L’impact du changement climatique sur l’agglomération parisienne évalué par le projet EPICEA

Le projet EPICEA (Etude Pluridisciplinaire des Impacts du Changement climatique à l’Echelle de l’Agglomération parisienne) mené durant 4 ans par Météo-France, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et la Ville de Paris, dévoile ses résultats sur l’évolution de la température en région parisienne.

L’objectif du projet est de quantifier l’impact du changement climatique à l’échelle de l’agglomération parisienne et l’influence du bâti sur le climat urbain afin de proposer des stratégies d’adaptation.

Une hausse des températures
Les résultats mettent en évidence pour la fin du siècle une hausse de la température de l’air comprise entre 2 et 4°C variant selon le niveau d’urbanisation (centre-ville, banlieue, campagne). Les épisodes caniculaires, rares actuellement, seraient plus courants à la fin du 21ème siècle. La hausse des températures serait plus marquée en hiver dans les zones les plus urbanisées et en été, dans les zones rurales. L’étude de la demande énergétique indique également une diminution de 30% des besoins en chauffage durant l’hiver, et inversement une augmentation très conséquente des besoins en climatisation pour maintenir le confort thermique en été.

De plus, deux simulations ont été effectuées à Paris et ses environs, dans le contexte de la canicule de 2003. Les résultats révèlent l’apparition d’un « îlot de chaleur urbain » (ICU) en fin de nuit entre le centre de Paris et les zones rurales alentour de l’ordre de 4 à 7°C, particulièrement marqué avec les zones boisées au sud-ouest et au nord de Paris et de l’ordre de 2 à 4° dans Paris intra-muros. Un phénomène de « panache urbain » se produit, réchauffant de 2°C les arrondissements limitrophes et les communes alentours suivant le sens du vent.

Des solutions pour adapter la ville
L’épisode caniculaire et le changement climatique en cours ont incité les chercheurs à identifier les paramètres susceptibles d’influencer les caractéristiques des ICU, parmi lesquels les propriétés radiatives des surfaces (toitures, murs, rues, humidification des chaussées, etc.) et la présence de « zones vertes (végétales) et « bleues » (aquatiques). Ces « leviers urbains » permettent en effet de réduire l’intensité de l’ICU en période caniculaire. Aussi, afin de quantifier leur impact sur le climat urbain, plusieurs simulations, faisant varier ces leviers urbains dans Paris intra-muros, ont été menées. La base de données décrivant le cadre bâti parisien, élaborée pour l’analyse de la canicule 2003, a servi de référence pour ces simulations.
 
Trois scénarios ont ainsi été étudiés :
Il s’agirait d’équiper les toits et les façades de revêtements réfléchissants et émissif, ce qui pourrait permettre de réduire la température de 1°C et jusqu’à 3° à certains moments. L’impact est donc relativement important sur les températures.

Le verdissement de la Ville (soit par la végétalisation des espaces de sol nu disponible et la moitié de la surface des rues dont la largeur est supérieure à 15m) aura un impact s’il y a une bonne activité d’évapotranspiration des plantes et un arrosage suffisant. On obtient alors une baisse de température 3 à 5°C notamment en journée, et d’autant plus important si le taux de végétation est élevé.

Il prévoit l’humidification de l’ensemble des chaussées de la capitale, en journée, par ruissellement d’eau provenant du réseau non potable de la Ville. L’humidification permet une diminution de l’intensité de l’ICU assez faible, de l’ordre de 0,5°C.

Sans prendre en compte la faisabilité technique ou chiffrer les investissements, la combinaison des trois premiers scénarios permet une diminution d’intensité de l’ICU de 1 à 2°C en moyenne durant une canicule comme celle de 2003, avec des baisses maximales pouvant atteindre 6°C à un instant donné de la journée.
 
Retrouvez le projet EPICEA.
 
 
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