressource la plus exploitée au monde (devant le pétrole et le charbon).

Devenu synonyme de croissance et de grandeur, le sable est partout : dans les bâtiments, le verre, les enrobés routiers, les téléphones, les peintures… Et pourtant, le sable qu’on pourrait croire inépuisable est en réalité une ressource de plus en plus recherchée qui soulève de nombreuses problématiques jusque dans nos modes de consommation.

 Aujourd’hui nous retrouvons le sable partout : dans le plastique, le verre, les circuits électroniques… et surtout dans la construction : il s’agit du domaine qui en absorbe le plus, avec notamment l’industrie du béton, devenu le matériau de construction dominant sur la planète.

 

Mais d’où provient tout ce sable ?

Les ressources en sable, longtemps considérées comme illimitées, sont en réalité de plus en plus réduites.

En pratique, le sable que nous exploitons provient majoritairement de mines et carrières de sables qui, s’épuisant sous les projets immobiliers et routiers toujours plus importants, laissent désormais place à l’exploitation massive des océans où les industriels draguent de plus en plus les fonds marins non sans impacts sur l’environnement : en draguant le sable au fond des océans, les navires détruisent l’habitat naturel de nombreuses espèces, mettant également en péril la chaîne alimentaire et accentuant l’érosion des côtes.

Alors, pourquoi ne pas utiliser le sable des déserts pensez-vous ?

Et bien non, le sable du désert ne pourra pas venir sauver les fonds marins, ses grains érodés par le vent sont trop lisses et leur géométrie ne permet pas d’être exploitable pour la fabrication de béton.

Si bien que des villes comme Dubaï, construisant les immeubles les plus hauts du monde au pied des dunes de sables, importe chaque année des quantités gigantesques de sables, notamment d’Australie (à plus de 7 000 km de là…), pour assurer sa course effrénée à la construction.

L’impact écologique de l’exploitation du sable redessine nos paysages

 En plus de la destruction des écosystèmes marins, une des principales conséquences de cet approvisionnement massif est l’érosion. Les études actuelles estiment qu'entre 75 et 90% des plages du monde reculent. Nous assistons malheureusement déjà aux premiers ravages de ce fléau avec par exemple la Floride, où 9 plages sur 10 sont en voie de disparition et plus inquiétant encore l'Indonésie où 25 îles ont déjà disparu sous l'effet des extractions massives de sable.

Sans parler des barrages qui retiendraient près d’un quart des réserves en sable, vidant les fleuves de leur contenu minéral et provoquant par la même occasion l’érosion des berges.

Pour réduire ces nuisances, de nombreux pays ont interdits l’extraction de sable des plages et cours d’eau, mais ces restrictions laissent place à de nombreux cas d’extractions illégales sur les plages notamment au Maroc et en Inde.

Les pistes pour endiguer ce phénomène

Les ambitions environnementales étant de plus en plus prégnantes dans nos quotidiens, nous pouvons espérer que ce sujet prenne de l’ampleur et sensibilise davantage les politiques d’approvisionnement responsable (surtout qu’au même moment les activités les plus consommatrices de sable sont en pleine croissance).

Concernant la construction, des modes constructifs moins impactants sont possibles avec notamment les constructions paille, terre crue ou bois.

L’approche bilan carbone vient également mettre en lumière ces problématiques : limiter les quantités de béton est un enjeu majeur pour réduire les émissions de CO2, mais il ne faut pas oublier les autres indicateurs d’impacts environnementaux, trop souvent mis de côté (épuisement des ressources, eutrophisation des milieux, consommation en eau…).

Un travail sur la composition du béton dans son intégralité peut ainsi limiter les dégâts, même si les alternatives au béton restent à privilégier.

Ajoutons à cela un travail sur la généralisation de FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire) pour ces modes de construction alternatifs et nous pourrons alors profiter davantage d’une construction dite « durable ».

Autant d'initiatives amorçant un changement de nos modes de consommation du sable, enfin considéré comme une ressource précieuse et épuisable (une de plus).

Le Gouvernement met en consultation le 4ème Plan national santé environnement qui réaffirme les liens entre Santé et Environnement et, plus généralement, entre Santé et Développement Durable...

La santé, un enjeu de toujours, remis au cœur des préoccupations

Redevenue, au milieu du XXème siècle[, quasi contingente des politiques d’aménagement des territoires, la Santé reprend, sous l’impulsion de l’Etat, de l’ADEME des ARS et de collectivités locales pionnières, une dimension ontologique dans les politiques de la Ville encore renforcée dans l’opinion publique par la pandémie actuelle. Ainsi est née au début de la décennie passée, une approche d’urbanisme favorable à la Santé d’abord sur le champ de l’urbanisme réglementaire puis, progressivement, dans le cadre de démarches opérationnelles à l’échelle de l’aménagement.

Par ailleurs, la crise sanitaire de la Covid-19 rappelle le lien étroit entre santé et environnement. Cette crise a mis en lumière, quand elle n’a pas développé, les écarts de santé entre les territoires démontrant ainsi une nouvelle fracture sociale et territoriale. Il n’est pas ici utile de souligner l’impact économique de la pandémie (comme de la « mal-santé » de manière générale) pour finalement faire le lien entre le Développement Durable, singulièrement la Ville Durable, et la Santé.

Quels sont les liens entre santé et environnement ?

Comment en douter quand l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 23 % des décès et 25 % des pathologies chroniques dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux et comportementaux (qualité de l’air, de l’eau, de l’alimentation, modes de vie, etc.) ? Rappelons par ailleurs que la santé a été définie par l’OMS comme « un état de complet bien être physique, mental et social », l’impact de l’environnement se traduit ainsi aussi bien sur la santé physique, que psychologique et sociale.

Sans prétendre à l’exhaustivité, citons par exemple:

  • L’exposition à pollution de l’air extérieur, usuellement considérée comme la première source de mortalité environnementale largement influencée par nos choix de transports (utilisation de véhicules thermiques émetteurs de nombreux polluants;
  • L’exposition à la pollution de l’air intérieur par les conditions opérationnelles et réglementaires d’aération parfois insuffisantes et susceptibles d’entraîner le développement de moisissures, par les émissions des matériaux de construction, peintures, décoration, ameublements (présence de plomb, de benzène, de trichloréthylène, de radon, de monoxyde de carbone, de particules, de Composés Organiques Volatiles provoquant d’une simple irritation à une diminution des capacités respiratoires, etc.) mais aussi  par les systèmes de chauffages (chauffages à énergie fossiles (fioul, gaz), émetteurs d’oxydes d’azote (NOX) dont l’exposition entraine une augmentation des risques cardiovasculaires et respiratoires), appareils de chauffage mal réglés ou de produits d’entretien, etc. ;
  • L’exposition aux produits chimiques via l’alimentation et les objets du quotidien et plus particulièrement aux perturbateurs endocriniens, d’origine naturelle (hormones) ou anthropiques (textiles, cosmétiques, détergents, matières plastiques, peintures, pesticides, etc.), pouvant augmenter, à forte dose, le risque de cancers (cancer du sein, cancer de la prostate, cancer de la thyroïde), etc. ;
  • L’exposition à la pollution des sols, en particulier dans le cadre de la nécessaire réappropriation des friches industrielles en ville, pouvant contaminer l’eau et les aliments ;
  • L’exposition aux champs électromagnétiques même si le lien avec la Santé peine à être démontré ;
  • L’exposition au bruit, dont les sources peuvent être externes, liées au trafic routier, aérien et ferroviaire, ou internes liées à l’utilisation d’équipements ménagers bruyants, à la pratique instrumentale, ou à l’utilisation de casques audio mal réglés, autant de sources pouvant générer à la fois des troubles physiques que psychologiques : gêne, perturbations du sommeil, acouphènes, infarctus du myocarde, etc. ;
  • L’exposition aux pollutions lumineuses qui agissent sur le cycle biologique de la faune (et singulièrement de l’Homme) ;
  •  Etc.

Inversement, protéger l’environnement naturel procure des bénéfices sur la santé physique et mentale des sociétés humaines, et permet de réduire les expositions aux pollutions. C’est le cas par exemples avec :

La présence d’infrastructures vertes (parcs, jardins, forêts urbaines ou naturelles, alignement d’arbres, bassins, etc.) qui peuvent contribuer à réduire les îlots de chaleur urbains soit de manière directe par l’ombrage créé soit indirectement en générant des corridors d’air frais en cas de canicule ;

  • La présence de végétation qui contribue à diminuer la perception du bruit et de filtrer certaines pollutions atmosphériques ;
  • Les espaces verts et les masses d’eau qui réduisent le stress et promeuvent l’activité physique ;
  • La biodiversité et singulièrement les pollinisateurs qui jouent un rôle majeur dans la production primaire végétale et l’accès à une alimentation variée ;
  • Les infrastructures de mobilités actives : espaces publics « marchables », pistes de vélos, stationnements dédiés aux mobilités douces, etc. qui limitent la sédentarisation urbaine et limite l’usage de transports polluants ;
  • La maîtrise de l’expansion de certaines maladies vectorielles ou infectieuses
  • Etc.

C’est dans ce contexte que le Gouvernement met en consultation le 4ème Plan national santé environnement.

Le PNSE 4, un plan d’actions ambitieux pour rendre les habitants acteurs de leur santé

Intitulé « Mon environnement, ma santé », ce nouveau Plan vise à permettre à chacun d’être acteur de son environnement et de sa santé, en en comprenant mieux les risques et donc en favorisant par des actions concrètes et immédiates, pour réduire son exposition.

  • 1. S’informer sur l’état de son environnement et les bons gestes à adopter

L’objectif de ce premier axe est de garantir une information pour chacun (citoyens, élus, professionnels de santé, etc.), notamment en utilisant des technologies numériques innovantes et en s’appuyant sur les dispositifs et structures de formation existants avec notamment la création d’applications permettant de connaître l’état de l’environnement à côté de chez soi mais permettant aussi d’identifier les substances dangereuses dans les objets du quotidien ou encore la sensibilisation des jeunes de 16 ans à la question de santé environnement lors de leur Service National Universel.

  • 2. Réduire les expositions environnementales pouvant affecter notre santé

La dégradation de notre environnement induit un nombre croissant de pathologies. Différentes actions sont ainsi prévues dans le PNSE4 pour agir sur la réduction des expositions environnementales qui peuvent affecter notre santé, notamment à la lumière bleue et au bruit, ainsi que la lutte contre les moustiques ou encore l’amélioration de la qualité de l’air intérieur.

  • 3. Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires

Les collectivités locales sont en prise directe avec les Français et disposent de leviers d’actions importants pour réduire l’exposition environnementale des populations. Les initiatives locales sont valorisées sur la plate-forme collaborative « Territoire engagé pour mon environnement, ma santé » et les  moyens des territoires seront renforcées pour réduire les inégalités territoriales sur le sujet.

  • 4. Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations

En considérant globalement les expositions multiples tout au long de la vie de l’individu, il doit être possible de mieux comprendre et agir sur la survenue des maladies et la possibilité pour chacun d’évoluer dans un environnement favorable à sa santé.

Enjeu pour tous, ce plan national de santé-environnement fait actuellement l’objet d’une consultation pour laquelle citoyens, professionnels et associations sont ainsi invités à donner leur avis jusqu’au 9 décembre 2020 : http://www.consultation-plan-sante-environnement.developpement-durable.gouv.fr

Cette consultation permet à chacun de mieux se saisir du PNSE 4 et de passer du simple rôle d’observateur à celui de contributeur. Pour plus de détails, retrouvez la présentation du 4ème Plan national santé-environnement 2020-2024 via les liens suivants :

Comme tous les deux ans, le WWF publie son analyse scientifique  « Planète Vivante », concernant la santé de notre planète et l'impact de l'activité humaine. Entre 1970 et 2016, le déclin moyen des populations de vertébrés est de 68%. Ce rapport s’appuie sur l’Indice Planète Vivante qui est calculé par la Société zoologique de Londres à partir de données scientifiques collectées sur 21 000 populations de plus de 4 000 espèces de vertébrés. Selon le Directeur général du WWF International : "La nature décline à un rythme sans précédent. La façon dont nous produisons et consommons la nourriture et l’énergie, ainsi que le mépris flagrant de l’environnement inscrit dans notre modèle économique actuel, ont poussé les écosystèmes au-delà de leurs limites"

Le constat, terrible !

Pour un homme de ma génération (né en 1974), le constat de cette édition 2020 de Planète Vivante est terrible. Entre ma naissance et avant que mes enfants ne soient majeurs, le monde abrite quasiment ¾ de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons en moins ! Cette érosion massive de la biodiversité nait de la destruction des habitats qui résulte de la conversion d’habitats vierges et le changement d’utilisation des terres pour l’agriculture industrielle.

Si nos activités (humaines) ont un impact sur l’ensemble des écosystèmes, le déclin moyen (84%)  pour les milieux d’eau douce - zones humides, lacs ou rivières - et les espèces – amphibiens, reptiles, poissons - qui en dépendent, est encore plus inquiétant. Cette dégradation concerne aussi les océans. Le dérèglement climatique pourrait, à lui seul,  entraîner la disparition d’au moins 20% des espèces terrestres à horizon 2100.

Même si le rapport s’appuie essentiellement sur les vertébrés (mieux documentés), le bilan pour les insectes n’est guère plus brillant comme le soulignait le cri d’alarme des scientifiques en début d’année dernière.

Les conséquences, désastreuses

Déjà, de nombreux scientifiques pointent le lien entre la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 et nos modes de consommation et de production. Mais le pire reste surement à venir puisque a destruction des écosystèmes et la perte de biodiversité font aussi porter un risque considérable sur la sécurité alimentaire mondiale avec son lot de risque sur la géopolitique et les tensions probables entre les peuples.

Pour convaincre les plus sceptiques, même le forum de DAVOS pointait en début d’années, les risques environnementaux comme les menaces les plus importantes du point de vue économique . 76% des interrogés pointaient l’érosion de la biodiversité comme un risque majeur en 2020.

Le WWF, comme beaucoup,  pointe les liens entre la santé humaine et la biodiversité. On parle alors de services écosystémiques.

Au-delà de ces enjeux, essentiels bien sûr, une question se pose : notre espèce, peut-elle, par sa seule activité menacer tant d’autres sur notre planète ? Il y a là une question moins triviale et finalement aussi essentielle de la trace que chacun d'entre nous laissera et, par extension, que l'Humanité laissera ....

Est-ce définitif ?

Malheureusement, pour les espèces éteintes… c’est trop tard mais le rapport Planète Vivante 2020 présente les scénarios pour stabiliser puis inverser le déclin de la biodiversité d’ici 2050. 3 leviers sont identifiés :

  • le renforcement des efforts de conservation ;
  • la transformation de notre modèle agricole vers une production alimentaire plus durable et la lutte contre le gaspillage alimentaire
  • la réduction de 50% de la consommation de protéines animales

Il est urgent de repenser les pratiques agricoles actuelles, en particulier une réduction importante de l'utilisation des pesticides qu'il faut remplacer par des pratiques plus durables et écologiques pour ralentir ou inverser les tendances actuelles, permettre la reconstitution des populations d'insectes en déclin et préserver les services écosystémiques essentiels. Il faut, dans chaque territoire, immédiatement restaurer une diversité indispensable de paysages, massifier l'éco-agriculture  dans laquelle la lutte biologique et les bonnes pratiques peuvent diminuer de manière très importante l’apport d’intrants. A son échelle, la ville, déjà refuge des abeilles, doit contribuer au maintien de bonnes conditions de vie de la biodiversité en général. La nature en ville doit apporter son lot d'aménités pour l'Homme mais doit également préserver les corridors écologiques et des espaces "naturels" en commençant par limiter son étalement.

Qu’ils s’agissent de territoire à ressources positives, d’urbanisme durable, d’urbanisme favorable à la santé, de plan biodiversité … toutes ces démarches sont finalement les faces du même cube ! Dans sa sphère privée, chacun(colibri) peut agir et chaque citoyen peut voter et/ou faire connaitre aux décideurs sa volonté d’un monde plus respectueux de l’environnement.  Dans notre vie professionnelle, nous pouvons et devons (super-colibri) tous se donner les moyens d’agir et faire agir nos organisations.

Pour en savoir plus :  retrouvez le rapport Planète 2020 complet (en anglais) ou sa synthèse.

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