Développement des plateformes locales de la rénovation énergétique
- Création : 4 septembre 2014
- Écrit par Eléonore
La Direction régionale Ile -de-France de l’ADEME et la Région Ile-de-France ont lancé conjointement cette année 2 sessions pour l’appel à manifestations d’intérêt dédié aux « Plateformes Locales de la Rénovation Energétique ». Face à l’engouement, un nouvel AMI pourrait être lancé d’ici la fin de l’année 2014.
L’objectif de ces « Plateformes Locales de la Rénovation Energétique » (PLRE) est d’accompagner le particulier dans le projet de rénovation de son logement en proposant des parcours de services coordonnés et adaptés aux situations particulières aussi bien sur le plan de l’ingénierie technique que financière.
Lors de la première session, six candidatures très diversifiées ont été déposées, portées aussi bien par une Agence Locale de l’Energie (ALE) qu’un Conseil Général, une Communauté d’Agglomération (CA), un Parc Naturel Régional (PNR) ou encore une Société d’Economie Mixte (SEM).
Les 1ères Plateformes d’Ile-de-France
La SEM ENERGIES POSIT’IF offre aux copropriétaires franciliens une solution globale pour la rénovation énergétique de leur logement : organisation, définition technique, montage juridique et financier. Elle travaille aussi à préfigurer un nouvel outil de tiers -financement, en cours de construction au niveau national.
La plateforme portée par le Conseil Général de l’Essonne vise quant à elle à simplifier la mise en relation entre les ménages souhaitant rénover leur logement et les entreprises essonniennes, en particulier grâce à la mise en place d’un outil web. Un nouveau parcours d’accompagnement, intégrant les Espaces Info Energie (EIE) du territoire, sera mis en place dans les prochains mois ainsi qu’un dispositif d’accompagnement financier aux audits énergétiques.
Le projet de l’Agence Parisienne du Climat, développé en partenariat avec l’ALEC de Plaine Commune et l’ALEC MVE, est centré sur l’accompagnement des copropriétaires et s’appuie sur l’outil Coach Copro® déjà développé. Le modèle de ce nouvel accompagnement sera conforté dans les prochains mois afin d’être opérationnel début 2015. L’Agence a d’ailleurs lancé début septembre une consultation portant sur le positionnement stratégique et le modèle juridico-économique de la plateforme locale de la rénovation énergétique.
L’objectif est de définir et de développer le rôle des «facilitateurs» dans les projets de rénovations énergétiques des copropriétés afin de lever les derniers freins qui bloquent les particuliers dans ces démarches.
>> Retrouvez le bilan du 1er AMI pour l’élaboration de Plateformes locales de la rénovation énergétique
>> Retrouvez la consultation de prestataires pour la plateforme locale de la rénovation énergétique de l’Agence Parisienne du Climat
>> Lien vers l’article « CoachCopro® dope la rénovation énergétique des copropriétés »
A partir du 19 août, la planète vit à crédit ... énergétique
- Création : 3 septembre 2014
- Écrit par Benoit CHEVALIER
Ce mardi 19 août 2014 marquait le Jour du dépassement, ce jour à partir duquel l’humanité consomme plus de ressources naturelles renouvelables que la terre peut fournir au cours d’une année. Depuis 1970, la date ne cesse de se rapprocher année après année sur le calendrier. Une donnée qui inquiète les ONG.
Comme chaque année, mais de plus en plus tôt dans le calendrier, les ONG écologistes tirent la sonnette d’alarme face à la surexploitation galopante des ressources naturelles de la Terre. Depuis 2003, ce signal a un nom : le Jour du dépassement (Earth Overshoot Day, en anglais), ce moment de l’année où l’humanité a consommé plus que la Terre ne pouvait lui offrir en 365 jours. Calculée depuis le début des années 1970, cette date a été officialisée et standardisée par l’ONG américaine Global Footprint Network en 2003, laquelle utilise les mêmes moyens de calcul depuis onze ans pour mesurer l’épuisement des réserves naturelles renouvelables de la planète sur une année.
Selon les calculs de l'ONG, notre demande équivaut désormais à plus d'une fois et demi la capacité de la Terre.Le basculement a effectivement eu lieu en 1970, quand la population mondiale était pratiquement de moitié inférieure à celle d’aujourd’hui (3,7 milliards d’habitants contre près de 7,2 milliards en 2014) et où les besoins énergétiques étaient nettement moindres qu’à l’heure actuelle, même si des progrès sont faits chaque jour en faveur des économies d’énergie.
Un besoin de deux planètes avant le milieu du siècle
Si les projections des Nations unies sur la croissance de la population et de la consommation s'avèrent exactes, nos besoins exigeront la capacité de deux planètes avant le milieu du siècle, d'après le Global Footprint Network.
Cette surexploitation de ressources naturelles découle de quatre facteurs principaux, selon le Global Footprint Network : de ce que nous consommons, de l'efficacité avec laquelle les produits sont fabriqués, de la population mondiale et de la capacité de production de la nature.
"L'amélioration des technologies ont permis d'augmenter la productivité biologique au cours des années, mais celle-ci peine à suivre le rythme avec lequel la population et la demande de ressources croissent", souligne le WWF.
C'est ainsi que désormais 72 % de la population vivent dans des pays qui surexploitent la biocapacité (dont la France, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie, le Japon, les Etats-Unis, la Grèce, le Danemark, la Suisse, le Qatar et les Émirats arabes unis).
Il faudrait ainsi 1,6 France pour répondre aux besoins des Français, 1,9 Etats-Unis pour les Américains, 2,5 Allemagne pour les Allemands, 3,3 Royaume-Uni pour les Britanniques, 3,1 Grèce pour les Grecs, 4,3 Suisse pour les Suisses, 4,4 Italie pour les Italiens, 7 Japon pour les Japonais et 12,3 Émirats arabes unis pour les Emiriens.
Seulement 14 % continuent de disposer d'une biocapacité plus importante que leur empreinte écologique (notamment le Brésil, la Finlande, le Canada et l'Australie).
Alors que faire ? L’idéal serait bien entendu que tout le monde s’y mette, dans un grand élan collectif mais il ne semble pas que ce soit encore le chemin emprunté par l'humanité. « Il ne s’agit pas d’un retour à la bougie mais il y a des gestes assez simples, des "éco-gestes", que l’on peut faire au quotidien, que ce soit dans la manière dont on trie ses déchets, notre consommation de viande qu’il faut réduire, ce qui ne veut pas dire ne plus en manger du tout » souligne Marion Delros, membre de l’association Footprint. « On peut aussi choisir des produits certifiés et gérés de manière durable.
Les solutions ne manquent pas mais le temps presse. A compter de ce 19 août, l’humanité va en effet vivre à crédit pendant 134 jours, aux dépens des générations futures.
Bruxelles appelle l'UE à réaliser 30 % d'économies sur l'énergie pour 2030
- Création : 3 septembre 2014
- Écrit par Benoit CHEVALIER
La commissaire au climat, Connie Hedegaard, s'est montrée très satisfaite de cette décision, emportée de haute lutte face au commissaire à l'énergie, Günther Oettinger :
« C'est une très bonne nouvelle pour le climat. C'est également une bonne nouvelle pour les investisseurs et une très bonne nouvelle pour la sécurité énergétique de l'Europe et son indépendance. Ce qui signifie que ce n'est pas une bonne nouvelle pour Poutine. »
Le paquet climat proposé à l'UE pour 2030 est désormais complet, avec trois objectifs : une réduction de 40 % des gaz à effets de serre ; une part des énergies renouvelables portée à 27 % de la consommation énergétique ; et donc, 30 % d'économies d'énergie.
Ces trois nouveaux objectifs viennent remplacer ceux que l'UE s'était fixée pour 2020 : Réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990 ; 20 % d'énergies renouvelables ; 20 % d'économies d'énergie – tous trois pratiquement réalisés.
Ils représentent la contribution de l'UE en vue du Sommet mondial sur le climat, qui sera organisé en décembre 2015 à Paris.
Une mesure à approuverIl reviendra aux dirigeants des Etats membres de décider du caractère contraignant ou non de l’objectif pour l’efficacité énergétique au cours de leur sommet en octobre. “L’unanimité est requise” pour l’approbation de ce paquet, a insisté M. Oettinger lors d’une conférence de presse. Il a souligné que les Etats étaient encore très divisés car certains ne veulent pas d’autre objectif que celui de la réduction des émissions des gaz à effet de serre.
L’objectif de 30 % était défendu par Mme Hedegaard. Elle a reçu le soutien du prochain président de la Commission, Jean-Claude Juncker, lors de son discours au Parlement européen la semaine dernière.
Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a mis mercredi deux options sur la table : un objectif contraignant pour l’UE compris dans une fourchette de 27 à 30%, et un objectif de 30% non contraignant, avec une répartition de l’effort entre les Etats. La majorité des commissaires s’est ralliée à la seconde option.
La différence de 5 % entre l’objectif initial de 25 % et les 30 % proposés mercredi représente une réduction de 11,5 % des importations de gaz de l’UE. Les achats de gaz à la Russie couvrent 25 % des besoins des pays de l’UE, pour une facture totale de 35 milliards d’euros en 2013, soit 3 milliards par mois, selon la Commission.
Un manque d'ambitions pour les écologistes
Ces objectifs sont toutefois jugés insuffisants par les organisations écologistes. Greenpeace a dénoncé un « cadeau pour les oligarques ». « L'Europe peut mieux faire », pour le Réseau Action Climat France, qui réclame un trio d'objectifs contraignants de 55 % pour la réduction des gaz à effet de serre, 45 % pour la part des renouvelables et une réduction de la consommation d'énergie de 40 %.
Au Parlement européen, les Verts ont également déploré un manque d'ambitions qui « prolongera la dépendance de l'UE vis-à-vis des importations de combustibles de Russie ». D'après la Commission, les achats de gaz à la Russie couvrent 25 % des besoins des pays de l'UE, pour une facture totale de 35 milliards d'euros en 2013, soit 3 milliards par mois.
« Le Parlement européen et les Etats doivent modifier cette proposition », a demandé l'organisation Les Amis de la Terre. Un objectif de 40 % d'économies d'énergie permettrait de réduire de 40 % les importations de gaz de l'UE, contre 22 % pour l'objectif de 30 %, soutient Brook Riley, son représentant à Bruxelles.
Urbanisme durable - L’économie du partage, la nécessité d’une compréhension fine des pratiques des usagers
- Création : 2 septembre 2014
- Écrit par Thibaut
L’étude menée par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) publiée le 14 juillet met en avant les potentiels formidables de l’économie du partage mais également ses limites au vu des nouvelles pratiques qu’elle entraine.
Le partage et la mutualisation des objets et services est en plein essor au vu du développement des technologies numériques comme l’illustrent les succès de plateformes de services telles Uber, AirBnB ou encore Zilok. A priori le développement de telles pratiques permet l’utilisation des objets au « maximum de leur potentiel technique […], tout en réduisant la production de biens et donc les prélèvements de ressources et les déchets qui y sont associés.». Il convient cependant d’identifier les impacts réels du développement de ces nouveaux modes de consommation.
Selon l’étude, le mode de consommation est un des critères forts de la condition de la durabilité. Elle évoque à ce titre l’exemple du thème des transports. La pratique du co-voiturage, l’utilisation massive de services type Autolib ou Uber sont des alternatives efficaces à l’utilisation de la voiture individuelle et qui, à travers leurs coûts réduits, se développent et se démocratisent.
Si ces solutions offrent la possibilité aux usagers de laisser leur voiture à domicile au profit de ces services, c’est parfois au détriment d’un système de transport en commun qui n’offre pas la qualité de service attendue. Il faut également élargir les champs d’une telle réflexion. La libéralisation du modèle économique de ces services peut également, à défaut d’une réglementation efficace, entrainer une tension sociale au sein d’une société à l’équilibre précaire.
L’IDDRI pointe alors le rôle des entrepreneurs, qui « doivent mieux connaître les conditions de durabilité de leurs modèles » grâce à une évaluation de l’impact environnemental par une démarche d’Analyse du Cycle de Vie (ACV).
L’étude insiste également sur le rôle des pouvoirs publics au sein d’une telle économie.
A l’Etat et aux collectivités de participer à la régulation de ce modèle économique. Les impacts environnementaux, sociétaux et économiques de l’économie du partage doivent être identifiés très tôt dans leur mise en œuvre (chose complexe quand les technologies du numérique permettent l’instantanéité de la réalisation des initiatives). Sans entrer dans une logique autoritaire de l’action étatique, il s’agit par exemple de mettre en place des systèmes de labellisation valorisant les démarches vertueuses. La structuration des nouvelles pratiques de partages doit mener à une modification des services existants, notamment dans les systèmes des transports collectifs.
Il incombe aussi aux acteurs de la construction de la ville d’anticiper les usages sur les territoires afin de proposer la solution technique la plus pertinente, en lien avec les objectifs de développement durable. Les solutions techniques n’étant pas des réponses en soi, elles doivent être une réponse à un problème spécifique, en prenant en comptes les impacts des solutions à plusieurs échelles, spatiales et temporelles. L’outil d’analyse de cycle de vie fait partie des outils utiles à cette compréhension.
Les modèles de l’économie du partage offrent de formidables potentialités (« jusqu’à 7 % du budget et 20 % des déchets des ménages qui pourraient être économisés ») mais accroissent le devoir de regard et de compréhension de la complexité des territoires et des pratiques.
RT 2012 et chauffage électrique … le débat relancé
- Création : 2 septembre 2014
- Écrit par Nicolas
Le 23 juillet dernier, le Conseil d'Etat a rejeté le recours déposé le 5 juillet 2013 par l'association "Sauvons le climat" visant l’annulation pour excès de pouvoir de l’arrêté du 30 avril 2013 portant approbation de la méthode de calcul Th-BCE 2012 précisée dans l’arrêté du 26 octobre.
Le Conseil d'Etat a en effet estimé que les arguments de l'association n'étaient pas pertinents et ne pouvaient conclure à une annulation de la méthode de calculs.
L’association "Sauvons le climat" qui défend notamment les intérêts du nucléaire et donc ceux du chauffage électrique reprochait à la méthode de calcul de la RT 2012 de ne pas valoriser suffisamment les faibles émissions de CO2 liées à la production d’électricité en France.
En effet, l’arrivée de la RT 2012 a modifiée fortement la proportion du chauffage électrique dans les projets neuf. Ainsi, entre 2008 et 2013, la part de l’électricité dans les constructions neuves est passée de 70 à 20 %. Le Conseil d’Etat a cependant rappelé à ce sujet que la méthode de calculs contenait d'ores et déjà des coefficients de modulation de la consommation maximale autorisée fonction des émissions de gaz à effet de serre des énergies utilisées par le bâtiment.
L’association souhaitait la mise en place d’un coefficient favorisant le chauffage électrique afin d’atteindre les objectifs fixés par la RT pour des bâtiments utilisant ce système de chauffage mais a été débouté.
LesEnR vont plus loin sur ce sujet en appliquant un coefficient de 3,01 kWhEP/kWhEF pour l’électricité au lieu de 2,58 kWhEP/kWhEF dans ses études. Cette différence s’explique par la prise en compte du mix énergétique réel français pour l’année 2013 publié par le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie et non la valeur donnée règlementairement.
Pendant que certains essayent de faire modifier la RT 2012 pour faciliter l’intégration du chauffage électrique pour atteindre les objectifs fixés par cette règlementation, d’autres démontrent qu’il est possible d’aller plus loin que les objectifs fixés, et ce avec du chauffage électrique.
Ainsi, à Orvault en Loire-Atlantique, Bouygues Immobilier construit le projet Osmoz. Le projet à débuté en mars dernier et devrait être livré en fin d’année 2015. Ce projet se compose de 41 logements collectifs (en 3 bâtiments R+2) et 3 maisons individuelles groupées. Le projet qui s’inscrit dans une démarche HQE respecte les objectifs fixés par la RT 2012 et vie le label Passivhaus tout en utilisant des chauffages électriques.
Le principe architectural repose sur des bâtiments mixtes béton-bois, compacts, bien orientés et dont les logements sont distribués par des coursives extérieures. « Le site est idéal avec un terrain en pente douce pour implanter les façades avec balcons au sud, vers le vallon, tandis que les circulations se font au nord, par les coursives », décrit l’architecte Hervé Potin. Les coursives et balcons reposent sur une structure bois différente de la structure principale en béton des logements afin d’éviter les ponts thermiques et généralisent les logements traversants, condition essentielle pour une ventilation naturelle efficace. Au pied des logements collectifs, les trois maisons en bande sont intégrées dans la pente de manière à augmenter leur qualité thermique et se fondent dans le paysage avec leurs toitures végétalisées.
Cette démarche intégrant l’électricité comme mode de chauffage « est la preuve que l’électricité peut retrouver sa place dans le logement », déclare Alain Le Maistre, délégué régional d’EDF.
Récompensée par le prix EDF aux dernières Pyramides d’argent, cette opération RT 2012 fait l’objet d’une convention entre le promoteur et l’énergéticien, qui étudie la possibilité de dupliquer le modèle dans huit autres régions.