Vizea île de France
Vizea Sud-Est
Vizea Grand-Ouest
Vizea Sud-Ouest

De l’ambition de départ (construire en bois local) à la réalisation, le chemin est souvent long et semé d’embuches. Il demande un fort investissement et une constance de la part du porteur du projet et de tous les acteurs qui travaillent pour lui.
Si la volonté initiale de la maitrise d’ouvrage est de construire en bois local, plusieurs questions se posent dès le départ : cela va-t-il couter plus cher, comment imposer le bois dans un marché public, comment garantir son origine locale… ? Raisonnons étapes par étapes :
1 / La pré-programmation
Il est important d’être informé et de solliciter au maximum les acteurs locaux pour connaitre les possibilités qu’offre le bois et les compétences des filières locales : le CNDB (Comité National pour le Développement du Bois), les CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement), les Associations Régionales des Communes Forestières, les fédérations interprofessionnelles Bois (FIBRA en Rhône-Alpes par exemple) et les AMO spécialisés (Assistants à Maîtrise d’Ouvrage)…
2 / La programmation
Les objectifs Développement Durable doivent apparaitre clairement dans le document de programmation du projet. Les demandes de matériaux biosourcés ou à faible impact carbone, de bois local peuvent et doivent être inscrites. Cela permet clairement à la maitrise d’ouvrage d’afficher ses ambitions et aux architectes intéressés de pouvoir identifier le système constructif bois dans la consultation.
3 / Le choix de la maîtrise d’œuvre.
Lors de l’analyse des candidatures, il est essentiel d’inclure des critères de sélection liés aux compétences bois de l’ensemble de l’équipe de maîtrise d’œuvre (y compris économiste, bureaux d’études structure, bureaux d’études fluides…) et de vérifier leurs références. Avoir une équipe spécialisée en structure bois et un architecte porteur d’ambitions environnementales dans ses projets est primordial pour maintenir les objectifs initiaux. Une fois, la maitrise d’œuvre choisie, c’est à elle de traduire et décliner les objectifs : conception, choix des entreprises, suivi de chantier …
4 / La conception.
La conception doit être adaptée au contexte local : ressources disponibles, compétences des entreprises, … En effet, certaines essences de bois ou certains systèmes constructifs privilégieront les circuits locaux. Exemple : une conception en bois massif et non en lamellé-collé dont environ 80% sont issus de bois importés.
5/ La consultation et la sélection des entreprises.
De manière générale, il faut formuler des CCTP (Cahier des Clauses Techniques Particulières) précis, intégrant les particularités techniques et le vocabulaire du bois. A retenir :
Dans les deux cas, ces démarches prennent du temps supplémentaires pour les membres du projet et notamment la maitrise d’œuvre. Il faut en amont : identifier les bois et le volume nécessaire, marquer les arbres, scier, couper, sécher, … avant le travail du charpentier. D’où l’intérêt pour la maitrise d’ouvrage d’avoir un accompagnement par les acteurs locaux du territoire et d’être bien accompagné par sa maitrise d’œuvre.

Retrouver des exemples de construction bois
Ressources: Fiche outil FIBRA (Auvergne-Rhône-Alpes)
L
e renouvellement de l’air dans un bâtiment est indispensable, d’une part pour la préservation du bâti (régulation de l’humidité) et d’autre part pour les occupants (qualité de l’air intérieur et confort thermique).
Ce renouvellement est assurée par une ventilation soit naturelle soit mécanique.
Vizea a participé à la conférence sur l'installation d'une VMC double flux en rénovation du 5 à 7 de l’écoconstruction du Rhône ce jeudi 1er juin à Lyon.
La notion de la ventilation a été abordée dans un contexte bien spécifique, celui de la rénovation, avec notamment la question du système de VMC double flux. Si la nécessité de bien ventiler des pièces de vie fait l’unanimité, le choix d’un système VMC double flux divise les spécialistes.
La VMC double flux a un intérêt incontestable du point de vue des performances énergétiques. Cependant son inconvénient principal reste le prix et son insertion dans un bâti existant.
En effet, quelles sont les performances réelles (et donc la rentabilité d’une double flux) si le bâtiment reste très perméable à l’air ? Comment par ailleurs insérer le double circuit de gaines (soufflage et extraction) en rénovation ?
La VMC double-flux n’est donc pas une solution systématique en rénovation : elle peut être judicieuse dans le cas où la perméabilité à l’air du bâti est maitrisée et où les volumes permettent l’ajout du réseau aéraulique.
Ce point spécifique peut être partiellement contourné en choisissant des systèmes de VMC décentralisées pièce par pièce.
Le choix des systèmes de ventilation doit donc s’étudier au cas par cas par rapport aux propriétés du bâti à ventiler. Une bonne conception des réseaux aérauliques (en privilégiant des gaines rigides), et surtout le choix d’entreprises qualifiées et compétentes dont l’installation est validée par un test d’étanchéité à l’air des réseaux aérauliques (beaucoup moins connu que le test bâtiment et pourtant tout aussi important).
Pour en savoir plus (réécoute de la conférence possible d’ici fin juin)
S’inscrivant dans les orientations prises par l’Etat français visant l’exemplarité énergétique et environnementale de ses constructions, le décret n° 2016-1821 du 21 décembre 2016 avait défini les critères des bâtiments BEPOS et de haute performance environnementale comme nous l'avions évoqué dans cet article.
Un arrêté applicable le 20 avril 2017
Faisant suite à ce décret, l’arrêté du 10 avril dernier précise plus particulièrement les exigences afin de disposer de seuils de performance communs. L’arrêté entrant en vigueur le 20 avril 2017, le décret sera applicable dès le 1er septembre prochain.
Les bâtiments public à énergie positive
Ainsi, les constructions neuves « sous maîtrise d'ouvrage de l'Etat, de ses établissements publics et des collectivités territoriales » devront anticiper la future réglementation environnementale 2020 en atteignant les niveaux Energie 3 ou 4 du référentiel Energie-Carbone.
Les bâtiments public à haute performance environnementale
Concernant la haute performance environnementale, le texte précise que :
Dans un contexte où pour prétendre atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, le secteur du bâtiment doit être entièrement "neutre en carbone" d'ici 2050, le texte de loi incite au passage de l'efficacité énergétique à la performance environnementale globale.
Pour aller plus loin : lire l'arrêté
C'était l'arlésienne du Grenelle II... Promis depuis des années et retranscrit dans la loi sur la transition énergétique, le décret portant obligations d’amélioration de la performance énergétique dans les bâtiments existants à usage tertiaire a été publié au Journal Officiel ce 10 mai 2017 !
Le public concerné est vaste puisqu'il comprend les collectivités territoriales, les services de l’Etat, les propriétaires ou occupants de bâtiments tertiaires privés et l'ensemble des acteurs professionnels concernés (MOE, BET, entreprises du BTP, gestionnaires, fournisseurs d'énergie...).
Chaque bâtiment ou partie de bâtiments existants à usage tertiaire de plus de 2000 m² (bureaux, hôtels, commerces, enseignement, administratifs) a l'exception des bâtiments classés ou faisant l'objet d'un bail précaire devra réaliser des travaux d’amélioration de la performance énergétique. Cette obligation s'applique aussi bien aux bâtiments accueillant une activité privée qu'un service public.
Il est également précisé que des travaux peuvent être qualifiés d’amélioration de la performance énergétique si et seulement si ils permettent de faire baisser la consommation de référence de 25% en kWh/m2/an d’énergie primaire (ou sous un seuil défini ultérieurement par un arrêté). La consommation de référence est définie comme la dernière consommation énergétique totale connue, sauf dans le cas où des travaux d’amélioration de la performance énergétique auraient été entrepris depuis le 1er janvier 2006.
Le décret définit l'obligation de faire mener, par un professionnel reconnu, une étude énergétique, portant sur tous les postes de consommations du bâtiment. Cet état initial doit s'accompagner d'un plan de travaux d’économie d’énergie et des recommandations hiérarchisées selon leur temps de retour sur investissement.
Le rapport devra en particulier proposer des scénarios permettant de diminuer, d’ici 2030, de baisser de 40% la consommation énergétique totale de référence du bâtiment. Ces scénarios pourront ne pas être mis en oeuvre si et seulement si l’étude énergétiqEtue démontre que le temps de retour sur investissement est supérieur à 10 ans pour les collectivités territoriales et l’Etat ou supérieur à 5 ans pour les autres acteurs, ou si le coût estimatif total est supérieur à 200 € HT/m2 de surface utile.
Les propriétaires occupants ou, dans le cas des locaux pris à bail, les bailleurs et les preneurs devront transmettre
Les collectivités devront soumettre annuellement à leurs organes délibérants le plan d’actions et l’avancement de sa mise en oeuvre.
Le propriétaire d’un ensemble de bâtiments ou de parties de bâtiments visés à l’article R. 131-40 peut remplir globalement ses obligations sur l’ensemble de son patrimoine. Il peut donc choisir dans son patrimoine des bâtiments qu'il rénove et ne rien faire sur certains si il répond globalement à l'ambition de baisse évoquée.
Dans le cas d’un changement de propriétaire ou de preneur, l’ancien propriétaire ou l’ancien preneur fournit au propriétaire, au plus tard lors de la cession du bâtiment ou à l’échéance du bail les documents et informations évoqués (rapports, plan d'actions, consommations des années précédentes et après 2020 le bilan complet des travaux menés).
Ces documents sont rassemblés dans un dossier annexé au contrat de vente ou de bail. Si le changement de propriétaire ou de locataire occasionne une modification de l’usage du bâtiment ou l’installation d’équipements énergétiques nouveaux, l’étude doit être refaite.
Le décret est disponible en version intégrale ici.
L’urbanisation croissante à l’échelle mondiale, impliquant une imperméabilisation quasi systématique des sols et une disparition d’espaces ruraux, a engendré une disparition de la Nature, et a eu un impact fortement négatif sur la biodiversité. Aujourd’hui, la tendance change : on cherche à réintroduire la Nature au cœur des villes.
De plus en plus de projets d’aménagement intègrent un volet « Nature en Ville », visant à protéger les espaces verts et la biodiversité existants, tout en faisant prospérer et en développant une nouvelle offre. Mais pourquoi ce soudain engouement ? Est-ce-là la marque d’une prise de conscience généralisée, ou d’un simple effet de mode ?
Qu’est-ce-que la Nature en Ville ?
Ville et Nature s’opposent à priori, mais en réalité, le végétal est partout : des parcs publics aux jardins privés, en passant par les pieds d’arbres et les toitures et jusqu’aux interstices entre les pavés.
La Nature ce n’est pas que du vert : c’est aussi l’eau, les sols, et la faune qui les accompagne et que l’on peut trouver dans toute ville.
Nature spontanéeNature spontanée High line à New York
Pourquoi réintroduire la Nature en Ville ?
Cette volonté de réintroduire une Nature que nous avons détruite ne provient pas, ou peu, d’un sentiment soudain de culpabilité ; mais plutôt de la prise de conscience des bénéfices que celle-ci peut avoir sur l’être humain : elle nous offre de nombreux services écosystémiques.
L’association Plante et Cité, a mené de 2012 à 2013 une étude s’appuyant sur plus de 300 références et articles scientifiques, visant à décrire et étudier les bienfaits du végétal en ville. Elle a ainsi identifié des bienfaits pouvant se répartir selon les trois piliers du développement durable (l’Homme, la Nature et l’économie)
La Nature en Ville, en ré-établissant le lien à la terre, en développement le lien social, en nous recentrant sur notre environnement nous permet de nous réapproprier des villes que nous avions délaissées.
Notons également qu’avec des bienfaits comme la régulation thermique, la qualité de l’air, la gestion de l’eau, la Nature en Ville apparaît comme une réelle solution d’adaptation face au changement climatique. En effet, elle permet par exemple de lutter contre l’effet d’îlot de chaleur urbain, de fixer du carbone et donc de limiter la quantité de CO2 atmosphérique, participant ainsi à la création de villes durables, et résilientes.
La ville offre, de par la diversité de milieux qu’elle crée (variations de luminosité, de matériaux, d’humidité…) de nombreux habitats possibles pour les espèces végétales comme animales. Mais encore faut-il la laisser s’y développer ! L’heure n’est plus à la preuve et à la démonstration des bénéfices de la Nature sur l’écosystème urbain, mais plutôt au changement des regards face à une Nature spontanée, qui a été traditionnellement contrôlée et contrainte.
L’enjeu pour les aménageurs d’aujourd’hui, dans l’objectif de la construction de la ville durable, est à la fois de proposer des projets dans lesquels la place laissée à la Nature est centrale, et de se questionner sur les démarches à mettre en œuvre pour faire accepter celle-ci et encourager l’appropriation par les habitants.
Alors que les consommations collaboratives sont en plein essor et souvent prises pour exemple pour les gains environnementaux qu’elles procurent, l’ADEME vient de publier une étude sur le sujet et pointe les limites aux gains environnementaux générés par des pratiques d'échanges de services ou de biens entre particuliers.
Quelques résultats
L’étude portée par l’ADEME a été réalisée sur plus d’un an entre décembre 2014 et janvier 2016. Les résultats sont mitigés par rapport à l’idée véhiculée sur les pratiques collaboratives : le gain environnemental dépend fortement de la pratique conventionnelle à laquelle la pratique collaborative se substitue. Cependant, plusieurs intérêts sociaux et économiques accompagnent toujours ces démarches.
Voici trois exemples les plus marquants :
Méthodologie de l’étude
L’étude a suivi deux objectifs :
Elle s’est déroulée en trois volets successifs :
(13 initiatives sur les 21 du volet 1 ont été sélectionnées et approfondies à l’aide d’indicateurs environnementaux). Les évaluations environnementales ont été basées sur la méthode de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV).
Les 13 pratiques sélectionnées sont les suivantes :
Retrouvez l’ensemble des résultats de l’étude dans :
Ainsi que tous les autres documents mis à disposition par l’ADEME directement sur leur site Internet.
Basée sur le référentiel Aménagement construction durable de la région Île-de-France et la démarche Bâtiments durables méditerranéens (BDM), la démarche bâtiments durables franciliens est avant tout une réponse à un besoin qui a été constaté par les différents acteurs de la construction en Ile-de-France. En effet, le bâtiment est le premier secteur consommateur en énergie et il parait logique d’améliorer le procédé de construction pour impulser une dynamique vertueuse aux projets en Ile de France.
L’objet de cette initiative est d’accompagner les porteurs de projets dans les domaines techniques et sociaux pour favoriser la qualité de la construction des bâtiments, qui passe par une collaboration entre de nombreux partenaires. Les bénéfices de cette démarche sont multiples et profitent à tous les acteurs.
Comme la plupart des démarches et certifications, la démarche bâtiments durables franciliens s'articule autour de 7 grandes thématiques :
De manière similaire à la démarche BDM, le maitre d’ouvrage choisissant de s’inscrire dans la démarche contacte Ekopolis et choisit un accompagnateur BDF qui sera intégré à l’équipe du projet. Ces accompagnateurs auront au préalable été formés vis-à-vis de la démarche ce qui permettra de réaliser un accompagnement spécialisé à chaque projet et seront présent dans toutes les phases ainsi que dans l’évaluation des projets par la commission.
Le projet suit alors le calendrier suivant, toujours accompagné :
Ces évaluations donnent lieu à l’attribution de points et de médailles pour les différentes phases. La démarche permet aussi de créer une plateforme d’échange et des retours d’expérience entre les projets déjà réalisés et les nouveaux projets.
Enfin, la démarche se détache des différentes certifications du fait qu’elle prend en compte des paramètres intrinsèques à la région dans laquelle elle est développée. Cette démarche collaborative est une ouverture à l’amélioration des constructions de logements collectifs, de bâtiments tertiaires ou d'enseignement en Ile de France !
Pour aller plus loin, retrouver toutes les informations sur les liens suivants :
Lancé en 2015 par Vizea, le TERritoire à REssources Positives (TERREP) est un territoire qui vise une autonomie de ressources et déchets pour autoriser le développement humain sans consommer la planète. Cet article, premier d’une série sur les conséquences de la démarche TERREP sur les différentes ressources, aborde l’eau : sa rareté, son impérieuse nécessité et la manière dont chaque maillon de la Ville Durable doit l’économiser, la valoriser et la récupérer.
La France reçoit chaque année 440 milliards de m3 d’eau sous forme de pluie, de neige, ... Premier constat donc : l’eau est plutôt abondante en France mais l’intermittence des précipitations fait s’alterner les périodes de surproductions (et son lot d’inondations) et les périodes de sous-production (sécheresses).
Sur les 33,4 milliards de m3 d'eau prélevés en France métropolitaine en 2009, 5,5 milliards de m3 (soit 17% du total prélevé) ont été consacrés à la distribution d'eau potable soit une consommation moyenne par Français de 150 litres par jour.
Il est intéressant de regarder comment chacun d’entre nous consomme cette eau rendue potable pour que nous puissions la boire:

Répartition de l’utilisation domestique de l’eau potable
En France, un quart de l’eau mise en distribution n’arrive pas à l’usager du fait des fuites importantes tout au long des 850 000 km de canalisations du réseau français.
La Ville Durable peut-elle se permettre de gaspiller ainsi près d’un litre sur quatre ? Le TERREP fait-il sens si malgré ses propres efforts d’autonomie, l’eau est ainsi gaspillée avant même d’être disponible sur son territoire ? A l’évidence non !
C’est pourquoi le Grenelle de l’environnement a fixé l’obligation pour les services de distribution de l’eau de suivre et limiter ces pertes. L’ONERA a formalisé un guide pour l’élaboration de plans d’actions de réduction de ces fuites pour améliorer la connaissance du réseau et des pertes, mettre en place une politique de recherche active des fuites et de réparation, rénover les réseaux … Reste maintenant aux opérateurs et aux collectivités à s’emparer de ce guide. Sa prise en compte est, à l’évidence, un pré-requis du TERREP.
Lorsqu’il en existe, les réseaux d’eau non potable doivent être utilisés, sinon dans les bâtiments, du moins dans l’espace public ou dans les parties communes. C’est le cas par exemple à Paris qui a su conserver au 18ième siècle son réseau de fontaines publiques pour en faire le plus grand réseau d’eau non potable de France.. La ville s’en sert actuellement essentiellement pour le nettoyage des rues mais parfois pour climatiser certains bâtiments (hôtel de ville par exemple).
Malheureusement, l’exemple parisien n’est pas courant (sauf dans le sud de la France où le cas est fréquent) et il ne serait économiquement pas rentable de le reproduire puisque l’essentiel du coût d’approvisionnement en eau potable est lié au réseau. Les gains engendrés sur la non potabilisation d’une partie de l’eau ne permettrait pas de doubler le réseau français. La démarche mérite cependant d’être reproduite, à plus petite échelle (ZAC ou parcelle), pour combiner récupération de l’eau de pluie et l’utilisation raisonnée de l’eau potable.
Si les principes édictés pour les réseaux (suivre, limiter, anticiper les fuites) s’étendent sans souci à l’échelle de l’aménagement urbain ou de la parcelle, la principale fonction consommatrice d’eau à cette échelle reste les éléments paysagers.
Alors qu’un jardin de pleine terre bien conçu (ou avec un volume de terre adapté aux plantes choisies), au-delà des premières années, finit par être plus ou moins autonome sous réserve que l’usager accepte le jaunissement ponctuel, il subsiste des aménagements paysagers particulièrement sensible du point de vue de la ressource eau :
Trop souvent, la « Nature en ville » se fait alors au moyen d’une instrumentation tantôt technique, tantôt énergivore qui apparait hors contexte dans le cadre de la ville durable : la nature en ville doit être accompagnée et entretenue mais ne doit pas se faire au détriment de ressources naturelles comme l’eau ou l’énergie.
Le TERREP doit penser l’opération et l’image qu’elle reflète dans la durée. Il ne s’agit pas que de produire une esquisse ou de construire un projet dont 10 ans plus tard (et parfois moins) la végétation serait en piteux état. Ce sont ainsi 3 objectifs complémentaires qui doivent s’inscrire dans l’ADN végétal du TERREP
U
ne des propositions que nous avions retenues pour le site Paris Rive Gauche avec nos partenaires M / FR et l’agence FORR sur Réinventer Paris était de limiter les végétaux en façade en fonction de leur consommation, des orientations et du volume que nous pouvions retenir en toiture. L’objectif était, pour ces arbres en jardinière, de se débrouiller avec la pluie et l’arrosage gravitaire que nous pouvions apporter à partir des réservoirs en toiture via des « pailles » judicieusement intégrées à l’architecture retenue.
« A l’instar de la nature, notre trame végétale doit s’abreuver d’eau pluviale et ne pas dépendre d’eau potable. Pour cela, l’eau de pluie des étages supérieurs est collectée (unitairement ou collectivement) pour fournir à chaque plante l’eau dont elle a besoin lors des périodes sèches.
Une analyse précise des besoins de chaque végétal a permis, à partir des données météorologiques standards et critiques (anticipation des conséquences du changement climatique) de dimensionner au plus juste chaque cuve de récupération pour stocker, en période humide, suffisamment d’eau et alimenter progressivement chaque plante en fonction de ses besoins tout au long des périodes de sécheresse.En amont, le schéma hydraulique des toitures a été étudié pour que chaque cuve reçoive la quantité nécessaire d’eau permettant de garantir qu’elle ne tombe jamais à sec .Reproduisant localement les barrages de la nature, notre projet dissimule ainsi dans les toitures les bassins qui alimenteront notre façade végétale. » - Extrait note de présentation du projet
Su
r ce projet, la réelle complexité était, une fois le principe posé, d’identifier les besoins de chaque plante et de dimensionner au plus juste chaque cuve de récupération pour stocker, en période humide, suffisamment d’eau et alimenter progressivement chaque plante en fonction de ses besoins tout au long des périodes de sécheresse. Ces modélisations permettaient avec une cuve de 80 m3 d’assurer l’autonomie en eau de l’ensemble des végétaux. Corolaire intéressant, l’installation limitait le rejet au réseau d’eau pluviale à, au pire 14 litres sur une journée et en tout à peine 45 litres sur l’année. Hormis réglementairement(1), les bassins de rétention devenaient quasiment inutiles sur le projet.
Pour éviter les systèmes techniques fragiles et/ou énergivores, le concept hydraulique devait être uniquement gravitaire. L’idée était que chaque jardinière possède un mini réservoir situé sous la terre restituant par capillarité l’eau aux plantes. Un diffuseur, initialement mis au point pour les climats semi désertique nécessitant de collecter et de stocker de l’eau en abondance lors d’orage intenses et brefs, avait été détourné pour s’adapter aux contraintes du climat parisien actuel et futur. L’eau circulait par les « pailles » du projet, passant des bassins de toitures (barrage) jusqu’au mini–réservoir. Lorsque le réservoir était plein, la pression et un flotteur arrêtaient le débit jusqu’à ce que les plantes consomment l’eau.
A l’échelle du bâtiment, la réduction de la consommation d’eau présente un double avantage : d’une part une baisse de la facture d’eau elle-même, mais aussi une baisse non négligeable de la consommation d’énergie pour la production d’eau chaude. Pour ces raisons, mais aussi pour épargner la ressource eau, le TERREP doit imposer des produits qui limitent les besoins en eau pour une même activité :
Vizea mène depuis plusieurs années un programme de recherche sur l’impact des systèmes hydro économes sur la préservation de la ressource eau. Ces travaux ont permis de quantifier les écarts entre un projet « classique » et les projets compatibles du TERREP.
A
insi, sans demander aux usagers des efforts particuliers (hormis renoncer à laver leurs voitures mais le TERREP s’inscrivant dans la ville des courtes distances…), il est possible de diviser quasiment par deux sa consommation journalière !
Il est encore possible d’aller plus loin en récupérant et en réutilisant les eaux pluviales :
Note : Le temps de retour sur investissement d’une récupération de l’eau de pluie pour les toilettes est de l’ordre de 7 ans (en intégrant le stockage, le double réseau d’eau …).Le surcout et la complexité supposée des réglementations est souvent pour le promoteur le moyen d’éviter de changer ses méthodes.
La récupération de l’eau a déjà été évoquée mais il est possible d’aller plus loin encore car la même eau peut servir plusieurs fois à des usages différents, voire au même usage. Certaines industries recyclent déjà leurs eaux qui circulent en circuit fermé.
Le recyclage des eaux domestiques est aussi possible : les Japonais, par exemple, ont développé, dans les régions où l'eau, est rare une technique de recyclage où l'eau liée aux salles de bains est récoltée dans des citernes, traitée grossièrement et renvoyée dans l'immeuble pour alimenter les chasses d’eau. Il est vrai que ce pays est très en avance sur le sujet : du pommeau de douche, qui mélange de l’air à l’eau pour en utiliser moins jusqu’à l’eau du bain réutilisée pour la lessive en passant par le moins sophistiqué mais très célèbre lavabo-chasse d’eau totalement démocratisé au japon (l’eau usée pour se laver les mains va dans le réservoir de la chasse d’eau directement) sont un aperçu des techniques utilisées pour limiter la consommation et valoriser ce que nous préférons généralement remettre au réseau sans y réfléchir. Le TERREP doit s’inspirer de ces exemples dans toutes ses composantes.
Ces éléments permettent en complément de limiter les rejets au réseau dont le surdimensionnement, du fait de notre incapacité à réutiliser l'eau de pluie, conduit à des surcoûts économiques donc sociaux portés par chaque habitant. Ajoutons en complément, que l'usage de l'eau de pluie (hors arrosage) doit être quantifié et déclaré à la collectivité en charge du traitement des eaux pour qu'elle facture ce traitement. Certaines collectivités, pour encourager cette pratique vertueuse, décident de volontairement ne pas taxer ces rejets d'eaux.
En matière d’efficacité énergétique, il est logique de réduire d’abord les besoins en utilisant mieux l’énergie pour ensuite produire l’énergie requise le mieux possible. Le chauffage de l’eau à des fins sanitaires (ECS) est souvent la seconde dépense énergétique en importance et, même avec les efforts récents sur l’enveloppe limitant les besoins en chauffage, parfois la première !
Or, après avoir été chauffée à 55°C puis utilisée, cette eau chaude est ensuite rejetée au réseau à une température moyenne de 30°C. Une grande quantité d’énergie se retrouve ainsi à l’égout.
LE TERREP ne peut se contenter de « voir passer les calories » sans chercher à les récupérer. De nombreux systèmes existent, la plupart avec d’excellents temps de retour sur investissement, permettant


Cet article ne vise pas l’exhaustivité mais montre que le TERREP peut et doit penser l’eau comme une ressource finie : La sobriété permet de limiter drastiquement nos besoins en eau, l’efficacité permet de n’utiliser l’eau potable que pour les besoins qui le nécessitent (limitant les coûts et l’usage de produits chimique ou de techniques énergivores), la récupération de l’eau de pluie devrait être obligatoire tant ses vertus sont nombreuses … Même une fois utilisée, cette eau consommée peut et doit nous servir en cycle court pour la réutiliser soit pour des besoins moins nobles, soit pour en tirer le maximum de calories avant de la rejeter.
En complément, comment parler d’eau sans évoquer, même brièvement, la gestion des eaux pluviales ? Le TERREP doit être responsable par rapport aux risques d’inondations. La récupération de l’eau de pluie ou la rétention temporaire limite la saturation des réseaux lors d’orages alors que l’infiltration in situ permet d’envisager le zéro rejet d’eau pluviale. C’est là un autre sujet qui fera bientôt l’objet d’un prochain article.
Atelier Ville Durable (AVD) est un collectif de spécialistes de différents domaines ayant appris à travailler ensemble autour des questions de la ville durable, intelligente et citoyenne.
Les membres du groupement sont : Acoustique et Conseil, ATM, Dm Compost, Vizea, Le Sens Urbain, OGE , Trame, Topager.
La synergie d’AVD consiste à trouver un langage commun d’interprétation des analyses des divers spécialistes pour en extraire une synthèse globale et non plus spécialité par spécialité. C’est bien cette synthèse de nos expertises qui est la valeur ajoutée d’AVD.
Les analyses des différentes spécialités peuvent s’exprimer de manière cartographique, chacun utilisant ses propres critères, son langage et pouvant interpréter ses propres cartes. Cette synthèse élaborée par un travail collectif n’empêche pas par ailleurs chaque spécialiste d’élaborer son étude et ses conclusions de manière indépendante comme il en a l’habitude.
Le nouveau site d’Atelier Ville Durable est en ligne : ici
L’urbanisation des espaces agricoles a repoussé les fermes loin des centres-villes, la densification des espaces urbanisés engendre aujourd’hui de nombreuses problématiques : pourquoi ne pas faire respirer nos territoires et implanter une ferme en permaculture au sein de nos projets d’aménagement ?
La permaculture est une approche pragmatique, inspirée par l'écologie scientifique, imaginée dans les années 1970. Elle est conçue pour permettre aux individus et aux communautés qu'ils constituent de repenser la relation des sociétés à leurs environnements, mise en danger par une conception du développement fondée sur l'exploitation minière des ressources naturelles (énergies fossiles, minéraux, eau, biodiversité, etc.).
De façon très simplifiée, l'objectif de la permaculture est de créer des écosystèmes naturels, s'appuyant sur les interactions de leurs différentes composantes pour en optimiser l'autonomie et garantir la qualité de vie des humains qui en sont parties prenantes. Le design, l'aménagement et le pilotage de cet "écosystème permaculturel" sont le fruit d'une vision globale du site, de son fonctionnement et de sa dynamique, en accord avec les aspirations sociales, écologiques et économiques de ceux qui y participent.
FIGURE 2 : FERME DU BEC HELLOUIN
La permaculture est donc une démarche agricole ancrée dans un lieu, un contexte et avec des acteurs qui lui sont propre. Il n’existe pas d’expérience de permaculture en tout point reproductible.
Le cas le plus souvent cité dans les exploitations en permaculture est celui de la ferme du bec Hellouin. Cette ferme, qui sert par ailleurs d’école de permaculture, a été suivie pendant plus de 3 ans par des chercheurs de l’INRA-AgroParisTech afin d’en comprendre, d’en optimiser et de documenter l’équilibre économique de la structure.
Située en Normandie, la ferme du bec Hellouin a été créée en tant qu’exploitation permaculturelle en 2007 par un couple en reconversion professionnelle. Le site choisi ne possédait pas d’atouts particuliers pour l’agriculture : la qualité du sol était plutôt mauvaise et la situation géographique n’est pas non plus particulièrement favorable.
FIGURE 3 : PLAN D’ORGANISATION DE LA FERME DU BEC HELLOUIN
L’étude de l’INRA portait uniquement sur une partie des surfaces exploitées. Au total, la ferme exploite 4000 à 7000 m² de terre pour des cultures maraichères, et l’étude s’est focalisée sur 1000 m² (les parcelles les plus reproductibles sur d’autres exploitations). Les conclusions présentées sont donc un premier pas pour définir un cadre, mais il faut garder à l’esprit que chaque projet de permaculture est différent.
Les principaux enseignements sont les suivants :
La permaculture reste encore une démarche agricole à contre-courant du schéma classique de l’agriculture intensive, orientée sur la monoculture et le recours aux engrais, pesticides et autres produits chimiques.
La démarche d’une ferme en permaculture est singulière. Elle demande de concevoir autrement le rapport entre l’agriculteur et son exploitation : la surface exploitée est nettement réduite, mais la diversité des cultures y est très importante (en moyenne 76 types de produits cultivés chaque année à la ferme du bec Hellouin), tout comme l’intensité des plantations afin d’optimiser au plus justes les parcelles exploitées.
La saisonnalité de la production, donc de la charge de travail et des revenus est importante, et nécessite une gestion anticipée de l’exploitation.
Plusieurs facteurs entrent en considération pour optimiser la réussite d’une ferme en permaculture :
Une microferme permaculturelle d’un hectare peut donc fournir des légumes, mais aussi bien d’autres produits agricoles, et donner du travail à une personne tout en constituant un véritable agroécosystème diversifié, produisant lui-même la biomasse nécessaire au maintien de la fertilité de la parcelle maraîchère. Le milieu devient autofertile et donc plus résilient. Et plus le temps passe, plus il gagne en autonomie.
Une ferme en permaculture permet de répondre à plusieurs enjeux au centre de nos projets d’aménagement :
Bref, la liste est longue.
Vente en directe à la ferme
Une autre approche de l’agriculture
Une portée pédagogique pour les enfants …
… et pour les adultes
Parcelles densément cultivées
Une grande variété de plantes
Des dispositifs spécifiques à chaque site
Une place pour les rencontres
Une faune variée retrouve sa place
La permaculture n’attend plus que vous et un petit bout de terrain !
Aller plus loin :
http://asso.permaculture.fr/
http://permaculturefrance.org/
http://www.fermedubec.com/ferme.aspx
http://www.fermedubec.com/inra/Rapport-%C3%A9tude-2011-2015-Bec-Hellouin_30112015-2.pdf
Le code de l’énergie vient d’évoluer ce samedi 18 Février 2017 avec la parution au Journal Officiel du Décret n° 2017-196 du 16 février 2017 relatif aux aides à l'achat ou à la location des véhicules peu polluants intégrant une nouvelle aide pour l’acquisition d’un vélo à assitance électrique.
Cette nouvelle aide apportée par l’état pour l’acquisition d’un vélo à assistance électrique (VAE) [1] neuf et qui n’utilise pas une batterie au plomb correspond à 20% du montant d’achat toutes taxes comprises dans la limite de 200 euros.
Cette aide est assez intéressante puisqu’un VAE coûte entre 500 € en bas de gamme et 2500 € pour un produit de bonne qualité. Elle peut donc facilement compléter un investissement mais sera-t-elle suffisamment élevée pour motiver le passage à l’acte ? A Paris l’aide proposée par la collectivité est de 33% avec un maximum de 400 euros et s’applique aussi aux triporteurs et vélo cargo. A Lyon, c’est 25% du montant avec un maximum de 200 euros.
La nouvelle aide de l’état reste donc à un niveau faible au regard des financements octroyés actuellement par les collectivités.

Cette aide concerne les personnes physiques, services de l’état mais aussi les personnes morales ouvrant ainsi la porte au financement de flottes de vélo électriques dans les entreprises. Elle ne peut être attribuée qu’une fois par personne physique. Elle n’est hélas pas cumulable avec une aide financière d’une collectivité comme Paris ou Lyon.
L’aide financière pour les vélos à assistance électrique est-elle justifiée et cohérente de l’évolution nécessaire de nos modes de déplacement ?
On pourrait être tenté de remarquer que le vélo classique et les bonnes chaussures de marche ne sont pas subventionnés. D’un point de vue environnemental, le VAE apporte néanmoins plusieurs intérêts car il permet :
La proposition de la ville de Paris d’élargir leurs financements aux triporteurs et vélo cargo est une proposition complémentaire favorable aux mobilités douces qui aurait pu être mise en place dans cette nouvelle aide. Avec l’avènement de l’indemnité kilométrique vélo en 2016, cette nouvelle aide vient néanmoins renforcer les opportunités de déplacements cyclables du trajet-travail.
La publication du décrêt vient d’être salué ce soir par sept associations nationales dans un communiqué commun : La Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), Réseau Action Climat, France Nature Environnement, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, FNAUT, WWF et l’Association Respire.
Attention cette nouvelle aide n’est pour le moment applicable que si vous achetez votre vélo à assistance électrique avant le 31 janvier 2018. Alors n’hésitez plus en 2017, reléguez votre voiture et passez au vélo à assistance électrique (à défaut d’une aide au vélo standard). Si vous êtes une entreprise profitez de l’ouverture aux personnes morales pour combler vos salariés.
[1] Vélo à assistance électrique ou plus exactement cycle à pédalage assisté : cycle équipé d'un moteur auxiliaire électrique d'une puissance nominale continue maximale de 0,25 kilowatt, dont l'alimentation est réduite progressivement et finalement interrompue lorsque le véhicule atteint une vitesse de 25 km/ h, ou plus tôt si le cycliste arrête de pédaler.

Depuis 2012, la démarche ÉcoQuartier valorise les projets qui favorisent l’émergence de nouvelles façons de concevoir, de gérer et de vivre au cœur de nos territoires. Renouvelée en 2016 par le ministère du Logement et de l’Habitat durable, la démarche Ecoquartier a ouvert les candidatures pour l’année 2017.
Concernant le recensement des opérations, il s’agit d’informer la DREAL de l’opération. Une présentation succincte du projet doit être transmise à cet effet, avant le 24 mars 2017 auprès de votre correspondant « Ville Durable » en DDT(M).
Retrouver ici l’annuaire des correspondants « Ville Durable »
Il est prévu que le dossier de labellisation soit mis en ligne fin février 2017. La plateforme sera quant-à-elle ouverte aux candidatures fin mars.

Pour plus d’informations :
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