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Alors que les consommations collaboratives sont en plein essor et souvent prises pour exemple pour les gains environnementaux qu’elles procurent, l’ADEME vient de publier une étude sur le sujet et pointe les limites aux gains environnementaux générés par des pratiques d'échanges de services ou de biens entre particuliers.

Quelques résultats

L’étude portée par l’ADEME a été réalisée sur plus d’un an entre décembre 2014 et janvier 2016. Les résultats sont mitigés par rapport à l’idée véhiculée sur les pratiques collaboratives : le gain environnemental dépend fortement de la pratique conventionnelle à laquelle la pratique collaborative se substitue. Cependant, plusieurs intérêts sociaux et économiques accompagnent toujours ces démarches.

Voici trois exemples les plus marquants :

  • Covoiturage longue distance : même mutualisé, un véhicule thermique est un mode de transport fortement polluant et la réalité de la substitution des pratiques diminue les gains environnementaux : selon l’Agence « 12% des personnes n’auraient pas voyagé en l’absence d’une offre de covoiturage et 63% des covoitureurs auraient pris le train ». Ainsi la réduction d’impact n’est que de 12% quand on prend en compte cette réalité de substitution.
  • Location et prêt d’objets : ces pratiques permettent d’augmenter la durée d’usage d’un bien les réductions d’impact sont d’autant plus importantes que le bien est partagé. Néanmoins la logistique comme le transport du bien peut générer des impacts négatifs évalués jusqu’a +60% par rapport à la pratique conventionnelle.
  • Logement partagé : la diminution des prix de la location peut augmenter le temps de séjour ou encourager les destinations plus éloignées (et donc l’usage de l’avion). Les éventuels bénéfices liés à la location courte durée chez un particulier peuvent en être annulés, c’est l’effet rebond.

Méthodologie de l’étude

L’étude a suivi deux objectifs :

  • Répondre à un besoin de connaissances sur les aspects économiques, sociaux et environnementaux associés aux pratiques collaboratives
  • Identifier les potentiels de développement de la consommation collaborative ainsi que leurs conditions de réalisation

Elle s’est déroulée en trois volets successifs :

  • Volet 1 : État des lieux de la consommation collaborative en France en 2015. 21 initiatives collaboratives ont été étudiées.
  • Volet 2 : Élaboration de deux scénarios prospectifs à horizon 2030, en appui sur un travail participatif avec des experts de la consommation collaborative, puis des entretiens avec des usagers de la consommation collaborative (pour challenger les hypothèses posées).
  • Volet 3 : Évaluation économique, sociale et environnementale de 13 initiatives à l’échelle unitaire et macroscopique des scénarios prospectifs à horizon 2030.

(13 initiatives sur les 21 du volet 1 ont été sélectionnées et approfondies à l’aide d’indicateurs environnementaux). Les évaluations environnementales ont été basées sur la méthode de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV).

Les 13 pratiques sélectionnées sont les suivantes :

  • Mobilité : covoiturage courte distance, covoiturage longue distance et location de voitures entre particuliers,
  • Echange de biens : location entre particuliers de matériel de bricolage et de jardinage, réemploi de  vêtements,  de mobilier, d’équipement électroménager et d’équipement audiovisuel de loisirs,
  • Logement : mise à disposition de logement sur courte période en France et à l’étranger, colocation de  proximité
  • Biens alimentaires : circuits courts dont communautés d’acheteurs locaux

Retrouvez l’ensemble des résultats de l’étude dans :

Ainsi que tous les autres documents mis à disposition par l’ADEME directement sur leur site Internet.

Basée sur le référentiel Aménagement construction durable de la région Île-de-France et la démarche Bâtiments durables méditerranéens (BDM), la démarche bâtiments durables franciliens est avant tout une réponse à un besoin qui a été constaté par les différents acteurs de la construction en Ile-de-France. En effet, le bâtiment est le premier secteur consommateur en énergie et il parait logique d’améliorer le procédé de construction pour impulser une dynamique vertueuse aux projets en Ile de France.

L’objet de cette initiative est d’accompagner les porteurs de projets dans les domaines techniques et sociaux pour favoriser la qualité de la construction des bâtiments, qui passe par une collaboration entre de nombreux partenaires. Les bénéfices de cette démarche sont multiples et profitent à tous les acteurs.

Comme la plupart des démarches et certifications, la démarche bâtiments durables franciliens s'articule autour de 7 grandes thématiques :

  • la gestion du projet,
  • le territoire et le site,
  • l’aspect solidaire,
  • l’aspect énergétique,
  • l’eau,
  • les ressources
  • la santé et le confort des utilisateurs.

De manière similaire à la démarche BDM, le maitre d’ouvrage choisissant de s’inscrire dans la démarche contacte Ekopolis et choisit un accompagnateur BDF qui sera intégré à l’équipe du projet. Ces accompagnateurs auront au préalable été formés vis-à-vis de la démarche ce qui permettra de réaliser un accompagnement spécialisé à chaque projet et seront présent dans toutes les phases ainsi que dans l’évaluation des projets par la commission.

Le projet suit alors le calendrier suivant, toujours accompagné :

  • Choix du niveau d’ambition visé pour la construction avec l’aide de l’accompagnateur BDF,
  • Analyse du niveau retenu par Ekopolis aidé de l’accompagnateur BDF,
  • Examen du projet en commission au fur et à mesure de son avancement (phase conception, phase chantier et phase exploitation) en se référant aussi à l’accompagnateur

Ces évaluations donnent lieu à l’attribution de points et de médailles pour les différentes phases. La démarche permet aussi de créer une plateforme d’échange et des retours d’expérience entre les projets déjà réalisés et les nouveaux projets.

Enfin, la démarche se détache des différentes certifications du fait qu’elle prend en compte des paramètres intrinsèques à la région dans laquelle elle est développée.  Cette démarche collaborative est une ouverture à l’amélioration des constructions de logements collectifs, de bâtiments tertiaires ou d'enseignement en Ile de France !

Pour aller plus loin, retrouver toutes les informations sur les liens suivants :

Lancé en 2015 par Vizea, le TERritoire à REssources Positives (TERREP) est un territoire qui vise une autonomie de ressources et déchets pour autoriser le développement humain sans consommer la planète. Cet article, premier d’une série sur les conséquences de la démarche TERREP sur les différentes ressources, aborde l’eau : sa rareté, son impérieuse nécessité et la manière dont chaque maillon de la Ville Durable doit l’économiser, la valoriser et la récupérer.

Quelques constats sur l’eau

La France reçoit chaque année 440 milliards de m3 d’eau sous forme de pluie, de neige, ... Premier constat donc : l’eau est plutôt abondante en France mais l’intermittence des précipitations fait s’alterner les périodes de surproductions (et son lot d’inondations) et les périodes de sous-production (sécheresses).
Sur les 33,4 milliards de m3 d'eau prélevés en France métropolitaine en 2009, 5,5 milliards de m3 (soit 17% du total prélevé) ont été consacrés à la distribution d'eau potable soit une consommation moyenne par Français de 150 litres par jour.

Il est intéressant de regarder comment chacun d’entre nous consomme cette eau rendue potable pour que nous puissions la boire:

  • 1 % est effectivement consacrée à cet usage et même 7 % en intégrant la préparation des aliments (cuisson, lavage…)
  • Le reste (93%) est utilisé pour l’hygiène corporelle, la chasse d’eau des WC, et diverses tâches ménagères.

Répartition de l’utilisation domestique de l’eau potable

La sobriété et l’efficacité aux différentes échelles

A l’échelle des réseaux

En France, un quart de l’eau mise en distribution n’arrive pas à l’usager du fait des fuites importantes tout au long des 850 000 km de canalisations du réseau français.
La Ville Durable peut-elle se permettre de gaspiller ainsi près d’un litre sur quatre ? Le TERREP fait-il sens si malgré ses propres efforts d’autonomie, l’eau est ainsi gaspillée avant même d’être disponible sur son territoire ? A l’évidence non !

C’est pourquoi le Grenelle de l’environnement a fixé l’obligation pour les services de distribution de l’eau de suivre et limiter ces pertes. L’ONERA a formalisé un guide pour l’élaboration de plans d’actions de réduction de ces fuites pour améliorer la connaissance du réseau et des pertes, mettre en place une politique de recherche active des fuites et de réparation, rénover les réseaux … Reste maintenant aux opérateurs et aux collectivités à s’emparer de ce guide. Sa prise en compte est, à l’évidence, un pré-requis du TERREP.

Lorsqu’il en existe, les réseaux d’eau non potable doivent être utilisés, sinon dans les bâtiments, du moins dans l’espace public ou dans les parties communes. C’est le cas par exemple à Paris qui a su conserver au 18ième siècle son réseau de fontaines publiques pour en faire le plus grand réseau d’eau non potable de France.. La ville s’en sert actuellement essentiellement pour le nettoyage des rues mais parfois pour climatiser certains bâtiments (hôtel de ville par exemple).

Malheureusement, l’exemple parisien n’est pas courant (sauf dans le sud de la France où le cas est fréquent) et il ne serait économiquement pas rentable de le reproduire puisque l’essentiel du coût d’approvisionnement en eau potable est lié au réseau. Les gains engendrés sur la non potabilisation d’une partie de l’eau ne permettrait pas de doubler le réseau français. La démarche mérite cependant d’être reproduite, à plus petite échelle (ZAC ou parcelle), pour combiner récupération de l’eau de pluie et l’utilisation raisonnée de l’eau potable.

A l’échelle des aménagements extérieurs

Si les principes édictés pour les réseaux (suivre, limiter, anticiper les fuites) s’étendent sans souci à l’échelle de l’aménagement urbain ou de la parcelle, la principale fonction consommatrice d’eau à cette échelle reste les éléments paysagers.

Alors qu’un jardin de pleine terre bien conçu (ou avec un volume de terre adapté aux plantes choisies), au-delà des premières années, finit par être plus ou moins autonome sous réserve que l’usager accepte le jaunissement ponctuel, il subsiste des aménagements paysagers particulièrement sensible du point de vue de la ressource eau :

  • La pelouse (et par extension le jardin d’apparat) qui consomme à elle seule 4 litres au m². Cela peut sembler peu mais cette quantité finit par représenter au bout de 15 jours pour 500 m² près de 30 m3 d’eau soit l’équivalent:
  • de 50 jours de consommation en eau d’une famille pour tous ses besoins,
  • de plus de 13 ans pour ses seuls besoins liés à la boisson.
  • La végétalisation des façades (et par extension la nature en ville sans penser l’épaisseur des substrats en conséquence).

Trop souvent, la « Nature en ville » se fait alors au moyen d’une instrumentation tantôt technique, tantôt énergivore qui apparait hors contexte dans le cadre de la ville durable : la nature en ville doit être accompagnée et entretenue mais ne doit pas se faire au détriment de ressources naturelles comme l’eau ou l’énergie.
Le TERREP doit penser l’opération et l’image qu’elle reflète dans la durée. Il ne s’agit pas que de produire une esquisse ou de construire un projet dont 10 ans plus tard (et parfois moins) la végétation serait en piteux état. Ce sont ainsi 3 objectifs complémentaires qui doivent s’inscrire dans l’ADN végétal du TERREP

  • S’adapter aux micros climats par le choix de végétaux adaptés à l’épaisseur de terre, aux orientations et aux masques solaires ;
  • Rechercher l’autonomie en eau toute l’année en stockant l’eau de pluie et en veillant à l’adéquation entre le volume de stockage, les modèles climatologiques (pluie, sécheresse, …) et les végétaux retenus. .
  • Elaborer un système d’arrosage « naturel » s’inspirant du relief et apportant l’eau aux plantes de manière gravitaire et économe.

Une des propositions que nous avions retenues pour le site Paris Rive Gauche avec nos partenaires M / FR et l’agence FORR sur Réinventer Paris était de limiter les végétaux en façade en fonction de leur consommation, des orientations et du volume que nous pouvions retenir en toiture. L’objectif était, pour ces arbres en jardinière, de se débrouiller avec la pluie et l’arrosage gravitaire que nous pouvions apporter à partir des réservoirs en toiture via des « pailles » judicieusement intégrées à l’architecture retenue.

 

« A l’instar de la nature, notre trame végétale doit s’abreuver d’eau pluviale et ne pas dépendre d’eau potable. Pour cela, l’eau de pluie des  étages supérieurs est collectée (unitairement ou collectivement) pour fournir à chaque plante l’eau dont elle a besoin lors des périodes sèches.
Une analyse précise des besoins de chaque végétal a permis, à partir des données météorologiques standards et critiques (anticipation des  conséquences du changement climatique) de dimensionner au plus juste chaque cuve de récupération pour stocker, en période humide, suffisamment d’eau et alimenter progressivement chaque plante en fonction de ses besoins tout au long des périodes de sécheresse.En amont, le schéma hydraulique des toitures a été étudié pour que chaque cuve reçoive la quantité nécessaire d’eau permettant de garantir qu’elle ne tombe jamais  à sec .Reproduisant localement les barrages de la nature, notre projet dissimule ainsi dans les toitures les bassins qui alimenteront notre façade végétale. » - Extrait note de présentation du projet

Sur ce projet, la réelle complexité était, une fois le principe posé, d’identifier les besoins de chaque plante et de dimensionner au plus juste chaque cuve de récupération pour stocker, en période humide, suffisamment d’eau et alimenter progressivement chaque plante en fonction de ses besoins tout au long des périodes de sécheresse. Ces modélisations permettaient avec une cuve de 80 m3 d’assurer l’autonomie en eau de l’ensemble des végétaux. Corolaire intéressant, l’installation limitait le rejet au réseau d’eau pluviale à, au pire 14 litres sur une journée et en tout à peine 45 litres sur l’année. Hormis réglementairement(1), les bassins de rétention devenaient quasiment inutiles sur le projet.

Pour éviter les systèmes techniques fragiles et/ou énergivores, le concept hydraulique devait être uniquement gravitaire. L’idée était que chaque  jardinière possède un mini réservoir situé sous la terre restituant par capillarité l’eau aux plantes. Un diffuseur,  initialement mis au point pour les climats semi désertique nécessitant de collecter et de stocker de l’eau en  abondance lors d’orage intenses et brefs, avait été détourné pour s’adapter aux contraintes du climat parisien actuel  et futur. L’eau circulait par les « pailles » du projet, passant des bassins de toitures (barrage) jusqu’au mini–réservoir. Lorsque le réservoir était plein, la pression et un flotteur arrêtaient le débit jusqu’à ce que les plantes  consomment l’eau.

  1.  La réglementation impose en effet de distinguer les bassins de rétention (dont l’objectif est de se vider) des bassins de stockage (dont l’objectif est de se remplir). Dans le cas de ce projet, la cuve de 80 m3 de stockage n’aurait pas empêché la construction d’un bassin de rétention de 40 m3 … pour retenir 45 litres par an

 A l’échelle des bâtiments

A l’échelle du bâtiment, la réduction de la consommation d’eau présente un double avantage : d’une part une baisse de la facture d’eau elle-même, mais aussi une baisse non négligeable de la consommation d’énergie pour la production d’eau chaude. Pour ces raisons, mais aussi pour épargner la ressource eau, le TERREP doit imposer des produits qui limitent les besoins en eau pour une même activité :

  • Des mitigeurs voire des robinets thermostatiques équipés de mousseurs,
  • Des douchettes « venturi » voire à pulsation qui permettent d’obtenir un débit compris entre 6 et 9 l/min ce qui engendre des économies d’eau et d’énergie (de l’ordre de 30 à 50 %)
  • Des cuvettes WC double chasse 3/6 litres ;
  • Des appareils sanitaires avec un classement ECAU (les lavabos, bidets, éviers et douches avec un débit E < 16 l/min et les baignoires avec un débit E < 25 l/min) ;
  • Une limitation de pression dans le réseau à 3 bars.

Vizea mène depuis plusieurs années un programme de recherche sur l’impact des systèmes hydro économes sur la préservation de la ressource eau. Ces travaux ont permis de quantifier les écarts entre un projet « classique » et les projets compatibles du TERREP.

Ainsi, sans demander aux usagers des efforts particuliers (hormis renoncer à laver leurs voitures mais le TERREP s’inscrivant dans la ville des courtes distances…), il est possible de diviser quasiment par deux sa consommation journalière !


Il est encore possible d’aller plus loin en récupérant et en réutilisant les eaux pluviales :

  • d’une part pour alimenter les chasses d’eau. Ce dispositif, déjà mis en place sur de nombreuses opérations, permet une réelle économie d’eau potable et est tout à fait autorisé (hormis dans les établissements de petite enfance),
  • d’autre part pour des usages communs, via des points de puisage judicieusement placés, pour le nettoyage des parties communes, le lavage des outils et vélos, ou encore l’arrosage résiduel des espaces extérieurs, et même pour les lave-linges ou les lave-vaisselles qui ne nécessitent pas d’eau potable.

Note : Le temps de retour sur investissement d’une récupération de l’eau de pluie pour les toilettes est de l’ordre de 7 ans  (en intégrant le stockage, le double réseau d’eau …).Le surcout et la complexité supposée des réglementations est souvent pour le promoteur le moyen d’éviter de changer ses méthodes.

Le recyclage de l’eau usée et la valorisation de la ressource

En circuit fermé

La récupération de l’eau a déjà été évoquée mais il est possible d’aller plus loin encore car la même eau peut servir plusieurs fois à des usages différents, voire au même usage. Certaines industries recyclent déjà leurs eaux qui circulent en circuit fermé.

Le recyclage des eaux domestiques est aussi possible : les Japonais, par exemple, ont développé, dans les régions où l'eau, est rare une technique de recyclage où l'eau liée aux salles de bains est récoltée dans des citernes, traitée grossièrement et renvoyée dans l'immeuble pour alimenter les chasses d’eau. Il est vrai que ce pays est très en avance sur le sujet : du pommeau de douche, qui mélange de l’air à l’eau pour en utiliser moins jusqu’à l’eau du bain réutilisée pour la lessive en passant par le moins sophistiqué mais très célèbre lavabo-chasse d’eau totalement démocratisé au japon (l’eau usée pour se laver les mains va dans le réservoir de la chasse d’eau directement) sont un aperçu des techniques utilisées pour limiter la consommation et valoriser ce que nous préférons généralement remettre au réseau sans y réfléchir. Le TERREP doit s’inspirer de ces exemples dans toutes ses composantes.

Ces éléments permettent en complément de limiter les rejets au réseau dont le surdimensionnement, du fait de notre incapacité à réutiliser l'eau de pluie, conduit à des surcoûts économiques donc sociaux portés par chaque habitant. Ajoutons en complément, que l'usage de l'eau de pluie (hors arrosage) doit être quantifié et déclaré à la collectivité en charge du traitement des eaux pour qu'elle facture ce traitement. Certaines collectivités, pour encourager cette pratique vertueuse, décident de volontairement ne pas taxer ces rejets d'eaux.

Comme réserve de calories

En matière d’efficacité énergétique, il est logique de réduire d’abord les besoins en utilisant mieux l’énergie pour ensuite produire l’énergie requise le mieux possible. Le chauffage de l’eau à des fins sanitaires (ECS) est souvent la seconde dépense énergétique en importance et, même avec les efforts récents sur l’enveloppe limitant les besoins en chauffage, parfois la première !

Or, après avoir été chauffée à 55°C puis utilisée, cette eau chaude est ensuite rejetée au réseau à une température moyenne de 30°C. Une grande quantité d’énergie se retrouve ainsi à l’égout.
LE TERREP ne peut se contenter de « voir passer les calories » sans chercher à les récupérer. De nombreux systèmes existent, la plupart avec d’excellents temps de retour sur investissement, permettant

  • soit en évitant de consommer : c’est le cas, par exemple, des systèmes « passifs » de type powerpipe qui récupèrent par conduction la chaleur des eaux usées pour préchauffer l’eau froide. Ces systèmes sont particulièrement adaptés lorsque l’usage suppose de nombreuses douches en même temps (résidence étudiante, piscine, gymnase….),
  • Soit en récupérant la chaleur avec des pompes à chaleur qui viennent, de manière active, récupérer la chaleur sur les eaux usées pour produire de l’eau chaude sanitaire voire une partie du chauffage. A titre d’exemple, le synoptique ci-dessous présente le fonctionnement du système biofluide que nous commençons à mettre en œuvre sur certains de nos projets.

 

Cet article ne vise pas l’exhaustivité mais montre que le TERREP peut et doit penser l’eau comme une ressource finie : La sobriété permet de limiter drastiquement nos besoins en eau, l’efficacité permet de n’utiliser l’eau potable que pour les besoins qui le nécessitent (limitant les coûts et l’usage de produits chimique ou de techniques énergivores), la récupération de l’eau de pluie  devrait être obligatoire tant ses vertus sont nombreuses … Même une fois utilisée, cette eau consommée peut et doit nous servir  en cycle court pour la réutiliser soit pour des besoins moins nobles, soit pour en tirer le maximum de calories avant de la rejeter.

En complément, comment parler d’eau sans évoquer, même brièvement, la gestion des eaux pluviales ? Le TERREP doit être responsable par rapport aux risques d’inondations. La récupération de l’eau de pluie ou la rétention temporaire limite la saturation des réseaux lors d’orages alors que l’infiltration in situ permet d’envisager le zéro rejet d’eau pluviale. C’est là un autre sujet qui fera bientôt l’objet d’un prochain article.

Atelier Ville Durable (AVD) est un collectif de spécialistes de différents domaines ayant appris à travailler ensemble autour des questions de la ville durable, intelligente et citoyenne.

Les membres du groupement sont : Acoustique et Conseil, ATM, Dm Compost, Vizea, Le Sens Urbain, OGE , Trame, Topager.

La synergie d’AVD consiste à trouver un langage commun d’interprétation des analyses des divers spécialistes pour en extraire une synthèse globale et non plus spécialité par spécialité. C’est bien cette synthèse de nos expertises qui est la valeur ajoutée d’AVD.

Les analyses des différentes spécialités peuvent s’exprimer de manière cartographique, chacun utilisant ses propres critères, son langage et pouvant interpréter ses propres cartes. Cette synthèse élaborée par un travail collectif n’empêche pas par ailleurs chaque spécialiste d’élaborer son étude et ses conclusions de manière indépendante comme il en a l’habitude.

Le nouveau site d’Atelier Ville Durable est en ligne : ici

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L’urbanisation des espaces agricoles a repoussé les fermes loin des centres-villes, la densification des espaces urbanisés engendre aujourd’hui de nombreuses problématiques : pourquoi ne pas faire respirer nos territoires et implanter une ferme en permaculture au sein de nos projets d’aménagement ?

Qu’est-ce que la permaculture ?

La permaculture est une approche pragmatique, inspirée par l'écologie scientifique, imaginée dans les années 1970. Elle est conçue pour permettre aux individus et aux communautés qu'ils constituent de repenser la relation des sociétés à leurs environnements, mise en danger par une conception du développement fondée sur l'exploitation minière des ressources naturelles (énergies fossiles, minéraux, eau, biodiversité, etc.).

De façon très simplifiée, l'objectif de la permaculture est de créer des écosystèmes naturels, s'appuyant sur les interactions de leurs différentes composantes pour en optimiser l'autonomie et garantir la qualité de vie des humains qui en sont parties prenantes. Le design, l'aménagement et le pilotage de cet "écosystème permaculturel" sont le fruit d'une vision globale du site, de son fonctionnement et de sa dynamique, en accord avec les aspirations sociales, écologiques et économiques de ceux qui y participent.

FIGURE 2 : FERME DU BEC HELLOUIN

 

La permaculture est donc une démarche agricole ancrée dans un lieu, un contexte et avec des acteurs qui lui sont propre. Il n’existe pas d’expérience de permaculture en tout point reproductible.

La ferme du bec Hellouin : un exemple documenté

Le cas le plus souvent cité dans les exploitations en permaculture est celui de la ferme du bec Hellouin. Cette ferme, qui sert par ailleurs d’école de permaculture, a été suivie pendant plus de 3 ans par des chercheurs de l’INRA-AgroParisTech afin d’en comprendre, d’en optimiser et de documenter l’équilibre économique de la structure.

Située en Normandie, la ferme du bec Hellouin a été créée en tant qu’exploitation permaculturelle en 2007 par un couple en reconversion professionnelle. Le site choisi ne possédait pas d’atouts particuliers pour l’agriculture : la qualité du sol était plutôt mauvaise et la situation géographique n’est pas non plus particulièrement favorable.

FIGURE 3 : PLAN D’ORGANISATION DE LA FERME DU BEC HELLOUIN

L’étude de l’INRA portait uniquement sur une partie des surfaces exploitées. Au total, la ferme exploite 4000 à 7000 m² de terre pour des cultures maraichères, et l’étude s’est focalisée sur 1000 m² (les parcelles les plus reproductibles sur d’autres exploitations). Les conclusions présentées sont donc un premier pas pour définir un cadre, mais il faut garder à l’esprit que chaque projet de permaculture est différent.

Les principaux enseignements sont les suivants :

  • Il faut environ 1,6 heures de travail par an pour cultiver intensément 1 mètre carré de butte permanente.
  • Chaque mètre carré peut produire une valeur d’environ 55 €, dans un contexte similaire au Bec Hellouin
  • Chaque heure de travail dans les jardins produit donc un chiffre d’affaire d’environ 34 €.
  • En ajoutant aux heures travaillées dans les jardins 50 % de temps supplémentaire pour les autres tâches, chaque heure travaillée génère un chiffre d’affaire d’environ 23 €.
  • Le coût de l’ensemble des outils ayant servi à réaliser cette production (serres, irrigation, outils divers) est d’environ 22 000 €.
  • Une personne peut exploiter efficacement une surface comprise entre 500 et 1000 mètres carrés.

La permaculture reste encore une démarche agricole à contre-courant du schéma classique de l’agriculture intensive, orientée sur la monoculture et le recours aux engrais, pesticides et autres produits chimiques.

La démarche d’une ferme en permaculture est singulière. Elle demande de concevoir autrement le rapport entre l’agriculteur et son exploitation : la surface exploitée est nettement réduite, mais la diversité des cultures y est très importante (en moyenne 76 types de produits cultivés chaque année à la ferme du bec Hellouin), tout comme l’intensité des plantations afin d’optimiser au plus justes les parcelles exploitées.

La saisonnalité de la production, donc de la charge de travail et des revenus est importante, et nécessite une gestion anticipée de l’exploitation.

Quelles conditions pour une ferme en permaculture dans un projet d’aménagement ?

Plusieurs facteurs entrent en considération pour optimiser la réussite d’une ferme en permaculture :

  • Recréer des écosystèmes spécifiques du terroir,
  • Avoir une conception et une organisation de l’exploitation permettant de tirer profit des synergies, des interactions et des apports des abords de la ferme,
  • Echanger avec les exploitants de parcelle en permaculture dans un périmètre proche pour recueillir leur expérience,
  • Diversifier les débouchés (vente directe à la ferme, paniers de légumes, AMAP, restaurateurs …),
  • La capacité à constituer un sol de qualité.

Une microferme permaculturelle d’un hectare peut donc fournir des légumes, mais aussi bien d’autres produits agricoles, et donner du travail à une personne tout en constituant un véritable agroécosystème diversifié, produisant lui-même la biomasse nécessaire au maintien de la fertilité de la parcelle maraîchère. Le milieu  devient autofertile et donc plus résilient. Et plus le temps passe, plus il gagne en autonomie.

Une ferme en permaculture : une multitude de bénéfices

Une ferme en permaculture permet de répondre à plusieurs enjeux au centre de nos projets d’aménagement :

  • Patrimoine et paysage : Réserver une emprise foncière pour une ferme en permaculture permet d’apporter un véritable paysage au cœur de la ville. Les différents espaces de culture sont autant de paysages : mandala, potager, serres, verger, mare …
  • Gestion de l’eau : Une des clés de l’agriculture est la ressource en eau, dont la gestion est très contrainte dans les zones urbanisées. Une surface agricole permet de limiter l’imperméabilisation des sols et de pouvoir réutiliser les eaux de pluies captées à proximité sans avoir à les diriger vers les réseaux.
  • Biodiversité et nature en ville : La diversité des plantes est fondamentale dans le fonctionnement d’une ferme en permaculture. Un tel espace est source d’une biodiversité très importante pour le bon fonctionnement de l’ensemble de la ferme. L’absence de produits chimiques permet de pérenniser cette biodiversité.
  • Climat et ilot de chaleur urbain : Une ferme en permaculture implique forcément une zone non construite sur une emprise relativement importante. La présence d’eau, de végétaux et l’absence de construction, permet de créer un ilot de fraicheur, limitant ainsi le phénomène d’ilot de chaleur urbain.
  • Gestion des déchets : La permaculture n’utilisant pas de produits chimiques, elle utilise le compost. Celui-ci peut être issu d’un périmètre plus large que la ferme, comme par exemple dans le cas d’un compostage des déchets verts de la ville ou d’une récupération de la part fermentescible des ordures ménagères des habitants.
  • Lien social : Une ferme permaculturelle, de par son modèle, est également un lieu de rencontre. L’intérêt pédagogique (autant pour les enfants que pour les adultes) d’un tel projet permet de créer un lien entre la ferme et les habitants.
  • Economie sociale et solidaire : Dans une logique de circuit court et de diversification des débouchés, une ferme en permaculture est de fait un acteur de l’économie sociale et solidaire : AMAP, vente directe aux particuliers, vente à des restaurateurs du territoire

Bref, la liste est longue.

Une ferme permaculturelle dans votre quartier, ça donnerait quoi ?

Vente en directe à la ferme

Une autre approche de l’agriculture

Une portée pédagogique pour les enfants …

… et pour les adultes

Parcelles densément cultivées

Une grande variété de plantes

Des dispositifs spécifiques à chaque site

Une place pour les rencontres

Une faune variée retrouve sa place

La permaculture n’attend plus que vous et un petit bout de terrain !

Aller plus loin :
http://asso.permaculture.fr/
http://permaculturefrance.org/
http://www.fermedubec.com/ferme.aspx
http://www.fermedubec.com/inra/Rapport-%C3%A9tude-2011-2015-Bec-Hellouin_30112015-2.pdf

 

Le code de l’énergie vient d’évoluer ce samedi 18 Février 2017 avec la parution au Journal Officiel du Décret n° 2017-196 du 16 février 2017 relatif aux aides à l'achat ou à la location des véhicules peu polluants intégrant une nouvelle aide pour l’acquisition d’un vélo à assitance électrique.

Cette nouvelle aide apportée par l’état pour l’acquisition d’un vélo à assistance électrique (VAE) [1] neuf et qui n’utilise pas une batterie au plomb correspond à 20% du montant d’achat toutes taxes comprises dans la limite de 200 euros.

Cette aide est assez intéressante puisqu’un VAE coûte entre 500 € en bas de gamme et 2500 € pour un produit de bonne qualité. Elle peut donc facilement compléter un investissement mais sera-t-elle suffisamment élevée pour motiver le passage à l’acte ? A Paris l’aide proposée par la collectivité est de 33% avec un maximum de 400 euros et s’applique aussi aux triporteurs et vélo cargo. A Lyon, c’est 25% du montant avec un maximum de 200 euros.

La nouvelle aide de l’état reste donc à un niveau faible au regard des financements octroyés actuellement par les collectivités.

VAE VIZEA

Cette aide concerne les personnes physiques, services de l’état mais aussi les personnes morales ouvrant ainsi la porte au financement de flottes de vélo électriques dans les entreprises. Elle ne peut être attribuée qu’une fois par personne physique. Elle n’est hélas pas cumulable avec une aide financière d’une collectivité comme Paris ou Lyon.

L’aide financière pour les vélos à assistance électrique est-elle justifiée et cohérente de l’évolution nécessaire de nos modes de déplacement ?

On pourrait être tenté de remarquer que le vélo classique et les bonnes chaussures de marche ne sont pas subventionnés. D’un point de vue environnemental, le VAE apporte néanmoins plusieurs intérêts car il permet :

  • d’allonger les distances parcourues par les usagers en vélo,
  • de renforcer l’utilisation du vélo par des personnes plus âgées,
  • de démocratiser le vélo dans des villes ou la topographie pénalise son usage. Vizea réalise actuellement le schéma cyclable de Dieppe où la topographie est sans doute l’ennemi numéro un des cyclistes.

La proposition de la ville de Paris d’élargir leurs financements aux triporteurs et vélo cargo est une proposition complémentaire favorable aux mobilités douces qui aurait pu être mise en place dans cette nouvelle aide. Avec l’avènement de l’indemnité kilométrique vélo en 2016, cette nouvelle aide vient néanmoins renforcer les opportunités de déplacements cyclables du trajet-travail.

La publication du décrêt vient d’être salué ce soir par sept associations nationales dans un communiqué commun : La Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), Réseau Action Climat, France Nature Environnement, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, FNAUT, WWF et l’Association Respire.

Attention cette nouvelle aide n’est pour le moment applicable que si vous achetez votre vélo à assistance électrique avant le 31 janvier 2018. Alors n’hésitez plus en 2017, reléguez votre voiture et passez au vélo à assistance électrique (à défaut d’une aide au vélo standard). Si vous êtes une entreprise profitez de l’ouverture aux personnes morales pour combler vos salariés.

 

[1] Vélo à assistance électrique ou plus exactement cycle à pédalage assisté : cycle équipé d'un moteur auxiliaire électrique d'une puissance nominale continue maximale de 0,25 kilowatt, dont l'alimentation est réduite progressivement et finalement interrompue lorsque le véhicule atteint une vitesse de 25 km/ h, ou plus tôt si le cycliste arrête de pédaler.

Depuis 2012, la démarche ÉcoQuartier valorise les projets qui favorisent l’émergence de nouvelles façons de concevoir, de gérer et de vivre au  cœur  de nos territoires. Renouvelée en 2016 par le ministère du Logement et de l’Habitat durable, la démarche Ecoquartier a ouvert les  candidatures pour l’année 2017.

  • 16 janvier au 24 mars 2017 : recensement des opérations par les DREAL.
  • 27 mars au 12 mai : dossier rempli par les collectivités sur la nouvelle plateforme (LOAD).
  • 15 mai au 25 août : expertise intégrant la visite de terrain.
  • Septembre 2017 : commission régionale (synthèse des expertises DDT/ experts extérieurs).
  • Novembre 2017 : commission nationale (synthèse expertise régionale et nationale).
  • Décembre 2017 : annonce des résultats et remise des labels

Concernant le recensement des opérations, il s’agit d’informer la DREAL de l’opération. Une présentation succincte du projet doit être transmise à cet effet, avant le 24 mars 2017 auprès de votre correspondant « Ville Durable » en DDT(M).

Retrouver ici l’annuaire des correspondants « Ville Durable »

Il est prévu que le dossier de labellisation soit mis en ligne fin février 2017. La plateforme sera quant-à-elle ouverte aux candidatures fin mars.

Pour plus d’informations :

 

Les règlementations thermiques des dernières années se sont attachées à diminuer les consommations des bâtiments en incitant à mettre en œuvre une enveloppe et des systèmes performants. Toutefois, la performance énergétique ne repose pas uniquement sur la performance intrinsèque du logement. Ses habitants influencent fortement la consommation au travers de leurs comportements.

Il est donc essentiel que les usagers connaissent les bons comportements à adopter pour réduire leurs consommations, mais aussi les opérations d’entretien et de maintenance nécessaires au maintien de la performance dans le temps.

Le carnet numérique d’entretien

La loi de Transition Énergétique a, pour ces raisons, intégré l’obligation d’élaboration d’un carnet numérique d’entretien pour toute construction neuve dont le permis de construire est déposé à compter du 1er janvier 2017.  Cette obligation s’appliquera également aux logements faisant l’objet d’une mutation à compter du 1er janvier 2025.  (Article L111-10-5 CCH).

Les logements locatifs sociaux conventionnés sont exonérés de cette obligation.

Ce document est un carnet du logement, et ne doit pas être confondu avec le carnet de l’immeuble.

Son objectif est de transmettre à l’usager des éléments sur la bonne utilisation, l’entretien, et l’amélioration progressive des performances énergétiques pour le logement et les parties communes

Ce document comporte également les documents suivants :

  •  Le dossier de diagnostic technique (DDT) : Il comporte les diagnostics plomb, amiante, termites, gaz et d’électricité, l'état des risques naturels, miniers et technologique s’il est obligatoire, le diagnostic de performance énergétique, le document relatif aux installations d'assainissement non collectif et si nécessaire l'information sur la présence d'un risque de mérule.
  •  Les documents relatifs à l'organisation de l'immeuble pour les copropriétés : Règlement de copropriété, certaines informations financières (exemple : l'état global des impayés de charges), le carnet d'entretien de l’immeuble, une notice d'information relative au fonctionnement de la copropriété.

Afin d’expérimenter des solutions opérationnelles de carnet numérique, le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB) avait lancé 10 juin 2016 un appel à projets d’expérimentation à destination d’opérateurs privés proposant de telles solutions opérationnelles. 12 projets ont été sélectionnés en novembre dernier et sont actuellement en cours de développement pour rendre concret l’obligation de carnet numérique.

A noter, le décret devant préciser les modalités de mise en place de ce carnet numérique est en attente de parution.

Après avoir lancé en 2015 le premier référentiel consacré aux bâtiments bas carbone, l'association BBCA a annoncé sa volonté de travailler à l'échelle du quartier, en partenariat avec BNP PARIBAS REAL ESTATE.

 

« La mise au point du quartier bas carbone est une étape supplémentaire dans les travaux accomplis jusqu’à présent par l’association BBCA. La lutte contre le changement climatique passe par un aménagement urbain à l’empreinte carbone exemplaire. Le Quartier Bas Carbone, composante essentielle de la ville durable, c’est l’avenir de nos territoires : un axe privilégié de développement et de valorisation de l’expertise française » Stanislas Pottier, président de l’association BBCA.

 

Cette nouvelle approche de l’association démontre que l’échelle du bâtiment n’est pas toujours la plus pertinente notamment lorsque sont abordées les thématiques de transports, déchets, mixité des usages ou encore mutualisation énergétique.

Une commission technique sera désignée par l’association pour établir le référentiel Quartier bas Carbone. La grille d’analyse BAS CARBORNE combinera :

  • Des exigences de conception des bâtiments, de la voirie et des infrastructures basées sur l’ACV (Analyse du Cycle de Vie) et permettront d’aborder :
    • l’optimisation de l’architecture qui privilégie l’économie des matériaux,
    • l’utilisation de matériaux bas-carbone et recyclés,
    • la limitation des déchets de chantier,
    • la sobriété énergétique,
    • la production locale d’énergie avec le recours aux énergies renouvelables,
    • les réseaux intelligents/smart grids,
    • l’économie circulaire : mutabilité des usages, recyclage en fin de vie.
  • Un cahier des charges aménagement & usages permettra de limiter les rejets carbone du quartier en portant une réflexion sur :
  • l’incitation à des modes de mobilité décarbonés,
    • la lutte contre le gaspillage,
    • la valorisation et le recyclage des déchets,
    • la mise en place de surfaces végétalisées adaptées aux territoires qui maximisent la capacité de stockage carbone,
    • le respect des sols.

L’objectif à terme est d’aboutir à une démarche globale d'aménagement qui va, non seulement permettre de réduire l'empreinte carbone des bâtiments, mais plus généralement celle du quartier.

Pour aller plus loin :

Télécharger le communiqué de presse.

La transition énergétique en France, décliné pour la filière photovoltaïque, a pour objectif d’installer au moins 1,2 GWc de panneaux solaires photovoltaïques chaque année. Depuis 2013, seuls 0,8 GWc/an de solaire photovoltaïque sont installés. Alors que dans le monde, la filière connait une croissance très importante, elle peine à retrouver d’un second souffle sur le territoire français. La consommation directe de la production peut insuffler cette nouvelle dynamique.

Evolution et objectifs de puissance photovoltaïque raccordée en France

Pourquoi parle-t-on de plus en plus de l’autoproduction ?

Plusieurs facteurs expliquent, qu’aujourd’hui, les projets de solaire photovoltaïque incluent une réflexion sur la consommation directe de l’électricité produite :

  • Les tarifs réglementés de la vente de l’électricité photovoltaïque baissent régulièrement et deviennent de moins en moins attractifs,
  • Le coût d’une installation photovoltaïque continue de baisser et devrait encore connaitre des baisses significatives dans les années à venir,
  • Le coût de l’électricité continue quant à lui d’augmenter (plus ou moins rapidement suivant les tarifs et les fournisseurs).

Les évolutions des tarifs d’achat de l’électricité produite par le photovoltaïque et des tarifs de vente de l’électricité amènent de plus en plus de projets à atteindre la parité réseau : le prix de l’électricité acheté au réseau national est égal ou supérieur au prix de vente de l’électricité photovoltaïque.

Le schéma ci-après présente les principaux cas possibles en fonction des différents tarifs.

Parité réseau : évolution des tarifs d’achat et de vente de l’électricité

L’ensemble de ces éléments amène à une économie financière du projet plus intéressante dans le cas d’une autoconsommation avec vente du surplus que dans le cas d’une vente totale. Il s’agit donc d’une opportunité pour la filière photovoltaïque en France de prendre un nouvel essor. La consommation directe d’une partie de la production locale compense en partie les baisses d’incitations des pouvoirs publics.

Par ailleurs, un appel d’offres portant sur l’autoconsommation des installations entre 100 et 500 kW a été lancé durant l’été 2016 et doit permettre d’avoir des retours d’expériences permettant de développer de mode de raccordement. Cela illustre l’intérêt des pouvoirs publics pour cette nouvelle dynamique.

Favoriser l’autoconsommation avec vente du surplus.

Lorsque la parité réseau est atteinte, l’autoconsommation avec vente du surplus possède deux atouts principaux :

  • Economique d’une part : ce mode de fonctionnement permet d’avoir un temps de retour plus intéressant que dans le cas d’une vente totale de la production (gain de l’ordre de 10 %, en fonction des conditions tarifaires). La part de la consommation autoproduite permet en effet d’éviter l’achat d’électricité depuis le réseau électrique national, ce qui est plus avantageux que de vendre la production et d’acheter autant de kWh au réseau.
  • Stratégique d’autre part : viser une autoconsommation totale de la production, reviendrait à limiter la surface de panneaux pour ne produire que ce que le bâti peut à tout instant consommer.

L’autoconsommation avec revente du surplus va dans le sens du déploiement du solaire photovoltaïque en France en créant des conditions plus avantageuses économiquement, et limite également le risque de « tuer le gisement » en ne restreignant pas l’installation à une autoconsommation totale.

Du point de vue technique, il y a peu de différences entre la vente totale et l’autoconsommation avec vente du surplus. Il s’agit juste d’un positionnement différent des compteurs de consommation et de production.

Un autre intérêt de la consommation directe de la production électrique est de rendre plus concrète la décentralisation des moyens de production d’électricité. Cet aspect de territorialisation de la stratégie énergétique peut être un des leviers permettant de favoriser la transition énergétique en France. Les citoyens peuvent par ce biais de réapproprier la stratégie énergétique de leur bâtiment: ils deviennent des acteurs de la transition énergétique.

Les caractéristiques pour une installation résidentielle

Pour une installation résidentielle, certaines caractéristiques sont peu favorables pour permettre aux usagers de bénéficier au mieux des bénéfices de l’autoconsommation:

  • La temporalité des courbes de consommation et de production est telle que le taux d’autoconsommation « naturelle » est relativement faible : le pic de production (en milieu de journée) correspond à une période de faibles consommations alors que le pic de consommation (en début de soirée) correspond à une période de faible production,
  • Les tarifs heures pleines/heures creuses sont également peu favorables à l’autoconsommation partielle.

En résidentiel, une installation classique (3 kWc, 1100 kWh/kWc) permet d’espérer un taux d’autoconsommation de 20 à 25 %, un taux d’autoproduction de 30 à 50 %, une économie sur la facture 25 à 40 % et un temps de retour sur investissement de 18 à 20 ans (contre 23 à 25 ans sans autoconsommation).

Dans le cas particulier des bâtiments résidentiels collectifs, il n’existe pas de solution simple permettant la consommation directe de l’électricité produite. Les options possibles sont :

  • Soit d’avoir une autoconsommation uniquement destinée à subvenir aux besoins des consommations liées aux parties communes (ventilation, éclairage des espaces communs, ascenseur …),
  • Soit de diviser l’installation collective en une multitude d’installations individuelles, ce qui, économiquement, rend cette solution très peu pertinente.

Les caractéristiques pour une installation tertiaire/industrie

A contrario, les caractéristiques pour les projets de consommation directe en tertiaire ou en industrie sont les suivantes :

  • Une simultanéité naturelle entre la production et la consommation, donc un taux d’autoconsommation naturel relativement élevé,
  • Des bâtiments régulièrement équipés de GTB/GTC, qui peuvent éventuellement permettre un pilotage de la courbe de consommation pour augmenter le taux d’autoproduction,
  • Des tarifs de l’électricité relativement faibles (en fonction des contrats de fourniture d’électricité) la parité réseau n’est donc que très rarement atteinte pour ces conditions tarifaires,
  • Des surfaces de toitures disponibles pour le photovoltaïque souvent importantes du fait que les toitures terrasses sont plus nombreuses (elle permettent d’orienter au mieux les panneaux solaires).

Ces éléments, à la fois positifs et négatifs, permettent aux bâtiments tertiaires et industriels d’être plus propices à accueillir des installations d’autoconsommation que ceux du secteur résidentiel.

Lexique

La terminologie utilisée en ce qui concerne la consommation directe d’une production d’électricité en provenance d’une installation solaire photovoltaïque mérite d’être éclaircie. A cet effet, les termes autoproduction, autoconsommation et taux de couverture ont été explicités par le groupe de travail sur l’autoproduction de l’électricité renouvelable animé par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) :

  • L’autoconsommation concerne la production : le taux d’autoconsommation est égal au rapport entre la production consommée sur site (la zone hachurée en rouge sur le schéma ci-dessous) et la production totale du site (la zone en bleu sur le schéma),
  • L’autoproduction concerne la consommation : le taux d’autoconsommation est donc égal au rapport entre la production consommée sur le site (la zone hachurée en rouge) et la consommation totale du site (la zone en violet clair),
  • Le taux de couverture quant à lui représente une vue plus globale. Alors que l’autoconsommation et l’autoproduction sont fonction de la simultanéité entre la production et la consommation, le taux de couverture est défini par le rapport entre la production totale et la consommation totale du site.

Définition de l’autoconsommation et de l’autoproduction

Une autoconsommation totale suppose, aux heures où le potentiel de consommation d’électricité est très faible, que la production reste inférieure (ou égale) à la consommation. Ce n’est pas souhaitable puisqu’alors le dimensionnement de l’installation est limité pour ne pas produire plus, à tout instant, que le bâti ne peut en consommer.

L’autoproduction totale, qui revient à dire qu’aucune énergie n’est soutirée au réseau électrique national (cas de l’autonomie énergétique), n’est économiquement pas viable. Dans ce cas il faut en effet que dans le cas le plus défavorable (forte demande d’électricité et peu de production), les panneaux (et également des batteries) puissent satisfaire 100 % du besoin.

Quand on parle d’autoconsommation/autoproduction d’électricité photovoltaïque, il s’agit donc dans la quasi-totalité des cas d’une autoconsommation/autoproduction partielle, avec revente du surplus.

Aller plus loin

Créée le 1er janvier 2017, l’Agence française de la biodiversité regroupe désormais l'Agence des aires marines protégées, l'Atelier technique des espaces naturels, l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques et Parcs nationaux de France.

Après deux ans de travail et de concertation, l’Agence a pour mission de :

  • collecter des données et les rendre accessibles ;
  • piloter des programmes d’études ou de recherches ;
  • donner un appui technique aux services de l’Etat et aux collectivités ;   
  • accompagner les acteurs socio-économiques (centre de ressources), y compris dans l’élaboration de leurs projets ;
  • apporter des soutiens financiers à des actions partenariales ;
  • animer des stratégies nationales ;
  • structurer les métiers de la biodiversité ;
  • mener des actions de sensibilisation, de mobilisation citoyenne et de formation professionnelle ;
  • appuyer la gestion d’aires protégées et la préservation des continuités écologiques ;
  • assurer des missions de police de l’environnement ;
  • lutter contre les espèces exotiques envahissantes ;
  • appuyer l’action européenne et internationale de la France.

L’ABF s'organisera autour de trois pôles nationaux à Brest, Montpellier et Vincennes.

Pour plus d’informations.

L’article 8 de la loi du 17 Aout 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte énonçait la volonté de mise en place de mesures d’exemplarité des constructions publiques. La sortie du décret du 21 décembre 2016 relatif aux constructions à énergie positive et à haute performance environnementale était donc prévisible et attendue.

Des équipements publics exemplaires

Ce décret inscrit dans la loi les orientations prises par l’Etat français en termes de constructions durable.

En effet, il énonce que les acteurs de la construction « sous maîtrise d'ouvrage de l'Etat, de ses établissements publics ou des collectivités territoriales » ont pour obligation de concevoir des bâtiments ayant autant une exemplarité énergétique (mise en place de production d’énergie renouvelables,…) qu’environnementale.

Ces équipement devront ainsi privilégier des bâtiments à énergie positive ou à haute performance environnementale. Par énergie positive, on entend bien sûr un bâtiment atteignant un équilibre entre sa consommation en énergies non renouvelables et sa production en énergies renouvelables.

Des exigences renforcées sur l'énergie grise, le déchets de chantier et la qualité de l'air

Les constructions devront aussi respecter des exigences plus larges comme par exemple la minimisation :

  • de la quantité de composés organiques volatils (COV) présents dans les peintures et revêtements, particulièrement nocifs pour la santé des uusagers comme des employés,
  • des déchets de chantier,
  • des émissions de gaz à effet de serre.

Pour cette dernière, les émissions seront calculées depuis l’extraction des matériaux jusqu’à leur recyclage. Cette étude du cycle de vie (ACV) est très importante puisqu’elle influencera le type de matériaux retenus, et proscrira des méthodes de construction ayant un impact trop important sur la couche d’ozone et/ou directement sur le changement climatique.

Une exemplarité bientôt applicable?

Si ce décret marque bien une volonté de l’état et des collectivités en France de se rendre exemplaires dans leurs constructions, il en faudra encore quelques uns pour définir les seuils qui devront être respectés pour chacune de ces thématiques et rendre ainsi totalement applicable l'exemplarité évoquée des équipements publics.

Souhaitons que ces derniers décrets arrivent rapidement tant ces nouveaux équipements publics sauront insuffler un chemin à suivre pour toutes les autres constructions et constitueront, à n'en pas douter, les étendards de la Ville Durable!

Pour aller plus loin :

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